Détention d'Ernest Vardanean
Organisation :
Reporters sans frontières dénonce la décision prise le 4 juin par un tribunal de Transnistrie. Une nouvelle fois, la détention du journaliste Ernest Vardanean est prolongée d’un mois, alors qu’aucun procès n’a encore eu lieu.
Accusé d’avoir espionné la région séparatiste pour le compte de la Moldavie, le journaliste free-lance risque de 12 à 20 ans d’emprisonnement, s’il est reconnu coupable.
Reporters sans frontières condamne à nouveau l’arrestation d’Ernest Vardanean intervenue le 7 avril dernier à Tiraspol.
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12.05.2010 : Diffusion d'une vidéo d'aveux du journaliste Ernest Vardanean : RSF pour l'intervention d'un médiateur
Reporters sans frontières fait part de son inquiétude après la diffusion d'une vidéo incriminant un journaliste moldave détenu depuis le 7 avril 2010 par les services de sécurité de Transnistrie, région séparatiste ayant autoproclamé son indépendance, avec le soutien russe, depuis 1990.
Le 11 mai 2010, jour de l'anniversaire d'Ernest. A. Vardanean, accusé d'espionnage au profit de la Moldavie, les services de sécurité de la région séparatiste ont diffusé à la télévision "nationale" une vidéo dans laquelle le journaliste reconnaissait être un agent des services secrets moldaves depuis 2001.
Nous sommes effarés et inquiets. Soit, les aveux vidéo du journaliste ont été obtenus sous la contrainte - une méthode particulièrement sordide échappée d'un passé soviétique pas si lointain - et auquel cas, les autorités transnistriennes devront en répondre. Le journaliste serait alors victime d'un dramatique jeu d'influence dans une région instable où la Russie et l'Europe veulent "avancer leurs pions". Soit, Ernest Vardanean a effectivement travaillé pour les services de renseignements moldaves et les conditions dans lesquelles les journalistes exercent leur activité à Tiraspol, déjà marquée par une forte polarisation, sont appelées à se dégrader encore.
Dans tous les cas, l'affaire a désormais franchi un cap et l'intervention d'un médiateur extérieur, regardé comme neutre par Tiraspol et Chisinau, semble la seule possibilité de tirer au clair la situation et de préserver les droits d'Ernest Vardanean.
Le 7 avril, dans la soirée, le journaliste a été arrêté à Tiraspol (capitale de la Transnistrie) par des agents du MGB (ministère de la sécurité d'Etat). Détenu depuis, il est accusé de trahison en vertu de l'article 272 de la constitution de la République autoproclamée. Plusieurs organisations internationales et représentants étrangers, dont l'ambassadeur américain en Moldavie, ont exprimé leur inquiétude et réclamé la libération du journaliste auprès de Tiraspol.
Le 11 mai, une vidéo a été diffusée, dans laquelle Ernest Vardanean, trente-trois ans, marié et père d'un enfant, présente des aveux complets et se dit "victime des circonstances". Ses proches, à commencer par son épouse Irina et ses collègues de l'agence de presse russe Novyi Region, rejettent ces propos et refusent de croire à la culpabilité du journaliste.
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20.01.2016