Des soldats responsables de la mort du caméraman japonais, Hiroyuki Muramoto ?
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Reporters sans frontières prend note des derniers développements dans l’enquête sur la mort du caméraman japonais Hiroyuki Muramoto et de la déclaration du vice-Premier ministre thaïlandais concernant l’implication des forces de sécurité.
"Les autorités thaïlandaises semblent enfin déterminées à faire toute la lumière sur cette affaire et à reconnaitre la responsabilité de l’armée dans la mort de Hiroyuki Muramoto. Nous les appelons à présent à faire preuve du même sérieux dans l’enquête sur le décès du photographe italien Fabio Polenghi, qui n’a pas progressé depuis le printemps 2010. Des pistes n'ont pas été étudiées et des lourdeurs dans la procédure continuent de ralentir les investigations", a déclaré l’organisation.
"Après enquête, il est très clair dans le cas du caméraman japonais qu’il s’agissait d’un acte des forces de sécurités du gouvernement. Il y a des témoins et des preuves médico-légales", a déclaré le vice-Premier ministre thaïlandais, Chalerm Yubamrung, lors d’une rencontre avec l’ambassadeur du Japon, le 29 novembre 2011.
Hiroyuki Muramoto, caméraman pour l’agence Reuters, a été tué par balles, le 10 avril 2010 à Bangkok, durant les affrontements entre l’armée et les "chemises rouges. Le 24 mars 2011, le département des enquêtes spéciales (DSI), avait d’abord conclu que l’armée ne pouvait être impliquée puisque la balle mortelle provenait d’un modèle d’arme qu’elle n’avait pas utilisé le jour des affrontements. Les nouvelles conclusions, délivrées conjointement par la police et le DSI, interviennent sept mois après la proposition du DSI de "déléguer" à l’agence Reuters l’enquête sur la mort du cameraman, employé par cette agence.
Hiroyuki Muramoto est l'un des deux journalistes tués lors de la couverture des manifestations du printemps 2010. Fabio Polenghi, photographe de presse italien travaillant en freelance, a été tué à Bangkok, le 19 mai 2010, pendant l’assaut de l’armée contre les "chemises rouges". Une autopsie a confirmé que le photographe avait été abattu dans le dos. Sa sœur tente de faire avancer l’enquête avec l’aide de l’avocat Robert Amsterdam. Ce dernier a affirmé disposer de témoignages à l’intérieur même de l’armé selon lesquels ordres auraient été spécifiquement donné de viser les journalistes. Depuis le 12 octobre 2011, il fait l’objet d’une plainte du parti démocrate pour lèse-majesté.
Pour Robert Amsterdam, qui est aussi l’avocat de l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, "le nombre de journalistes et de brancardiers tués ou blessés démontre un manque de préoccupation dramatique pour la sécurité des civils".
Publié le
Updated on
20.01.2016