Condamnation d'un journaliste à 60 jours de prison ferme : "une sanction inique et dangereuse" selon Reporters sans frontières
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Reporters sans frontières déplore la condamnation du journaliste Nelson Fueltala, correspondant du quotidien La Gaceta et de la station Radio Latacunga, à 60 jours de prison ferme pour “injure” par la Cour supérieure de justice de Cotopaxi (Centre). Outre qu'elle est disproportionnée, cette peine constitue une incitation à l'autocensure.
“Le jugement rendu par la Cour supérieure de justice de Cotopaxi contre Nelson Fueltala est à la fois inique et dangereux. Inique, parce qu'une condamnation à de la prison ferme ne s'impose absolument pas dans ce type d'affaires. Dangereux, parce qu'il fait peser sur la presse équatorienne une véritable menace pour la liberté d'expression et l'incite donc à l'autocensure. Nous espérons que la Cour suprême de justice cassera ce jugement et que son arrêt fera jurisprudence”, a déclaré Reporters sans frontières.
Nelson Fueltala avait publié dans La Gaceta, le 2 juin 2006, des propos de Ricardo Estrella alors commissaire municipal de Pujilí, visant le maire de la ville, Marcelo Arroyo Ruiz. Ce dernier avait porté plainte contre le journaliste, qui avait obtenu la relaxe en première instance le 31 janvier dernier.
Le 6 mars 2007, la Cour supérieure de justice de Cotopaxi a infirmé la décision précédente et condamné en appel Nelson Fueltala à une peine de 60 jours de prison ferme, assortie de 70 dollars de dommages et intérêts. Cette décision a provoqué un tollé, et pas seulement au sein des médias. Le commissariat municipal a dénoncé “une violation des droits humains dans un pays démocratique”. L'avocat du journaliste, Luis Carrillo, s'est immédiatement pourvu en cassation devant la Cour suprême de justice de Quito. La haute juridiction a accepté, le 13 mars, de statuer sur l'affaire mais sans donner de date d'audience. Le recours déposé par Luis Carillo étant suspensif, Nelson Fueltala échappe pour l'instant à la prison.
Le 28 mars 2007, des journalistes ont manifesté en faveur de la liberté d'expression devant la mairie de Latacunga, où des policiers se sont joints à eux, avant de protester devant les bâtiments de la Cour supérieure de justice.
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Updated on
20.01.2016