Commémoration de l'assassinat de Deyda Hydara : Reporters sans frontières empêchée de se rendre à Banjul

Reporters sans frontières a été empêchée de se rendre à la conférence organisée les 15 et 16 décembre 2005 à Banjul par la Gambia Press Union (GPU), le syndicat des journalistes gambiens, pour commémorer le premier anniversaire de l'assassinat de Deyda Hydara, cofondateur du trihebdomadaire The Point, abattu le 16 décembre 2004. « La mauvaise volonté du gouvernement gambien a rendu impossible notre présence aux côtés des proches de Deyda Hydara pour commémorer la fin d'une année de deuil, a déclaré l'organisation. Nous regrettons profondément de ne pouvoir exprimer sur place notre solidarité avec la presse indépendante gambienne, si gravement malmenée ces dernières années. Nous voulons réaffirmer notre engagement auprès de la famille Hydara pour que justice lui soit enfin rendue. » L'obstruction des autorités gambiennes a retardé la délivrance d'un visa au responsable du bureau Afrique de l'organisation jusqu'au 12 décembre dans la soirée, empêchant celui-ci d'entrer comme prévu sur le territoire gambien le lendemain. Déposée à l'ambassade de Gambie le 24 novembre, accompagnée d'une copie de billets d'avion, d'un ordre de mission et d'une lettre d'invitation de la GPU, la demande de visa du représentant de l'organisation aurait dû être satisfaite dans les 48 heures. Selon un employé de l'ambassade, le visa devait être prêt le 28 novembre. A compter de ce jour, malgré les appels quotidiens de Reporters sans frontières à l'ambassade de Gambie, aucune explication n'a été fournie pour le retard. Le 8 décembre, le ministère gambien des Affaires étrangères a finalement fait savoir à Reporters sans frontières que la lettre d'invitation de la GPU jointe à son dossier n'était pas adressée nominalement au responsable du bureau Afrique et que, par conséquent, elle n'était pas valide. Le président de la GPU, Madi Ceesay, a aussitôt fait parvenir au ministère une nouvelle lettre. Reporters sans frontières, de son côté, a fait parvenir une copie de cette lettre à l'ambassade de Gambie à Paris. Or, le ministère gambien des Affaires étrangères n'a finalement donné son feu vert à son ambassade en France que le 12 décembre à 18 heures 30 (heure de Paris), alors que les services consulaires étaient fermés. Il était donc physiquement impossible de délivrer son visa au représentant de Reporters sans frontières avant son embarquement sur un vol régulier pour Banjul, via Dakar, le lendemain matin à 9 heures. Face à ce comportement, Reporters sans frontières a pris la décision de ne pas se rendre à Banjul.
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Updated on 20.01.2016