Alors que le Premier ministre français s'apprête à se rendre en République populaire de Chine pour une visite officielle, Reporters sans frontières attire son attention sur la récente condamnation de cinq moines tibétains, notamment Jampel Gyatso (photo), à des peines de "rééducation par le travail".
Alors que Jean-Pierre Raffarin s'apprête à se rendre en République populaire de Chine pour une visite officielle, Reporters sans frontières attire son attention sur l'état de la liberté de la presse dans ce pays, et notamment la récente condamnation de cinq moines tibétains à des peines de "rééducation par le travail." La mise en œuvre du partenariat économique et scientifique entre la France et la Chine ne doit pas occulter la politique répressive du gouvernement de Pékin à l'encontre de la liberté d'expression. "Nous estimons que la France doit, dans le cadre de son dialogue avec les autorités chinoises, porter l'accent sur la libération des prisonniers d'opinion ou tout au moins sur l'amélioration de leurs conditions de détention", a écrit l'organisation dans une lettre adressée au Premier ministre.
Depuis plusieurs décennies, les autorités chinoises tentent de briser tout sentiment identitaire au sein de la population tibétaine. Reporters sans frontières demande au Premier ministre d'intervenir auprès de ses interlocuteurs chinois en faveur des cinq moines tibétains.
Arrêtés le 16 janvier 2005 et inculpés une vingtaine de jours plus tard, Tashi Gyaltsen, Lobsang Dhargay, Thoe Samden, Tsultrim Phelgay et Jampel Gyatso (photo) du monastère de Drakar Trezong purgent actuellement leurs peines, allant de deux à trois ans de rééducation par le travail, dans un camp de travail du Qinghai, près de Xining (centre-nord de la Chine).
Les autorités leur reprochent la publication d'un journal contenant des poèmes et des articles à teneur politique. Les monastères, considérés comme des foyers culturels véhiculant des idées favorables à l'autonomie du Tibet, font l'objet de représailles répétées. Dans le passé, des moines ont déjà été arrêtés pour avoir publié des écrits critiques à l'égard de l'occupation chinoise au Tibet.