Cinquante jours de harcèlement judiciaire pour Oscar Mario González Pérez

Cinquante jours après son arrestation, le 22 juillet, Oscar Mario González Pérez (photo), de l'agence indépendante Grupo de Trabajo Decoro, n'a toujours pas été fixé sur son sort. Agé de 61 ans, le journaliste a été transféré dans quatre commissariats différents depuis son arrestation. Reporters sans frontières réclame à nouveau sa libération.

Reporters sans frontières est très préoccupée par la situation d'Oscar Mario González Pérez, de l'agence de presse indépendante Grupo de Trabajo Decoro, détenu depuis le 22 juillet 2005 à La Havane, et toujours en attente de jugement cinquante jours après son arrestation. « Oscar Mario González est passé par quatre commissariats différents depuis son arrestation et n'a toujours pas été fixé sur son sort. S'agit-il d'une nouvelle méthode des autorités cubaines pour faire craquer un dissident ? Aussi absurde qu'une arrestation sans motif valable, un tel procédé relève du harcèlement d'autant plus qu'il s'exerce contre un homme de 61 ans, de santé fragile. Nous demandons une nouvelle fois la libération sans condition d'Oscar Mario González Pérez ainsi que celle de tous les dissidents injustement emprisonnés », a déclaré Reporters sans frontières. Le 22 juillet, Oscar Mario González a été arrêté avec 33 autres dissidents à la veille d'une manifestation prévue devant l'ambassade de France, contre la « normalisation » des relations entre l'Union européenne et Cuba. Vingt-quatre interpellés ont été relâchés, et parmi les neuf retenus, trois tombaient sous le coup de la loi 88 du 15 mars 1999, sur la « protection de l'indépendance nationale et de l'économie de Cuba » : Oscar Mario González Pérez, l'avocat René Gómez Manzano et le militant politique Julio César López. Les trois hommes risquent toujours des peines pouvant aller jusqu'à 20 ans de prison. Le 27 juillet, un juge de La Havane a notifié l'ouverture de son procès à Oscar Mario González, sans jamais en préciser la date. Depuis son arrestation, le journaliste a été transféré successivement d'une unité de la police nationale révolutionnaire dans le quartier San Agustín, où il a d'abord été détenu, vers trois commissariats de la police nationale dans les secteurs de Marianao, La Lisa et 10 de Octubre. Selon une dépêche de l'agence Cubanet datée du 8 septembre, Mirtha Wong, l'épouse d'Oscar Mario González Pérez, a confié que son mari avait perdu six kilos depuis son placement en cellule et qu'il ne parvenait pas à dormir. Lors d'une récente visite, elle a néanmoins pu s'entretenir avec lui et lui remettre de la lecture.
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Updated on 20.01.2016