Cordon policier autour de la maison d'édition du journal Set KZ

Le 20 mai 2005 à 8 heures du matin, des policiers kazakhs entouraient « Vremya-Print », maison d'édition imprimant le journal Set KZ, ex Respublika. L'édition du journal ayant été interdite sur ordre du ministère de la Culture, un cordon de policiers a ainsi été déployé afin d'en empêcher la parution. Set KZ possédait pourtant tous les documents légaux nécessaires à son enregistrement. Les journalistes ont tenu, le 20 mai, une conférence de presse afin de protester contre cette décision qu'ils considèrent comme totalement illégale. ------------------------------------------------------------ 6 mai 2005 Fermeture d'un des principaux journaux d'opposition : Reporters sans frontières s'adresse au président de la République Reporters sans frontières, dans une lettre adressée au président de la république du Kazakhstan Noursultan Nazarbaïev, le 6 mai 2005, « proteste contre la décision prise par les autorités kazakhes d'ordonner la fermeture de l'hebdomadaire d'opposition Respublika, comprenant le Respublika Delovoe Obozrenie et le Respublika Analitichesky Ezhenedelnik. » « Cette ordonnance de fermeture d'un important journal d'opposition, par le biais d'une décision judiciaire plus que contestable, constitue une grave atteinte au pluralisme de l'information au Kazakhstan. Reporters sans frontières s'inquiète de cette dégradation progressive de la liberté de la presse. Il ne faudrait pas qu'un climat de répression à l'égard de l'opposition s'installe dans le pays, à la suite du renversement en mars dernier du régime du président Askar Akaiev au Kirghizistan voisin, au risque de déstabiliser gravement toute la république du Kazakhstan », a déclaré l'organisation. « Nous demandons (au président Nazarbaïev) de faire cesser immédiatement ces pressions inacceptables et cet acharnement judiciaire à l'encontre d'un important hebdomadaire d'opposition, la justice ne pouvant être un instrument entre les mains de l'exécutif, chargé de faire taire les voix dissidentes. Ce n'est pas digne d'un Etat démocratique », a ajouté Reporters sans frontières. Le 4 mai, la cour d'appel a confirmé la décision de la cour régionale d'Almaty, datée du 25 mars, ordonnant la liquidation de la société Bastau, propriétaire de Respublika. L'hebdomadaire d'opposition et la société Bastau ont désormais dix jours pour faire appel de cette décision devant la cour suprême. Ils étaient poursuivis pour avoir retranscrit, dans un article daté du 20 janvier du Respublika Delovoe Obozrenie, une interview de Vladimir Jirinovsky, leader du parti nationaliste russe LDPR, dans laquelle ce dernier critiquait la politique du Kazakhstan envers son voisin russe. L'éditorial de Respublika avait soutenu les propos de Jirinovsky, se voyant alors poursuivi en justice par les autorités pour « violation de l'intégrité de la République du Kazakhstan ». Reporters sans frontières avait déjà protesté contre la première décision de la cour d'Almaty. Le 5 mai, le ministère de l'Information, de la Culture et du Sport a envoyé une notification au journal lui ordonnant sa fermeture immédiate après avoir saisi l'ordonnance de la Cour d'appel, sans plus d'explication. Or Respublika Analitichesky Ezhenedelnik, seconde publication de l'hebdomadaire d'opposition, a changé de propriétaire au mois de février et n'appartient donc plus à la société Bastau. L'ordonnance de fermeture de ce journal est ainsi parfaitement illégale. Cette décision a été envoyée à toutes les maisons d'édition d'Almaty ainsi qu'à toutes les entreprises de distribution du centre du Kazakhstan. La rédactrice en chef de l'hebdomadaire d'opposition, Irina Petrushova, réfugiée en Russie depuis 2002 après avoir été menacée de mort, a décidé d'annuler la prochaine édition du journal. Celle-ci était consacrée à la tentative d'assassinat de Jarmahan Tuyakbay, leader de l'opposition, à Chymkent (sud du pays). En mai 2002, Respublika avait déjà dû arrêter sa parution dans des circonstances similaires, lorsqu'à la suite d'une plainte du ministère de la Culture, la société PR-Consulting, précédente propriétaire du journal, avait été liquidée.
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Updated on 20.01.2016