Cinq journalistes condamnés à des peines de 8 à 12 ans de prison
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Reporters sans frontières dénonce avec la plus grande indignation la condamnation, le 26 février 2009, des cinq fondateurs du magazine scientifique indépendant Irmok. Bakhrom Ibragimov, Davron Kabilov, Ravshanbek Vafoev, Abdulaziz Dadakhonov et Botyrbek Eshkuziev ont été condamnés par le tribunal pénal de Tachkent à des peines allant de 8 à 12 ans d'emprisonnement pour "fabrication et distribution de matériel au contenu menaçant pour l'ordre public et la sécurité du pays", et pour "participation à une organisation religieuse, extrémiste, séparatiste, fondamentaliste, interdite en Ouzbékistan", en vertu des articles 244.1 et 244. 2 du code pénal ouzbek.
"Les croyances religieuses de ces cinq journalistes ne sont qu'un prétexte pour empêcher la presse indépendante d'exister en Ouzbékistan. Le dossier est vide de preuves. Nous encourageons les avocats de la défense à faire appel de ce verdict et nous rappelons aux autorités ouzbèkes qu'elles se sont engagées à un dialogue sur les droits de l'homme avec l'Union européenne en vue d'une amélioration de la situation dans le pays", a déclaré l'organisation de défense de la liberté de la presse.
Bakhrom Ibragimov et Davron Kabilov ont été condamnés à douze ans de prison. Ravshanbek Vafoev doit purger une peine de dix ans d'emprisonnement. Abdulaziz Dadakhonov et Botyrbek Eshkuziev ont été condamnés à huit années de prison.
Les défenseurs des droits de l'homme qui ont assisté au procès ont confirmé les conclusions des avocats de la défense. Ils estiment que l'affaire manque de preuves et qu'elle est entachée d'incohérences et d'irrégularités certaines.
Les cinq journalistes appartiennent à l'organisation religieuse Nurcular, interdite en Ouzbékistan en Turquie et en Russie. Le magazine est accusé de recevoir un soutien financier de cette organisation.
Créé en 2007, le magazine Irmok est diffusé à 1500 exemplaires et connaît un certain succès. En août 2008, la diffusion d'Irmok a été suspendue. Le magazine était, déjà, accusé d'être financièrement soutenu par Nurcular. En janvier 2007, l'agence officielle pour la presse et l'information avait ordonné la fermeture de l'hebdomadaire indépendant Odamlar Orasida pour le même motif.
L'Ouzbékistan occupe la 162e place du classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières en 2008. Djamchid Karimov, journaliste indépendant, Jusuf Ruzimuradov et Mohammed Bekjanov, journalistes pour le journal d'opposition Ekr, sont toujours emprisonnés dans les geôles ou les hôpitaux psychiatriques ouzbeks.
Publié le
Updated on
20.01.2016