Des services secrets au-dessus des lois
Organisation :
Spécialiste des questions terroristes, le journaliste Abdul Ilah Haydar Shae est toujours détenu à l’isolement depuis son arrestation le 16 août 2010. Le 22 septembre 2010, le même tribunal ordonnait la prolongation de son maintien en détention pour trente jours supplémentaires (voir pour info : http://fr.rsf.org/yemen-prolongation-de-detention-pour-un-23-09-2010,38426.html).
Incarcéré dans des conditions difficiles, le journaliste souffre d’anémie. D’après ses avocats et le secrétaire général du Syndicat des journalistes, Marwan Damaj, qui ont pu le voir lors de sa comparution devant le tribunal le 22 septembre dernier, il aurait été victime d’actes de torture. Des traces de blessures étaient visibles, notamment à la poitrine. Régulièrement frappé à coups de crosse, le journaliste a une dent cassée.
Reporters sans frontières rappelle que rien ne saurait justifier le recours à la torture. Fermement condamnée par le droit international, elle constitue un crime contre l’humanité, et un véritable péril pour les sociétés où il en est fait usage.
Le mépris des services secrets pour les règles de droit nationales et internationales fait craindre le pire pour l’avenir des libertés politiques dans le pays. La libération du journaliste Abdul Ilah Haydar Shae doit être immédiate. Les violences faites à son encontre doivent cesser sans délai.
Reporters sans frontières a appris la libération, le 5 octobre 2010, du caricaturiste Kamal Sharaf, par les services secrets après cinquante jours de détention. L’organisation salue cette libération mais condamne l’arrestation et la détention de ce caricaturiste en dehors de tout cadre légal.
Arrêté le 17 août 2010 par un important dispositif policier, le caricaturiste avait été maintenu en détention été maintenu en détention alors que le tribunal spécialisé dans les affaires de sécurité politique avait ordonné, le 22 septembre dernier, sa libération. Indifférents aux procédures et aux décisions de justice, les services secrets ont prolongé arbitrairement la détention du journaliste, sans qu’aucun motif soit officiellement évoqué (voir pour info : http://fr.rsf.org/yemen-kamal-sharaf-maintenu-en-detention-29-09-2010,38462.html).
Publié le
Updated on
20.01.2016