Déjà trois mois de détention pour Hojatullah Mujadadi, sans aucun motif crédible

Reporters sans frontières est indignée par la détention prolongée de Hojatullah Mujadadi, directeur de Radio Kapisa, par les services secrets afghans (National Directorate of Security - NDS). Le 18 décembre, cela fera trois mois que le journaliste est emprisonné dans les locaux de la NDS à Kaboul, sans avoir même été autorisé à voir un avocat. Dans cette affaire, la NDS et certains responsables de Kapisa agissent au mépris de la loi. Hojatullah Mujadadi n'est aucunement un terroriste, un insurgé ou un criminel. C'est un journaliste respecté dont le seul tort serait d'avoir gêné des officiels de Kapisa. La capacité du président Hamid Karzaï à faire respecter l'état de droit et à garantir un minimum de sécurité aux journalistes afghans, est en jeu dans cette affaire. Nous demandons son intervention pour obtenir sa libération. Il en va également de sa crédibilité. Contacté par Reporters sans frontières, Saeed Ansari, porte-parole de la NDS, a déclaré que les services de sécurité avaient le droit de maintenir pour "une période indéterminée tout suspect dans une affaire de terrorisme". Après avoir confirmé que le dossier de Mujadadi avait été envoyé au procureur, Saeed Ansari s'est engagé auprès de l'organisation à revoir le dossier afin de voir s'il existait des possibilités pour le libérer rapidement. Depuis l'arrestation de Hojatullah Mujadadi, survenue le jour des élections parlementaires du 18 septembre, le dossier est marqué par de graves abus et des mensonges éhontés de la part de certains responsables. Reporters sans frontières a révélé que la détention du journaliste avait été obtenue par l'ancien gouverneur de Kapisa, Ghulam Ghawis Abubaker, grâce au soutien de deux de ses gendres, le parlementaire Mohammad Eghbal Safi, et Khajeh Zafar, responsable de la NDS dans la province de Kapisa. Récemment, la NDS a affirmé qu'un suspect originaire de Kandahar, également détenu par les services de sécurité, avait accusé Hojatullah Mujadadi de complicité avec des groupes insurgés.
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Updated on 20.01.2016