Chronique des attaques contre les médias
Organisation :
Face à la multiplication des violations de la liberté de la presse en Ukraine, Reporters sans frontières ouvre un fil d’information où elle tiendra la chronique des incidents majeurs, parallèlement à ses communiqués de presse réguliers.
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31.08.2015 - Des journalistes blessés en marge d’affrontements devant le parlement ukrainien
Plusieurs journalistes ont été blessés, le 31 août 2015, en couvrant les affrontements qui ont éclaté devant la Rada (parlement ukrainien) entre militants nationalistes et forces de l’ordre. Dmytro Bolchakov, cameraman de TSN, service d’information de la chaîne 1+1, a été sérieusement blessé à la jambe lors de l’explosion d’une grenade lancée par un manifestant. Le journaliste freelance Roman Malko a lui aussi été blessé aux jambes. Le photographe français Antoine Delaunay, collaborant avec Associated Press, a été atteint au visage par un jet de pierre. Maksym Voloboev et son cameraman Mykola Lebedev de la chaîne 5 Kanal ont été plus légèrement blessés et ont poursuivi leur travail sur place.
Des militants nationalistes, emmenés par diverses organisations, telles que Pravy Sektor et Svoboda, se sont réunis peu avant midi devant la Rada pour protester contre l’adoption d’une loi sur la décentralisation de l’Ukraine. Des dizaines de policiers et de membres de la Garde nationale ont été blessés et au moins l’un d’entre eux a succombé à ses blessures.
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02.07.2015 - Une journaliste russe expulsée d’Ukraine
La correspondante à Kiev de la chaîne de télévision russe Pervyi Kanal, Alexandra Tcherepnina, a été interpellée le 1er juillet 2015 et expulsée par les services de sécurité ukrainiens (SBU). Les agents l’ont accompagnée chez elle pour rassembler ses affaires, avant de l’installer à bord d’un avion en direction de Moscou.
Aucune procédure judiciaire n’a été ouverte, mais la journaliste est bannie d’Ukraine pour une période de trois ans par le SBU, qui lui reproche son “activité destructrice anti-ukrainienne”. Dans un sujet diffusé le 24 juin au journal télévisé, elle avait utilisé des extraits de différentes vidéos YouTube, dont l’une montrait une fillette faisant le salut nazi et brandissant un couteau en appelant au meurtre des Russes.
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02.07.2015 - Prolongation de la détention provisoire de Rouslan Kotsaba
Le 30 juin 2015, un tribunal d’Ivano-Frankivsk, dans l’ouest de l’Ukraine, a prolongé de deux mois supplémentaires la détention provisoire du net-citoyen Rouslan Kotsaba (voir entrée du 16.02.2015).
Le blogueur avait été arrêté le 8 février pour une vidéo postée sur YouTube, dans laquelle il appelait ses concitoyens à s’opposer à la conscription. L’acte d’accusation retient en outre sa collaboration avec différents médias russes comme des éléments à charge. Accusé de “haute trahison” et d’“obstruction aux activités des forces armées ukrainiennes”, il risque jusqu’à quinze ans de prison.
Reporters sans frontières dénonce des charges hors de toute proportion et demande à nouveau la remise en liberté immédiate de Rouslan Kotsaba.
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16.06.2015 - Un journaliste russe arrêté par les séparatistes
Pavel Kanyguine, correspondant du journal russe indépendant Novaïa Gazeta, a été arrêté le 16 juin 2015 par les “forces de sécurité” de la République autoproclamée de Donetsk (RPD) alors qu’il allait chercher son accréditation. Frappé et menacé de mort par un officier, il a été reconduit à la frontière russe après quatre heures d'interrogatoire et relâché en début de soirée. Les séparatistes reprochaient au journaliste de parler à des médias ukrainiens.
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16.06.2015 - Un projet de loi liberticide soumis au Parlement#16-06-2015-]
Trois députés de la Rada (Parlement ukrainien) ont introduit, le 9 juin 2015, une [proposition de loi portant sur “le mode d’information pendant les opérations antiterroristes”. Parmi ses auteurs figure le secrétaire de la Commission parlementaire aux questions de sécurité nationale et de défense, Ivan Vinnik, du parti au pouvoir “Bloc Petro Porochenko”.
Le texte reprend de nombreuses dispositions existantes du code pénal et de la loi antiterroriste, mais il interdit également “la diffusion de l’idéologie du terrorisme sous toutes ses formes”. Les peines encourues peuvent aller jusqu’à cinq ans d’emprisonnement, éventuellement assortis d’une confiscation de biens ou de l’interdiction temporaire d’exercer une certaine profession. La proposition de loi entend également interdire la diffusion d’un certain nombre d’informations sur les “opérations antiterroristes” telles que celle menée actuellement dans l’est de l’Ukraine, mais aucune sanction n’est prévue pour l’instant.
Reporters sans frontières (RSF) s’inquiète particulièrement de l’usage qui peut être fait d’une notion aussi large et imprécise que celle d’“idéologie terroriste”. En l’absence de toute définition officielle de ce terme, les magistrats disposeraient d’une marge d’interprétation démesurée, qui risquerait d’être utilisée pour décourager ou réprimer le journalisme indépendant. Il serait d’autant plus difficile pour les journalistes de couvrir la situation sur la ligne de front, mais aussi d’enquêter sur des cas de corruption liés à l’armée, par exemple. L’organisation exhorte les députés à rejeter ce projet de loi dès la première lecture.
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15.06.2015 - Un journaliste de l’AFP blessé pendant un bombardement à Donetsk
Un pigiste de l’Agence France Presse (AFP), Alexandre Gaïouk, a été blessé au genou par un éclat d’obus lors d’un bombardement à Donetsk, le 14 juin 2015. Il a pu rentrer chez lui après avoir été traité dans un hôpital voisin. Le lendemain, alors qu’une équipe de la chaîne de télévision russe REN TV visitait l’hôpital pour témoigner de cet incident, des obus se sont abattus dans la rue voisine.
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Interruption temporaire de ce fil d'information
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13.03.2015 - Une journaliste indépendante interpellée en Crimée
La journaliste indépendante Natalia Kokorina a été interpellée le 13 mars 2015 à Simferopol (Crimée). La jeune femme a été convoquée vers 8 heures du matin au domicile de ses parents, qui faisait l’objet d’une perquisition. Elle a ensuite été conduite au siège du FSB (services de sécurité russes). Ce n’est que là-bas que son avocat, empêché d’assister à la perquisition, a pu la rejoindre. L’interrogatoire de la journaliste se poursuit et le motif de son interpellation reste pour l’heure inconnu.
Natalia Kokorina travaille pour le Centre d’investigations journalistiques, l’une des dernières voix critiques de l’annexion russe à continuer de s’exprimer dans la presqu’île. Un an après le rattachement de la Crimée à la Russie, la plupart des médias locaux ont été mis au pas par les nouvelles autorités. Une autre correspondante du Centre d’investigations journalistiques, Anna Andrievskaïa, semble d’ailleurs être dans le collimateur du FSB : le domicile de ses parents a lui aussi été perquisitionné dans la matinée du 13 mars. La journaliste ne réside plus en Crimée.
Reporters sans frontières demande la remise en liberté immédiate de Natalia Kokorina et la fin de l’acharnement contre les derniers médias critiques de la presqu’île.
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28.02.2015 - Le photographe ukrainien Serhiy Nikolaïev tué près de Donetsk
Le photographe ukrainien Serhiy Nikolaïev, correspondant du journal Segodnya, a été mortellement blessé par un tir de mortier dans le village de Piski, près de Donetsk, le 28 février 2015. Il portait un gilet pare-balles marqué “presse”. Personne n’a pu arrêter son hémorragie, causée par des blessures au bras, à la jambe et au niveau du flanc. La zone, contrôlée par les forces ukrainiennes, était pilonnée par l’artillerie rebelle.
D’autres journalistes, comme son collègue photographe Bogdan Rossinsky étaient présents sur les lieux, plusieurs ont été blessés. Un combattant du mouvement ultranationaliste Pravy Sektor, qui les accompagnait, a également été tué.
“Nous adressons nos condoléances aux proches et aux collègues du talentueux photographe Serhiy Nikolaïev, septième professionnel des médias tué en couvrant le conflit dans l’Est ukrainien, déclare Johann Bihr, responsable du bureau Europe de l’Est et Asie centrale de Reporters sans frontières. Nous rappelons aux parties au conflit qu’il est de leur responsabilité de tout mettre en oeuvre pour protéger les professionnels des médias comme les autres civils. Une enquête complète et impartiale doit être menée. Rappelons enfin qu’une formation aux premiers secours et une trousse médicale d’urgence sont indispensables pour quiconque s’approche de la ligne de front. La vie de Serhiy Nikolaïev aurait pu être sauvée.”
La police de Krasnoarmeïsk (région de Donetsk) a ouvert une enquête pour “homicide volontaire” sur la base de l’article 115-1 du code pénal. Les accords de Minsk, signés par les belligérants deux semaines plus tôt, prévoyaient l’arrêt total des combats.
Serhiy Nikolaïev avait couvert avec assiduité les tragiques événements récents en Ukraine. Il avait été violemment agressé par les forces spéciales Berkout en couvrant les manifestations du mouvement “Euromaïdan” à Kiev, le 1er décembre 2013. Le 17 mars 2014, il avait été attaqué avec son collègue Dmitry Bounetsky par des inconnus à Yalta, en Crimée.
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25.02.2015 - Deux journalistes russes expulsés d’Ukraine
Les journalistes russes Elena Makarova et Andreï Grigoriev, respectivement correspondants des chaînes de télévision pro-Kremlin Pervy Kanal et NTV, ont été interpellés par les services de sécurité ukrainiens (SBU) dans le centre de Kiev, le 25 février 2015. Ils couvraient la “Marche de la vérité”, une manifestation antigouvernementale organisée par le mouvement ultranationaliste Pravy Sektor.
Le SBU a ensuite décidé de les expulser du territoire ukrainien et de leur interdire tout séjour dans le pays pendant les cinq ans à venir. La porte-parole de l’institution, Elena Gitliantskaïa, a déclaré que cette décision était liée à “la propagande antiukrainienne que mènent ces journalistes”.
Le 30 janvier, le SBU avait de même interpellé et expulsé les correspondantes Elisaveta Khramtsova et Natalia Kalychieva de la chaîne russe Lifenews, et leur avait interdit de revenir sur le territoire ukrainien pendant cinq ans. Selon les données du SBU, 88 professionnels des médias russes ont été expulsés entre avril 2014 et février 2015.
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21.02.2015 - Publication de la liste des médias russes privés d’accréditations
Conformément à la demande du Parlement ukrainien (cf. entrée du 18.02.2015), les services de sécurité ukrainiens (SBU) ont élaboré la liste des médias russes dont les collaborateurs sont désormais privés d’accréditation auprès des institutions d’Etat ukrainiennes. La liste, comprenant près de 110 médias russes, a été rendue publique le 21 février. Elle comporte les agences de presse d’Etat Itar TASS et Ria Novosti, ainsi que toutes les chaînes de télévision russes à l’exception de Dojd.
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21.02.2015 - Le journaliste Andreï Zakhartchouk échangé contre des prisonniers ukrainiens
Le journaliste ukrainien Andreï Zakhartchouk, employé par l’agence de presse russe Nevskie Novosti, a été remis en liberté le 21 février 2015 par les autorités, dans le cadre d’un échange de prisonniers avec la République populaire de Lougansk (autoproclamée). Il avait été arrêté par les services de sécurité ukrainien (SBU) le 10 février 2015 et inculpé pour “haute trahison” (cf. entrée du 16.02.2015). Andreï Zakhartchouk est rentré à Saint-Pétersbourg, où il réside habituellement, et prévoit de poursuivre ses activités journalistiques.
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18.02.2015 - Une équipe de 112 Oukraïna prise sous le feu dans la région de Donetsk
Une équipe de la chaîne de télévision 112 Oukraïna a été prise sous le feu entre Artemisvk et Debaltseve, dans la région de Donetsk, le 17 février 2015. Alors que les journalistes venaient de s’arrêter au bord de la route pour filmer un camion détruit, plusieurs obus sont tombés aux alentours de leur véhicule. Le journaliste Evhen Kouroulenko a été légèrement blessé. Le chauffeur a quant à lui été sérieusement blessé au bras par un éclat d’obus.
Malgré l’entrée en vigueur, le 15 février, du cessez-le-feu prévu par les nouveaux accords de Minsk, d’intenses combats ont perduré autour de la ville stratégique de Debaltseve. Après avoir encerclé la ville, les rebelles sont parvenus à en chasser l’armée ukrainienne le 18 février.
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18.02.2015 - Les collaborateurs de plusieurs médias russes privés d’accréditations auprès des institutions d’Etat ukrainiennes
Le 17 février 2015, le président de la Rada (Parlement ukrainien), Vladimir Grossman, a acté que les collaborateurs de certains médias russes seraient temporairement privés d’accréditations auprès des institutions d’Etat ukrainiennes. Les services de sécurité ukrainiens (SBU) sont chargés d’élaborer la liste des médias concernés.
Le ministère des Affaires étrangères russe a qualifié cette décision “de discrimination flagrante”, “dans la continuité d’une politique de nettoyage de la sphère médiatique” ukrainienne. Kiev justifie au contraire la suspension des accréditations par la “menace que représentent ces médias pour la sécurité de l’Etat”.
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16.02.2015 - Un journaliste et un net-citoyen incarcérés pour “haute trahison”
Le journaliste Andreï Zakhartchouk et le net-citoyen Rouslan Kotsaba sont tous deux poursuivis pour “haute trahison” et incarcérés, en Ukraine, dans des affaires séparées. Le premier a été placé en détention provisoire le 12 février 2015, le second le 8 février. Tous deux encourent une peine maximale de 15 ans de prison. Reporters sans frontières demande instamment au SBU (services de sécurité) et à la justice des éclaircissements sur les procédures en cours.
“Les éléments présentés publiquement semblent faibles au regard de la gravité des chefs d’inculpation retenus contre eux, déclare Johann Bihr, responsable du bureau Europe de l’Est et Asie centrale de l’organisation. Nous sommes inquiets du fait que les tribunaux citent comme un élément à charge la collaboration d’Andreï Zakhartchouk et Rouslan Kotsaba avec des médias russes. Quelle place occupe dans les dossiers d’accusation cette dimension, présentée comme secondaire ? Exprimer une opinion ou collaborer avec un titre de presse, quel qu’il soit, ne saurait être assimilé aux activités de services de renseignements hostiles.”
Le journaliste ukrainien Andreï Zakhartchouk, employé par l’agence de presse russe Nevskie Novosti, a été arrêté le 10 février par le SBU à Mykolaïv (Sud), puis placé en détention provisoire pour deux mois. Alors qu’il déclare être rentré en Ukraine pour un voyage personnel, il est accusé d’avoir photographié des infrastructures stratégiques (une usine de blindés et des ponts). Les enquêteurs mettent également en cause l’activité journalistique d’Andreï Zakhartchouk, qui aurait “encouragé les opinions séparatistes et la déstabilisation de l’Ukraine”. Nevskie Novosti, en revanche, affirme que le journaliste couvrait les sujets sportifs et la vie locale de Saint-Pétersbourg et dénonce des poursuites “absurdes”.
Le net-citoyen et ancien journaliste Rouslan Kotsaba, résidant à Ivano-Frankivsk (Ouest), est quant à lui mis en cause pour avoir mené une campagne contre l’envoi d’appelés dans l’est du pays. Le 17 janvier, dans une vidéo postée sur YouTube, il s’était publiquement opposé à la conscription et avait appelé ses concitoyens à faire de même, après quoi plusieurs grandes chaînes de télévision russes l’avaient fait intervenir dans leurs programmes. Le tribunal accuse également Rouslan Kotsaba d’avoir couvert des manifestations hostiles à la conscription et d’avoir recueilli des interviews “à caractère provocateur” à la demande de la chaîne russe NTV. L’ancien journaliste s’était fait remarquer au cours de l’été par sa couverture du conflit dans le Donbass, qu’il qualifiait de “fratricide” et dans lequel il niait l’implication de soldats russes.
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10.02.2015 - RSF salue la liquidation de la Commission nationale pour la protection de la moralité publique
Reporters sans frontières se félicite de la liquidation de la Commission nationale pour la protection de la moralité publique, votée le 10 février 2015 par le Parlement ukrainien. Le démantèlement de cette institution, créée en 2004 et renforcée en 2011, était réclamé par les principales organisations de défense de la liberté de l’information. Ce point figurait également parmi les réformes démocratiques promises après la chute du président Viktor Ianoukovitch, et dans la feuille de route de la coalition gouvernementale au pouvoir.
Reporters sans frontières avait critiqué les pouvoirs de censure démesurés attribués à la Commission nationale pour la protection de la moralité publique, en dehors de tout contrôle démocratique. Début février, une coalition d’ONG ukrainiennes avait rappelé le Parlement à sa promesse et souligné l’inefficacité, le coût et le caractère superflu de cette institution.
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10.02.2015 - De la prison pour “négation ou justification de l’agression russe”?
Le député Igor Artiouchenko, membre du parti présidentiel Bloc Petro Porochenko (BPP) a introduit au Parlement ukrainien, le 9 février 2015, un projet de loi criminalisant “la négation ou la justification publiques de l’agression militaire russe” contre l’Ukraine. Les sanctions prévues vont jusqu’à trois ans de prison ferme, voire cinq pour les fonctionnaires d’Etat ou les récidivistes. Qu’ils relaient la propagande russe ou expriment une opinion personnelle, les propos incriminés, selon la note explicative, “menaceraient les principes clés de l’ordre mondial”.
Reporters sans frontières condamne fermement ce projet de loi liberticide et appelle les députés ukrainiens à le rejeter.
Depuis que le Parlement ukrainien a officiellement déclaré la Russie “État agresseur”, le 27 janvier, plusieurs projets de loi liberticides ont été introduits au nom de la sécurité nationale et de la lutte contre la propagande russe. Aucun d’entre eux n’a pour l’heure été adopté.
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26.01.2015 - Descente musclée dans les locaux de la chaîne tatare ATR
Les programmes de la chaîne de télévision indépendante tatare ATR ont été interrompus par une perquisition musclée, le 26 janvier 2015 à Simferopol, en Crimée. Des agents des forces spéciales du ministère de l’Intérieur (OMON), armés et cagoulés, ont fait irruption dans les locaux de la chaîne en compagnie de plusieurs inspecteurs de police. ATR n’a pu recommencer à émettre qu’après leur départ, dans la soirée.
Les inspecteurs ont saisi les serveurs d’ATR et coupé l’accès à Internet dans le bâtiment afin d’empêcher toute circulation en direct de l’information. Les employés de la rédaction, empêchés de travailler, ont été immobilisés toute la journée. Le Comité d’enquête (équivalent russe du FBI) a annoncé que le raid visait à mettre la main sur des enregistrements vidéo des affrontements entre militants favorables et hostiles au rattachement de la péninsule à la Russie, le 26 février 2014, lors desquels deux manifestants avaient été tués.
Une centaine de personnes se sont rassemblées autour du bâtiment dans l’après-midi afin de protester contre ces métodes d’intimidation. Reporters sans frontières dénonce cette nouvelle attaque contre l’un des derniers titres indépendants de Crimée. Les médias de la communauté tatare, dont les institutions représentatives sont restées fidèles à Kiev, ont été particulièrement pris pour cible depuis le rattachement de la péninsule à la Russie.
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05.01.2015 - Serhiy Sakadinsky remis en liberté par les autorités de la RPL après cinq mois de détention
Le rédacteur en chef du site d’information Politika 2.0 Serhiy Sakadinsky a été relâché le 5 janvier 2015 par les autorités autoproclamées de la République populaire de Lougansk (RPL) après cinq mois de détention. Selon sa femme Mariya Havak, les raisons de sa libération restent pour le moment inconnues.
Serhiy Sakadinsky et sa femme avaient été arrêtés, le 2 août 2014, par des rebelles du bataillon Batman de la RPL, près du village d’Hostra Mohyla, dans la région de Lougansk. Sous prétexte qu’ils possédaient des documents “suspects” et des photos du centre de Lougansk prises par le journaliste dans le cadre de son travail, les rebelles les avaient emmenés et interrogés. Serhiy Sakadinsky avait été sévèrement battu au point d’avoir eu une main cassée. Libérée le 1er octobre 2014, Mariya Havak avait pu voir son mari qui se trouvait alors dans le sous-sol du foyer universitaire de Lougansk, utilisé comme QG par le bataillon Batman.
Le journaliste avait par la suite été placé sous le contrôle du ministère de l’Intérieur de la RPL en tant que victime du bataillon Batman. Une enquête criminelle a été ouverte, le 30 décembre 2014, par le parquet général de la RPL sur les agissements des membres de ce bataillon, accusés d’avoir torturé plusieurs de leurs otages dans les caves où ils les retenaient entre juillet et octobre 2014.
Serhiy Sakadinsky avait précédemment déjà été la cible des rebelles. Suite au saccage de sa rédaction à Lougansk, le 6 juillet 2014, il avait été kidnappé pendant 24 heures par des hommes armés.
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03.01.2015 - La rédaction de la chaîne de télévision Inter attaquée
Une vingtaine d’hommes masqués ont attaqué les locaux de la chaîne de télévision Inter, à Kiev, le 3 janvier 2014. Des fenêtres ont été cassées et des murs tagués. Plusieurs individus ont été arrêtés pour “hooliganisme”, mais, ont été très vite relâchés.
Trois jours plus tôt, Aleksandr Tourtchinov, secrétaire du Conseil pour la sécurité nationale et la défense, demandait à ce que la chaîne soit privée de sa licence (cf. entrée du 01.01.2015), suite à la retransmission d’un programme russe pour le Nouvel an. Dans ce contexte, la rédaction a ensuite décidé d’annuler plusieurs programmes de divertissement russes diffusés traditionnellement sur la chaîne pendant les fêtes.
Youri Artemenko, directeur du Conseil national audiovisuel a déclaré que la question de la retransmission de l’émission russe par Inter le 31 décembre sera étudiée le 15 janvier 2015, tout en ajoutant que le retrait de la licence ne pouvait être décidé que par un tribunal.
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01.01.2015 – La chaîne TV Inter menacée de perte de licence
Le Secrétaire du Conseil pour la sécurité nationale et la défense, Aleksandr Tourchinov, a demandé le 1er janvier 2015 à ce que la chaîne TV Inter soit privée de licence de transmission, l’accusant de prendre parti pour la Russie dans la guerre de l’information qui l’oppose à l’Ukraine. La chaîne a retransmis, à l’occasion du Nouvel An, une émission d’une chaîne russe où se produisaient des artistes soutenant la politique russe en Ukraine.
Le ministre de l’Information Iouriï Stets a commenté l’incident sur son compte Facebook en s’engageant à initier un nouveau projet de loi qui obligerait les médias à respecter la liste de personnas non grata. La chaîne a déclaré être en conformité avec les lois ukrainiennes et considère les déclarations d’Aleksandr Tourchinov comme une pression sans précédent sur les médias.
Reporters sans frontières rappelle au ministère de l’Information son devoir de respecter le pluralisme de l’information et lui demande de ne pas s’engager dans tout acte de censure qui entraverait la liberté de l’information dans le pays.
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27.12.2014 - Un journaliste relâché après 135 jours de détention à Lougansk
Roman Tcheremski, journaliste du site d’information Oukraïnski prostir et militant de l’Union de la jeunesse ukrainienne, a été remis en liberté le 27 décembre 2014 au soir. Il aura été détenu 135 jours par une unité de la République populaire de Lougansk (RPL, autoproclamée). Il a rejoint sa famille à Kharkiv.
Roman Tcheremski a été arrêté le 15 août 2014 avec Hanna Ivanenko et Nazar Zotsenko, de la chaîne de télévision 112 Oukraïna, alors qu’ils allaient interviewer des séparatistes. Les journalistes ont été appréhendés à un point de contrôle proche de Rovenki, où se trouve le commandement militaire de la RPL. Les deux correspondants de 112 Oukraïna ont été relâchés le 3 septembre (cf. entrée du 05/09), mais Roman Tcheremski est resté détenu à Rovenki pendant 49 jours, avant d’être transféré à Lougansk. Il affirme avoir été interrogé pendant cinq jours, avoir été battu et avoir vécu des moments psychologiquement difficiles.
Reporters sans frontières est soulagée d’apprendre la libération de Roman Tcheremski mais rappelle que Serhiy Sakadynski, rédacteur en chef de Politika 2.0, est privé de liberté depuis le 2 août (cf. entrée du 21/11). Selon sa femme Mariya Havak, également journaliste, Serhiy Sakadynski n’est plus otage mais demeure “sous contrôle du ministère de l'Intérieur de la RPL”, qui enquête sur sa détention illégale par un bataillon rebelle. Le lieu où il est maintenu et la durée de cette procédure n’ont pas été communiqués à Maria Havak. Reporters sans frontières demande une nouvelle fois la remise en liberté immédiate et inconditionnelle du journaliste.
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Interruption temporaire de ce fil d'information
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18.09.2014 - En Crimée, le rédacteur en chef d’un journal tatar convoqué par le FSB
Rédacteur en chef du journal Avdet, Chevket Kaïboullaev a été convoqué par le service fédéral de sécurité russe (FSB) à Simferopol, en Crimée, le 17 septembre 2014. Il s’est vu remettre un avertissement officiel, l’accusant d’“activités qui créent des conditions propices à la commission de crimes” et lui enjoignant d’y mettre un terme. Avdet est proche des institutions représentatives des Tatars de Crimée (Medjlis), critiques de l’annexion de la péninsule par Moscou. D’après le FSB, le journal aurait publié le 23 juin un texte “contenant des incitations cachées au boycott des élections” et faisant obstacle au bon fonctionnement des institutions. Les services de sécurité y voient une “incitation à l’extrémisme”.
Les locaux du journal, situés dans le bâtiment du Medjlis, avaient déjà été investis par des hommes masqués le 15 septembre et perquisitionnés par le FSB le lendemain. Le 17 septembre, l’ensemble des occupants du bâtiment (Avdet, le Medjlis et l’ONG “Fond Kryma”) avaient été informés qu’une décision de justice leur enjoignait de quitter les lieux sous 24 heures, sous peine d’arrestation et de saisie de leurs biens.
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16.09.2014 - Un journaliste porté disparu à Lougansk
Aleksandr Belokobylski, collaborateur du journal local Realnaïa Gazeta et du site d’information Obozrevatel’, a disparu à Lougansk le 13 septembre 2014, a annoncé trois jours plus tard son rédacteur en chef, Andreï Dikhtiarenko. Le journaliste, qui avait récemment déménagé dans une zone sous le contrôle de Kiev, se rendait à Lougansk, tenue par les rebelles, afin d’apporter de l’argent, de la nourriture et des médicaments à des proches. Il n’est jamais arrivé. Le 13 septembre coïncidant avec la “Journée de la ville” de Lougansk, le journaliste prévoyait également de couvrir les festivités.
L’épouse d’Aleksandr Belokobylski a reçu dans la soirée du 16 septembre un SMS au nom de son mari, affirmant qu’il était vivant mais qu’il ne pouvait quitter Lougansk pour l’instant. Reporters sans frontières appelle quiconque retiendrait le journaliste à se faire connaître et à le libérer sans délai.
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15.09.2014 - Un photographe retenu pendant sept heures à un checkpoint ukrainien
Le photographe indépendant Maksim Voïtenko a été arrêté, le 9 septembre 2014, à un point de contrôle ukrainien à Marioupol, dans la région de Donetsk. Dépourvu d’accréditation et soupçonné d’“espionnage”, il a été interrogé pendant près de sept heures avant d’être relâché. L’incident n’a été rendu public que le 15 septembre.
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15.09.2014 - Un journaliste en détention depuis le 30 août
Le journaliste de la chaîne Espresso TV, Ehor Vorobiev, capturé par les forces rebelles le 30 août 2014 après le siège d’Ilovaïsk, dans la région de Donetsk (cf entrée du 28/08), est toujours détenu, confirme sa femme, Olena Solodovnikova. Son dernier contact téléphonique avec son mari remonte à une semaine. Ehor Vorobiev avait été capturé avec deux autres journalistes d’Espresso TV, Rostyslav Chapochnikov et Taras Tchkan, mais il en a été séparé lorsqu’il a affirmé être le chef de l’équipe. Ses deux collègues ont été libérés le 2 septembre (cf entrée du 06/09).
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12.09.2014 - Une blogueuse détenue par les rebelles à Donetsk
Valeria Olifirouk, blogueuse âgée de 22 ans, a été arrêtée par des rebelles anti-Kiev le 1er septembre 2014, à son domicile de Khartsyzk, dans la banlieue de Donetsk. Elle a été transférée trois jours plus tard au commandement militaire de la RPD, à Donetsk. D’après ses parents, qui ont alerté la presse le 12 septembre, les rebelles lui reprocheraient d’avoir posté sur les réseaux sociaux des photos des destructions récemment subies par la ville de Khartsyzk, et d’y avoir fait état d’opinions pro-Kiev. Valeria Olifirouk est soupçonnée d’“espionnage” au profit des services de sécurité ukrainiens (SBU).
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11.09.2014 - 35 journalistes russes interdits d’entrée sur le territoire ukrainien
35 journalistes et directeurs de médias russes réputés proches du Kremlin sont officiellement interdits d’entrée en Ukraine, a annoncé le 11 septembre 2014 le directeur du Conseil national de l’audiovisuel, Iouri Artemenko. Leur identité n’est pas rendue publique, mais les noms ont été tirés de la liste de 49 journalistes recensés fin août par le Conseil national de l’audiovisuel (cf entrée du 14/08). Parmi ces noms figuraient par exemple le rédacteur en chef de l’agence de presse d’Etat Rossia Sevodnya, Dmitri Kiselev, le journaliste Vladimir Solobiev et l’animateur Ivan Okhlobystine. Les interdictions d’entrée sur le territoire, décidées par les services de sécurité ukrainiens (SBU), sont valables entre trois et cinq ans.
Outre ces sanctions symboliques, de nombreux journalistes russes ont été refoulés à la frontière ukrainienne ces derniers mois.
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09.09.2014 – Quinze chaînes de télévision russes officiellement interdites en Ukraine
Le Conseil national de l’audiovisuel et le tribunal administratif de Kiev ont publié, le 9 septembre 2014, une liste de quinze chaînes de télévision russes dont la retransmission est officiellement interdite dans le pays. A l’exception d’Istoria, la diffusion de ces chaînes était déjà suspendue, le temps que la justice mène diverses enquêtes pour “incitation à la haine”, “atteinte à la sécurité nationale”, “séparatisme”, etc. Aucun jugement n’a encore été prononcé sur le fond.
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11.09.2014 - Perquisition dans les locaux du principal journal russophone ukrainien
Les locaux à Kiev du principal quotidien russophone ukrainien, Vesti, ont été perquisitionnés le 11 septembre 2014 en fin de matinée, par les services spéciaux (SBU). Ces derniers ont saisi tous les serveurs de la holding, rendant indisponible le site d’information vesti.ua. D’après le rédacteur en chef de Vesti, Igor Goujva, cette perquisition s’inscrit dans le cadre d’une enquête ouverte contre le journal pour “atteinte à l’intégrité territoriale de l’Ukraine” (article 110.2 du code pénal). Les locaux de l’imprimerie “Mega-Poligraf”, qui prend en charge une partie du tirage de Vesti, ont eux aussi été perquisitionnés.
Reporters sans frontières condamne ces actions disproportionnées et demande aux autorités ukrainiennes de rendre ses serveurs à Vesti, afin que le journal puisse reprendre ses activités normalement et remettre en ligne son site internet.
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08.09.2014 - Au moins quatre journalistes toujours détenus par les rebelles de Lougansk
L’Union nationale des journalistes d’Ukraine a fait savoir, le 8 septembre 2014, que les deux journalistes Roman Tcheremski et Valery Makeïev étaient toujours détenus par une unité de la République populaire de Lougansk (RPL, autoproclamée), près de Rovenki. Les deux professionnels des médias, originaires de Kharkiv, avaient été capturés le 17 août alors qu’ils allaient couvrir les combats. Deux collègues arrêtés en même temps qu’eux, Hanna Ivanenko et Nazar Zotsenko, ont été relâchés le 3 septembre. Des témoins, cités par l’Union nationale des journalistes d’Ukraine, affirment que Roman Tcheremski et Valery Makeïev se portent bien mais qu’ils sont accusés d’espionnage.
Reporters sans frontières réclame leur remise en liberté immédiate. L’organisation rappelle qu’au moins deux autres journalistes sont actuellement détenus par les séparatistes de Lougansk : Iouri Leliavski, arrêté le 24 juillet près de Lougansk, et Evguen Timofeïev, arrêté le 31 juillet à Stakhanov.
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08.09.2014 – Une blogueuse de Crimée contrainte à l’exil après une perquisition musclée
Le domicile de la blogueuse et activiste Elizaveta Bogoutskaïa a été perquisitionné, le 8 septembre 2014 à l’aube, et tout son matériel de travail a été saisi : ordinateurs, clés USB, carnets de notes, etc. Les enquêteurs du centre anti-extrémisme prétendaient chercher des armes, de la drogue et des ouvrages extrémistes, mais aucune question à ce sujet n’a été posée à la blogueuse durant les six heures d’interrogatoire qui ont suivi : elle a essentiellement été interrogée sur son activité professionnelle et ses opinions politiques.
Connue pour ses critiques de l’incorporation de la Crimée à la Fédération de Russie, Elizaveta Bogoutskaïa collabore avec le service local de Radio Free Europe / Radio Liberty, Krym.Realii. La blogueuse a quitté la péninsule dans la soirée.
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06.09.2014 - Les journalistes pris au piège à Ilovaïsk sont sains et saufs
Deux des trois journalistes ukrainiens pris au piège (cf. entrée du 28/08) à Ilovaïsk, dans la région de Donetsk, ont pu rentrer chez eux sains et saufs. Rostyslav Chapochnikov, Taras Tchkan et Ehor Vorobiev, de la chaîne citoyenne Espresso TV, couvraient les combats lorsque cette ville a été encerclée, fin août, par les rebelles, appuyés selon Kiev par des unités régulières russes. La bataille qui s’est ensuivie est pour l’heure la plus meurtrière depuis le début du conflit dans l’Est ukrainien.
Les trois journalistes ont été capturés le 30 août et transférés à la Croix-Rouge avec de nombreux prisonniers de guerre ukrainiens. Rostyslav Chapochnikov et Taras Tchkan ont été libérés le 2 septembre et ont pu regagner Kiev. Ehor Vorobiev a été séparé de ses collègues après avoir indiqué qu’il était le chef de l’équipe. Il serait toujours détenu.
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05.09.2014 – Deux journalistes ukrainiens libérés par les rebelles
La correspondante de la chaîne nationale 112 Oukraïna, Hanna Ivanenko, et le cameraman Nazar Zotsenko, ont été remis en liberté le 3 septembre 2014 après deux semaines et demie de détention par une unité de la République populaire de Lougansk (RPL, autoproclamée). Ils avaient été arrêtés le 17 juillet à un point de contrôle non loin de Rovenki, dans la région de Lougansk, en allant couvrir les combats. Leur employeur avait gardé le silence sur leur enlèvement pour ne pas gêner les négociations.
Retenus dans une caserne rebelle, les deux journalistes ont été libérés grâce à une médiation entreprise par la chaîne de télévision russe LifeNews. Ils ont déclaré ne pas avoir subi de tortures physiques, même s’ils ont fait état de pressions psychologiques. Arrêté en même temps qu’eux, le journaliste et activiste de l’Union de la jeunesse ukrainienne, Roman Tcheremski, n’a toujours pas donné signe de vie.
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28.08.2014 - Six journalistes ukrainiens pris au piège dans les combats
Les journalistes Rostyslav Chapochnikov et Egor Vorobiev, accompagnés de leur caméraman Taras Tchkan, se sont retrouvés pris au piège dans une zone de combats après que leur voiture a été endommagée par une grenade le 24 août 2014. Ils sont depuis lors encerclés, aux côtés des 39e et 93e bataillons de l’armée ukrainienne, par les forces rebelles près d’Ilovaïsk, au sud de Donetsk, sans pouvoir quitter la zone de combats en toute sécurité.
Les trois professionnels des médias étaient présents dans l’est ukrainien dans le cadre d’un reportage pour la chaîne de télévision Espresso TV. Rostyslav Chapochnikov, qui travaille également pour Dorojny Kontrol’, a pu appeler sa rédaction le 26 août pour l’assurer qu’ils allaient bien.
Deux autres journalistes ukrainiens couvrant le conflit pour la chaîne de télévision allemande ARD, Ivan Lioubich-Kirdaï et Georgui Tikhy, sont également encerclés, tout comme Max Lévine de Levy Bereg, présent à Ilovaïsk depuis plusieurs jours pour couvrir les opérations ukrainiennes. Max Lévine rapportait récemment que son collègue, le photojournaliste freelance Oleksandr Gladelov, avait été blessé sur place le 21 août et transféré à Dniepropetrovsk. Sa vie n’est pas en danger.
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26.08.2014 - En Russie, des journalistes agressés pour avoir voulu couvrir des enterrements de militaires
Le correspondant du site d’information russe indépendant Rousskaya Planeta, Ilya Vassiounine, et son collègue de la chaîne de télévision Dojd, Vladimir Romensky, ont été agressés le 26 août 2014 à Vybouty, dans la région de Pskov (nord-ouest de la Russie). Les journalistes enquêtaient sur la mort de deux parachutistes russes enterrés la veille dans cette localité, et cherchaient à vérifier s’ils étaient morts au combat dans l’est de l’Ukraine aux côtés des rebelles.
Alors qu’ils s’approchaient en voiture du cimetière de la ville, des inconnus leur ont lancé des pierres et ont tenté de briser les vitres de leur véhicule. Selon Vladimir Romensky, les deux agresseurs ne semblaient pas connaître le nom des médias pour lesquels ils travaillaient, mais les avaient bien identifiés comme journalistes. La veille, alors qu’ils cherchaient à interroger les parents des défunts, ils avaient déjà été menacés par deux inconnus qui leur avaient intimé l’ordre de prendre le premier train pour Moscou.
Les deux correspondants ont finalement trouvé refuge dans la voiture de deux de leurs collègues, Nina Petlianova de Novaïa Gazeta et Irina Toumakova de Fontanka.ru, également présentes sur les lieux. Ces dernières avaient elles aussi été prises à partie.
Le même scénario s’est déroulé au cimetière de Pskov. Le 26 août, le rédacteur en chef de l’agence d’information Le Télégraphe Sergueï Kovaltchenko et le photographe Sergueï Zorine photographiaient les tombes de parachutistes enterrés la veille à huis clos, dont on soupçonne également qu’ils sont morts en Ukraine. Deux inconnus les ont alors menacés et contraint à effacer leurs cartes mémoires. Les deux journalistes ont porté plainte.
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26.08.2014 - Deux journalistes du Télégraphe de Crimée détenus deux jours en Ukraine
Deux journalistes de l’hebdomadaire pro-russe Le Télégraphe de Crimée, Evguenia Koroliova et Maxime Vasilenko, ont été interpellés dans la soirée du 24 août 2014 à Zaporojie, dans le sud-est de l’Ukraine, alors qu’ils s’apprêtaient à prendre le bus pour retourner en Crimée. Ils ont été détenus pendant deux jours avant d’être remis en liberté. Selon Evguenia Koroliova, ils auraient été retenus par des membres du groupe ultranationaliste ukrainien Secteur Droit. Une information tour à tour démentie puis confirmée par ce dernier.
Les deux journalistes s’étaient rendus à Donetsk le 24 août pour couvrir la parade des rebelles, pendant laquelle des prisonniers de l’armée ukrainienne ont été humiliés. Après leur libération le 26 août, ils ont repris leur route vers la Crimée.
Maxime Vasilenko travaille également pour l’Agence France Presse et l’agence russe RIA Novosti.
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14.08.2014 - Le Conseil national de l’audiovisuel ukrainien souhaite interdire l’entrée sur le territoire ukrainien à 38 journalistes russes
Le Conseil national de l’audiovisuel ukrainien a publié une liste de 38 journalistes russes auxquels il souhaite interdire l’entrée sur le territoire ukrainien. Lors d’une conférence de presse accordée le 14 août 2014, le directeur du Conseil Youri Artemenko a déclaré que la liste avait été transmise aux ministères ukrainiens de l’Intérieur et de la Justice pour que cette mesure soit mise en place. Reporters sans frontières rappelle qu’il est nécessaire que chaque cas bénéficie d’une procédure en justice impartiale, fondée sur des faits concrets, prévoyant le respect des droits de la défense.
Les 38 journalistes russes de cette liste travaillent pour la plupart, comme directeurs généraux ou rédacteurs en chef, pour des chaînes de télévision pro-gouvernementales, telles Pervy Kanal, Rossya 1, Rossya 24, Russia Today, VGTRK, NTV ou encore Lifenews, dont la retransmission des programmes a été interdite en Ukraine. Le directeur de l’organe de régulation, Youri Artemenko, déclarait : “ces personnes doivent être personae non grata”.
Les troubles dans l’est ukrainien, qui ont débuté en mars 2014 et ont dégénéré en conflit armé depuis le début de l’été, s’accompagnent d’une guerre de l’information intense. Les coupures de retransmission des chaînes de télévision et les interdictions pour les journalistes d’entrer sur le territoire ukrainien ou russe ont fréquemment ponctué le conflit, et la tentation d’y recourir reste très forte. Le 12 août, le parlement ukrainien adoptait en première lecture une loi sur les sanctions autorisant notamment le blocage de n’importe quel média sans décision de justice. Grâce à une très forte mobilisation de la société civile et des organisations de défense des médias, la loi a toutefois été amendée en deuxième lecture le 14 août, et tous les articles concernant le blocage administratif des médias retirés.
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11.08.2014 - Un photographe de Rossiya Segodnya porté disparu depuis une semaine
Reporters sans frontières est très inquiète pour le photoreporter Andreï Stenine, correspondant dans l’est ukrainien de l’agence d’information russe Rossiya Segodnya (issue de la fusion des différents médias d’Etat). Le journaliste, dont l’employeur a rapporté la disparition depuis le 5 août 2014, n’a toujours pas donné signe de vie à ce jour. Photographe de guerre expérimenté, il travaillait depuis plusieurs mois dans l’est ukrainien. Reporters sans frontières exhorte quiconque le détiendrait à le faire savoir et à le relâcher immédiatement.
Une source de l'agence russe RIA Novosti a affirmé, le 8 août, que le journaliste serait détenu par les services spéciaux ukrainiens (SBU) près de Zaporojie, dans le sud-est du pays. Un porte-parole du SBU local a cependant démenti l’information, et les autorités ukrainiennes n’ont pour l’instant fait aucune déclaration en réponse aux requêtes de Rossiya Segodnya et d’organisations locales telles qu’IMI. Selon les autorités autoproclamées de la République populaire de Donetsk (RPD), Andreï Stenine aurait pu se rendre à Chakhtarsk, dans la région de Donetsk, où toutes les communications sont coupées.
Alors que le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a déclaré que les autorités s’étaient emparées de l’affaire, Rossiya Segodnya a lancé une campagne de soutien à son correspondant sur Internet, notamment via Twitter.
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11.08.2014 - La guerre de l’information s’intensifie sur la Toile
Alors que les autorités russes ont déjà censuré la plupart des chaînes de télévision ukrainiennes en Crimée lors du rattachement de la péninsule à la Fédération de Russie en mars 2014, elles entreprennent désormais de restreindre l’accès à des sites d’information ukrainiens. Glavnoe, Cenzor.net.ua et Novy Region sont ainsi bloqués par la plupart des fournisseurs d’accès en Crimée, a-t-on appris le 11 août 2014.
Les autorités ukrainiennes, qui ont coupé la retransmission de plusieurs chaînes d’information russes en Ukraine, menacent elles aussi de recourir à la censure du Net. L’agence de presse UNIAN a rendu publique, le 5 août, une lettre envoyée deux semaines plus tôt par les services spéciaux (SBU) à l’Association d’Internet en Ukraine. Cette dernière se voit demander de bloquer une série de sites “faisant la promotion de la guerre, de la haine raciale, du renversement par la force de l’ordre constitutionnel, ou portant atteinte à l’intégrité territoriale”. Une soixantaine de sites sont concernés, dont des portails séparatistes, mais aussi des sites d’information ukrainiens, des vidéos Youtube, des blogs hébergés sur la plateforme Livejournal, des jeux vidéos… Certains de ces sites sont hébergés en Ukraine, d’autres à l’étranger. Si aucune mesure concrète n’a pour l’instant été prise par l’association, il se pourrait qu’elle demande aux fournisseurs d’accès à Internet ukrainiens de bloquer les ressources en question.
Reporters sans frontières condamne cette politique de censure du Net et rappelle que selon le Rapporteur spécial des Nations unies sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression, Frank La Rue, toute opération de blocage ou de retrait de contenu en ligne doit être strictement limitée et encadrée par une procédure judiciaire.
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06.08.2014 - Un cameraman remis en liberté par les rebelles après quatre jours de détention
Le cameraman de la chaîne de télévision NTN à Donetsk, Alexandre Osadtchy, a été remis en liberté dans la soirée du 6 août 2014, après quatre jours de détention dans le sous-sol de l’un des bâtiments de la République populaire de Donetsk (RPD, autoproclamée). Le lieu de sa détention est resté inconnu jusqu’à sa libération.
Le cameraman avait été enlevé le 2 août, alors qu’il sortait de chez lui, par des rebelles anti-Kiev qui le soupçonnaient d’être un “indicateur”. Des rebelles étaient revenus à son domicile, le 4 août, pour récupérer le chargeur de son téléphone portable. Ils avaient alors dit à son épouse “de ne pas s’inquiéter, que son mari allait bien et qu’il serait de retour chez lui d’ici une semaine”.
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06.08.2014 - Trois journalistes remis en liberté par les forces ukrainiennes après cinq jours de détention
Trois collaborateurs de la chaîne de télévision 112 Ukraïna, Roman Gnatiouk, Sergueï Beloous et Sergueï Boïko, ont été remis en liberté le 6 août, cinq jours après leur arrestation par des soldats de l’armée ukrainienne aux abords de la ville d’Amvrosiïevska, dans la région de Donetsk.
La chaîne de télévision Ukraïna 112 avait fait part de son inquiétude, le 1er août, au sujet de Roman Gnatiouk. Elle n’avait pas fait mention de la disparition de ses deux autres correspondants. C’est l’hebdomadaire serbe Pecat, pour lequel travaille aussi Sergueï Beloous, qui avait lancé l’alerte. Originaire de Kharkov, ce dernier est installé depuis un an en Serbie, mais il était revenu en Ukraine pour couvrir le conflit dans l’Est du pays. Serguei Boïko, journaliste freelance, est quant à lui originaire de la région de Lougansk. Le rédacteur en chef d’Ukraïna 112 avait demandé aux trois journalistes de réaliser un reportage sur le crash de l’avion malaisien MH17.
En chemin vers le site du crash, ils ont été arrêtés près de la ville d’Amvrosiïevska et conduits les yeux bandés vers un endroit inconnu, où ils ont été interrogés avec brutalité par des soldats masqués. Les trois journalistes auraient ensuite été emmenés à l’état-major des “opérations anti-terroristes”, près de Marioupol, où ils ont été placés en cellule. Quelques jours plus tard, après un nouvel interrogatoire, ils ont été relâchés de nuit dans la campagne, à trois endroits différents. Roman Gnatiouk a rapporté qu’il avait du se mettre à plat ventre, les yeux bandés avec ses propres vêtements, et que les ravisseurs avaient tiré deux coups de feu en l’air avant de partir. Sergueï Beloous a quant à lui déclaré qu’on leur avait volé du matériel et de l’argent.
L’identité des ravisseurs des journalistes est restée longtemps non confirmée. Pecat affirmait savoir que Serguei Beloous avait été arrêté par la Garde nationale ukrainienne, mais cette dernière avait nié détenir les trois hommes, le 5 août, tout comme l’état major des “opérations anti-terroristes”. L’agence ukrainienne UNN et le site d’information Espresso.tv affirmaient quant à eux que les trois correspondants de 112 Ukraïna avaient été enlevés par des rebelles anti-Kiev. Roman Gnatiouk a finalement confirmé qu’ils avaient bien été détenus par des soldats de l’armée ukrainienne, sans pouvoir identifier le bataillon auquel ils appartenaient. Une enquête a été ouverte afin de déterminer les auteurs et les circonstances de cet enlèvement.
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04.08.2014 - Censure des derniers médias indépendants de Crimée#04-08-2014-]
Тous les biens de la chaîne de télévision Tchernomorka ont été [saisis par une vingtaine d’huissiers et de policiers, le 1er août 2014 à Simferopol (Crimée). Cette confiscation, puis le blocage de l’accès aux locaux par des policiers et des “milices d’autodéfense”, depuis le 4 août, empêchent les journalistes de travailler. Deux autres acteurs majeurs de l’information indépendante en Crimée en subissent également les conséquences : le Centre de la presse et de l’information et le Centre d’investigations journalistiques, qui louent leurs bureaux à Tchernomorka, se sont eux aussi vu confisquer leur matériel et interdire l’accès aux locaux.
La chaîne est poursuivie en justice par le Centre de transmission audiovisuelle de la République autonome de Crimée, pour des arriérés de paiement d’un montant d’un million de hryvnia (l’équivalent de 60 000 euros). Le tribunal en charge de l’affaire a ordonné la saisie de ses biens à titre conservatoire, avant même la première audience sur le fond, prévue pour la mi-août. Si Tchernomorka perdait le procès et ne pouvait pas rembourser ses dettes, ses biens d’une valeur totale de quatre millions de hryvnia (240 000 euros) seraient vendus.
Reporters sans frontières dénonce une décision politique et disproportionnée, destinée à faire taire les dernières voix critiques en Crimée. En mars 2014, lors du rattachement de la péninsule à la Russie, le signal de Tchernomorka avait été arbitrairement coupé et remplacé par celui de la chaîne russe Rossiya 24. En juin, la chaîne avait été retirée de la plupart des bouquets cablés. Aucune suite n’a pour l’heure été donnée à la plainte qu’elle a déposée fin juin contre le Centre de transmission audiovisuelle de Crimée, pour “occupation illégale” des fréquences et retransmetteurs qui lui étaient attribués.
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01.08.2014 - Trois journalistes détenus par les rebelles dans la région de Lougansk
Les journalistes Evguen Chliakhtine et Evguen Timofeïev ont été arrêtés arbitrairement par les forces séparatistes, le 31 juillet 2014, à Stakhanov, dans la région de Lougansk. Les autorités autoproclamées de la République populaire de Lougansk (RPL) ont déclaré aux parents de Evguen Timofeïev que les deux journalistes étaient détenus parce qu’ils “soutenaient la junte de Kiev” et qu’ils étaient assignés pour quelques jours à une “rééducation” par le travail. Les deux journalistes collaboraient avec différents médias ukrainiens, et avaient déjà été menacés à plusieurs reprises.
Evguen Chliakhtine, qui travaille aussi au département de la politique intérieure et de l’information de la municipalité de Stakhanov, a été arrêté, le 31 juillet, sur son lieu de travail. Il a juste eu le temps d’avertir des amis par SMS qu’il était conduit dans un bâtiment de la police locale, avant de ne plus être joignable. Un collègue juriste, présent au moment de l’arrestation et qui a essayé de défendre le journaliste, a également été emmené. Evguen Timofeïev, travaillant entre autres pour le journal local Foutbolny Ohliad, a été arrêté le même jour à son domicile par les rebelles. Ses parents, qui se sont rendus dans la soirée auprès des séparatistes, ont affirmé l’avoir vu contraint de laver leurs voitures.
Le correspondant de la chaîne de télévision ukrainienne ZIK, Iouri Leliavski, est lui aussi toujours détenu arbitrairement, à Lougansk, par les autorités proclamées de la RPL. Alors qu’il couvrait le déplacement de prêtres de différentes confessions venus “porter la parole de Dieu” dans la zone de conflit, il a été arrêté avec une partie du groupe à un checkpoint rebelle, le 24 juillet. Conduit à Perevalsk, il a ensuite été transféré à Lougansk, le 30 juillet, où il est détenu dans les locaux de l’administration régionale. Ses proches n’ont pour l’instant reçu aucune information supplémentaire sur son état de santé ou les raisons de sa captivité. Iouri Leliavski avait déjà été retenu en otage par les rebelles, à Sloviansk, entre le 25 avril et le 12 mai.
Reporters sans frontières exige la remise en liberté immédiate de ces trois journalistes et de tous les autres acteurs de l’information actuellement détenus en Ukraine.
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01.08.2014 - Insécurité permanente autour du site du crash de l’avion MH17
Le site où s’est écrasé l’avion MH17 de la compagnie Malaysian Airlines, le 17 juillet 2014, est particulièrement dangereux et difficile d’accès pour les journalistes, comme pour les autres observateurs. Les combats se sont intensifiés entre les rebelles, qui contrôlent certaines parties du site, et l’armée ukrainienne, qui poursuit son avancée dans cette zone stratégique. Postes de contrôle, mines et tirs de mortiers jonchent l’accès au site.
Le journaliste de la chaîne de télévision australienne SBS, Nick Lazaredes, a rapporté que son véhicule avait essuyé une série de coups de feu, le 1er août. Découragée par les tirs de mortier incessants non loin de là et les récits de journalistes évoquant des menaces de la part des rebelles, l’équipe de SBS tentait de quitter les lieux, quand elle a été prise pour cible. Les journalistes ne savent pas si leur véhicule était délibérément visé ou s’il a été pris entre deux feux. La veille, un obus s’était abattu à 150 mètres environ d’un véhicule de l’AFP.
Damian Ryan, correspondant d’une autre chaîne australienne, Channel 9, a été mis en joue le 1er août par un jeune rebelle dont la position venait d’être bombardée et qui pensait avoir affaire à des militaires ukrainiens. Le journaliste et son équipe étaient eux aussi en route vers le site du crash de l’avion malaisien. Après avoir compris qui ils étaient, le rebelle leur a ordonné de quitter les lieux.
Le même jour, le journaliste de la chaîne de télévision ukrainienne 112 Ukraïna, Roman Gnatiouk, a disparu, alors qu’il se rendait sur le site du crash pour couvrir le travail des experts de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Lors de son dernier contact avec sa rédaction, il quittait le village d’Ouspenka, dans la région de Lougansk, en direction de Donetsk. Le porte-parole de l’”opération anti-terroriste” menée par Kiev dans la région, Alekseï Dmitrachkivski, a déclaré que le journaliste n’aurait franchi aucun poste de contrôle ukrainien. Roman Gnatiouk est l’un des seuls journalistes ukrainiens a être accrédité auprès de la République autoproclamée de Donetsk. Reporters sans frontières demande à quiconque le détiendrait de se faire connaître et de le remettre en liberté sans délai.
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28.07.2014 - Une journaliste polonaise grièvement blessée près de Lougansk
La journaliste polonaise Bianka Zalewska, correspondante de la chaîne ukrainienne EspressoTV, a été grièvement blessée, le 27 juillet 2014, dans la région de Lougansk. Elle accompagnait une colonne de soldats ukrainiens quand son véhicule a été pris pour cible et s’est retourné. La journaliste souffre d’une fracture de la colonne vertébrale, et de blessures aux reins et à la clavicule.
Après un examen rapide à l’hôpital le plus proche, Bianka Zalewska a été héliportée à Kharkov, où elle a été opérée de la clavicule. Le 28 juillet à la mi-journée, les médecins jugeaient son état “grave mais stable”. L’ambassadeur polonais en Ukraine a annoncé qu’elle allait prochainement être transférée à Kiev pour des examens plus approfondis.
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27.07.2014 - Deux journalistes libérés, d’autres interpellés
Reporters sans frontières est profondément soulagée par la remise en liberté du journaliste ukrainien Anton Skiba et du net-citoyen britannique Graham Phillips. Le premier, fixeur pour la chaîne américaine CNN, avait été arrêté par des rebelles anti-Kiev à Donetsk dans la soirée du 22 juillet 2014. Il a été relâché le 26 juillet vers 16 heures. Il a affirmé avoir été contraint de faire de fausses déclarations filmées.
Graham Phillips, qui collabore régulièrement avec la chaîne Russia Today, avait disparu dans la soirée du 22 juillet alors qu’il couvrait de violents combats à l’aéroport de Donetsk. Les autorités ukrainiennes ont d’abord nié le détenir, jusqu’à ce qu’il soit remis en liberté et expulsé du pays par les services spéciaux (SBU), dans la soirée du 25 juillet. Le net-citoyen, qui affirme avoir été menacé, a été conduit à la frontière polonaise et interdit de séjour en Ukraine pour une durée de trois ans.
Alors que les combats s’intensifient dans l’Est ukrainien, les interpellations de journalistes se multiplient. Le reporter russe de l’agence Bloomberg, Stepan Kravtchenko, a été arrêté le 25 juillet et soumis à un interrogatoire par des militaires ukrainiens du bataillon Dniepr, alors qu’il rentrait en Russie depuis Donetsk. Emmené d’un lieu à l’autre, il a été relâché dans la soirée et conduit à la frontière russe après l’intervention de sa rédaction. Le journaliste belge Jan Hunin, correspondant du journal néerlandais De Volkskrant, a quant à lui, été interpellé à un checkpoint rebelle proche de Donetsk, le 27 juillet, et retenu pendant quatre heures avant d’être relâché.
Reporters sans frontières condamne fermement ces arrestations arbitraires et demande à nouveau à toutes les parties au conflit de respecter le travail des journalistes. L’organisation est profondément inquiète pour le journaliste Iouri Leliavski, collaborateur de la chaîne ukrainienne ZIK en déplacement près de Lougansk, dont les proches restent sans nouvelles depuis son arrestation à un poste-frontière rebelle, le 23 juillet. Reporters sans frontières exige sa libération immédiate et inconditionnelle.
Plus d'information sur les enlèvements d'Anton Skiba, Graham Phillips et Iouri Leliavski dans notre communiqué de presse en date du 24 juillet.
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21.07.2014 - Un journaliste ukrainien à l’isolement pour dix jours en Russie
Le journaliste ukrainien Evgueni Agarkov, correspondant des chaînes de télévision 1+1 et 2+2 pour l’émission “Spetskor”, a été arrêté, le 18 juillet 2014, par les services de l’immigration russe de la région de Voronej (Sud-Ouest). Plus tard dans la journée, le journaliste, qui n’était pas accrédité auprès du ministère des Affaires étrangères russe, a été reconnu coupable d’“exercice illégal d’une activité journalistique” sur le territoire russe par un tribunal administratif. Il a été condamné à payer une amende de 2000 roubles, soit environ 40 euros, et à quitter le territoire russe dont l’accès lui sera interdit pendant cinq ans, après dix jours d’emprisonnement.
Evgueni Agarkov a été transféré dans un centre de rétention situé à 160 kilomètres de Voronej. Placé en cellule d’isolement, il ne sera expulsé vers l’Ukraine que le 28 juillet.
“La détention prolongée d’Evgueni Agarkov, de surcroît en cellule d’isolement, est disproportionnée, déclare Johann Bihr, responsable du bureau Europe de l’Est et Asie centrale de Reporters sans frontières. Le journaliste est traité comme un criminel alors qu’il n’a commis qu’une infraction au code administratif. Nous appelons les autorités russes à le libérer et à le renvoyer en Ukraine dans les plus brefs délais.”
Evgueni Agarkov était venu à Voronej pour enquêter sur l’affaire de la pilote ukrainienne Nadejda Savtchenko, accusée d’être impliquée dans la mort des deux journalistes russes Anton Volochine et Igor Korneliouk, tués par un tir de mortier, le 17 juin 2014, dans la région de Lougansk (est de l’Ukraine).
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20.07.2014 - Une dizaine de journalistes interpellés par des rebelles devant la morgue de Donetsk
Les 19 et 20 juillet 2014, une dizaine de journalistes étrangers ont été interpellés par les services de sécurité de la République populaire de Donetsk (RPD, autoproclamée). Ils cherchaient à se rendre à la morgue de Donetsk dans le cadre de leurs enquêtes sur le crash du Boeing 777 de Malaysia Airlines, qui a fait 298 morts, le 17 juillet.
Le reporter britannique de la BBC Kevin Bishop, la correspondante russe de The Daily Beast Anna Nemtsova, le correspondant américain de Time magazine Simon Shuster et la journaliste italienne Lucia Sgueglia ont été interpellés devant la morgue le 20 juillet et emmenés dans les locaux des services spéciaux (SBU) de la ville. Deux correspondants du quotidien suédois Dagens Nyheter, Paul Hansen et Jan Lewenhagen, ont subi le même sort. Tous ont été interrogés puis relâchés quelques heures plus tard. Une équipe de journalistes russes de Russia Today, interpellée, le 19 juillet, dans les mêmes conditions, n’a été relâchée que le lendemain.
Selon Anna Nemtsova, les rebelles postés devant la morgue avaient reçu l’ordre d’arrêter tous les journalistes souhaitant se rendre à l’intérieur. Au cameraman de Russia Today qui lui demandait lors d’une conférence de presse pourquoi il avait passé la nuit en prison, le Premier ministre de la RPD, Alexandre Borodaï, a répondu sur le mode de la plaisanterie : “Si vous n’avez pas passé une nuit au SBU, vous n’êtes pas un vrai journaliste”.
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17.07.2014 - Fausses alertes à la bombe dans les locaux de chaînes de télévision nationales
La police de Kiev a reçu, le 17 juillet 2014, un message anonyme selon lequel une bombe aurait été placée dans les locaux de la chaîne de télévision nationale Inter, qui appartient à l’oligarque Dmitri Firtache. Cependant, au terme de leurs recherches, les forces de l’ordre n’ont retrouvé aucun objet suspect. Une enquête a été ouverte pour retrouver l’auteur de l’appel anonyme.
Plus tôt dans la journée, un autre message anonyme avait fait état de la présence d’une bombe dans les locaux de la chaîne nationale 5 Kanal. Les bureaux avaient été évacués et passés au crible, mais aucune trace d’explosifs n’avait été décelée. Depuis début juillet, c’est la troisième fausse alerte à la bombe visant la chaîne, détenue par le président ukrainien Petro Porochenko. Le même scénario s’était répété les 4 et 15 juillet, contraignant à chaque fois 5 Kanal à interrompre la diffusion de ses programmes.
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16.07.2014 - Des rebelles anti-Kiev saisissent le matériel d’un site d’information à Lougansk
Le rédacteur en chef du site d’information de Lougansk Politika 2.0, Serhiy Sakadynski, a fait savoir le 16 juillet 2014 que tout le matériel de la rédaction avait été saisi dix jours plus tôt par des rebelles anti-Kiev. Ces derniers ont d’abord interpellé une journaliste de Politika 2.0 qui prenait des photos à la gare de Lougansk, l’accusant d’espionnage. Convaincus que le site d’information “collectait des informations sur les rebelles”, ils ont fait irruption dans la rédaction et ont emporté tout le matériel informatique, les caméras et les appareils photos. Ils ont également passé à tabac Serhiy Sakadynski et l’ont enlevé, avant de le libérer le lendemain suite à l’intervention de personne influentes. A ce jour, aucun équipement saisi n’a été rendu à Politika 2.0.
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11.07.2014 - Premier semestre 2014 : lourd bilan pour les professionnels des médias
L’organisation ukrainienne Institute of Mass Information (IMI), partenaire de Reporters sans frontières, a publié son bilan des violations de la liberté de la presse commises au cours du premier semestre 2014. IMI recense six professionnels des médias tués dans l’exercice de leurs fonctions, 249 agressés ou blessés, et au moins 55 pris en otage ou interpellés arbitrairement. Ce bilan est particulièrement lourd : 101 agressions de journalistes avaient été dénombrées au cours de toute l’année 2013, dont la moitié en marge des manifestations de Maïdan en novembre-décembre.
“Les agressions physiques à l’encontre des journalistes et des collaborateurs des médias constituent à ce jour l’un des principaux défis posés à la profession, a souligné la directrice d’IMI Oksana Romaniouk. Un autre défi est posé au pouvoir : enquêter sur toutes ces (attaques) et punir leurs auteurs. Mettre un terme à l’impunité (...) et défendre le droit à l’information du public doivent figurer parmi les principales questions à l’ordre du jour du nouveau Président de la République”.
Lire le bilan d’IMI (en ukrainien).
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10.07.2014 - Une chaîne de télévision de Lougansk contrainte d’interrompre ses programmes jusqu’à nouvel ordre
La chaîne Télévision câblée de Lougansk (LKT) a suspendu ses activités du fait des opérations militaires en cours dans la ville. Le directeur de la chaîne a annoncé le 10 juillet 2014 à ses collaborateurs qu’il ne pouvait plus garantir leur sécurité et que tous étaient en congés jusqu’à nouvel ordre. Le même jour, l’épouse du conseiller juridique de la chaîne, Igor Zazimnik, a été tuée par une balle perdue lors d’un échange de tirs, alors qu’elle se trouvait sur son balcon. Deux autres chaînes de télévision locales, IRTA et LOT, avaient déjà dû cesser d’émettre.
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08.07.2014 - Une équipe de télévision ukrainienne prise sous le feu près de Lougansk
Le reporter de la chaîne de télévision nationale ukrainienne Inter, Roman Botchkala, et son cameraman Vassyl Menovchtchikov, ont été pris sous des tirs de mortier près du village de Metallist, à une dizaine de kilomètres de Lougansk, le 8 juillet 2014. Ils couvraient les opérations du 30e régiment de l’armée ukrainienne.
Roman Botchkala s’est cassé le bras en sautant d’un remblais haut de 5 ou 6 mètres pour se mettre à l’abri. Souffrant d’une rupture des tendons, il a reçu les premiers soins dans un hôpital de campagne avant d’être transféré en hélicoptère à l’hôpital de Kharkov. Deux soldats sont morts pendant le bombardement.
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05.07.2014 - Les locaux d’un grand journal national attaqués à Kiev
Dans la matinée du 5 juillet 2014, à Kiev, une cinquantaine d’hommes masqués a attaqué à coup de pierres et de fumigènes les locaux du journal russophone Vesti, avant de se disperser rapidement. Un agent de sécurité a été blessé par certains des agresseurs, qui tentaient de pénétrer dans les bureaux. Les fenêtres du bâtiment ont été cassées et des ordinateurs endommagés ou détruits par les projectiles.
L’attaque a été revendiquée le jour même par Oles Vakhni, un activiste connu pour ses positions ultra-nationalistes, qui a purgé six ans de prison pour agression et vol à main armée. La police a ouvert une enquête pour “vandalisme”. Le propriétaire de Vesti, Igor Goujva, a lié l’attaque à un rassemblement organisé une semaine plus tôt devant les locaux du journal par le député Igor Loutsenko pour “mettre un terme à la diffusion de la propagande anti-ukrainienne”. Le député aurait alors averti que c’était “la dernière action pacifique” à l’encontre du journal.
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04.07.2014 - La radio-télévision d’Etat de la région de Lougansk sous le contrôle des rebelles anti-Kiev
Des rebelles de la République populaire de Lougansk (RPL, autoproclamée) se sont emparés de la radio-télévision d’Etat de la région de Lougansk le 4 juillet 2014. Des hommes armés et en tenue de camouflage ont pris le contrôle des locaux et négocié avec le directeur Rodion Mirochnik, puis l’ensemble des collaborateurs a quitté les lieux. Un des rebelles a déclaré que les différentes chaînes de l’audiovisuel public régional étaient “fermées” et qu’elles reprendraient leurs activités “sous un format différent”.
La semaine précédente, la plupart des chaînes d’information ukrainiennes avaient disparu des bouquets proposés par les opérateurs locaux de télévision câblée “LKT” et “Triolan”. Des chaînes russes avaient pris leur place.
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02.07.2014 - Deux journalistes libérés après deux jours de captivité à Lougansk
La célèbre journaliste Anastasia Stanko et le cameraman Ilya Beskorovaïny, de la chaîne citoyenne ukrainienne Hromadske TV, ont été remis en liberté par les autorités autoproclamées de la République populaire de Lougansk (RPL) le 2 juillet 2014. Ils avaient été arrêtés le 30 juin à Lougansk.
Après avoir longuement essayé de se faire accréditer par la RPL pour réaliser un reportage dans la ville, les deux journalistes sont arrivés à Lougansk le 30 juin pour y recevoir l’autorisation. Ils ont été mis en contact avec une unité des services de sécurité, qui leur a promis de les protéger en échange d’un dédommagement financier. Mais ils se sont fait arrêter par une autre unité, le NKVD. Ils ont été conduits au sous-sol d’un des bâtiments du centre-ville. Le Premier ministre de la RPL, Vassil Nikitine, a déclaré qu’ils étaient soupçonnés d’espionnage pour le compte de l’armée ukrainienne.
Le sort des deux journalistes a suscité une vaste mobilisation en Ukraine et en Russie. Le président ukrainien Petro Porochenko a demandé aux autorités compétentes de faire tout ce qui était en leur pouvoir pour les faire libérer dans les plus brefs délais. Mais c’est l’intervention des directeurs de trois grands médias russes pro-gouvernementaux (Pervy Kanal, VGTRK et NTV) qui aurait convaincu la RPL de les remettre en liberté. Anastasia Stanko a déclaré qu’elle et son collègue avaient été globalement traités correctement, bien qu’on ait menacé de les décapiter.
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01.07.2014 - Deux journalistes russes blessés dans la région de Lougansk
L’envoyé spécial de la chaîne de télévision russe REN-TV Denis Koulaga et son cameraman Vadim Youdine ont été blessés par des tirs de mortier à un kilomètre de la frontière russo-ukrainienne, près du poste-frontière d’Izvarino (région de Lougansk). Les deux professionnels des médias, souffrant de commotions, ont été soignés dans un hôpital de la région.
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27.06.2014 - Un net-citoyen anti-Kiev remis en liberté après deux jours de détention
Le net-citoyen Vlad Alexandrovitch, enlevé le 25 juin 2014 dans sa ville natale de Marioupol, dans la région de Donetsk, a été relâché à Zaporojie deux jours plus tard. Il aurait été arrêté par les services de sécurité ukrainiens. Le jeune homme collabore avec les agences d’information Anna News et Front du Sud-Est, proches des rebelles anti-Kiev. Il serait notamment l’auteur de certains reportages sur l’intervention de l’armée ukrainienne à Marioupol le 9 mai.
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26.06.2014 - La rédaction de Pro Gorod une nouvelle fois saccagée à Torez
Des hommes armés ont fait irruption le 26 juin 2014 dans les locaux du journal local Pro Gorod à Torez, dans la région de Donetsk. Menaçant les journalistes présents, les assaillants ont pillé la rédaction : saisies d’ordinateurs, de caméras et autres équipements professionnels. Ils ont également confisqué aux journalistes leurs effets personnels et leurs passeports et ont déclaré que si Pro Gorod poursuivait son activité et continuait à distribuer son journal et à publier sur son site, les représailles seraient pires.
Le rédacteur en chef du journal Igor Abyzov absent lors du pillage, a précisé que les agresseurs connaissaient les lieux et les collaborateurs du média, et qu’ils l’avaient personnellement cherché. D’après le journaliste, les assaillants portaient des rubans de Saint-Georges, le signe distinctif des forces anti-Kiev.
La rédaction de Pro Gorod avait déjà été incendiée à l’aide de cocktails molotov le 18 avril 2014. Le 31 janvier, Igor Abyzov avait été violemment agressé par deux inconnus.
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23.06.2014 - Le rédacteur en chef de deux médias locaux à Marioupol détenu par le centre antiterroriste depuis cinq jours
Reporters sans frontières s’inquiète du sort de Serhiy Dolgov, rédacteur en chef des journaux Vestnik Priazovia et Khotchou v SSSR (en français, "Je veux aller en URSS") qui a été enlevé à Marioupol le 18 juin 2014. Après avoir gardé le silence sur son sort pendant cinq jours, Sergueï Spassitel, le chef des services de sécurité ukrainiens (SBU) de la ville, a déclaré qu’il était détenu à Zaporojie par le centre antiterroriste, “vivant et en bonne santé” .
En début d’après-midi, le 18 juin, six hommes masqués en civil et munis d’armes automatiques ont fait irruption dans les locaux de Vestnik Priazovia. Ils ont pris tous les ordinateurs et ont battu Serhyi Dolgov avant de l’emmener, les mains liées, dans une direction inconnue. Pendant cinq jours, l’identité des ravisseurs et le motif de leurs actes sont restés inconnus.
“Nous condamnons fermement la brutalité de l’arrestation de Serhiy Dolgov, qui s’apparente à un enlèvement, déclare Johann Bihr, responsable du bureau Europe de l’Est et Asie centrale de Reporters sans frontières. Nous exhortons les autorités ukrainiennes à éclaircir la situation dans les plus brefs délais, et à respecter les procédures et les droits du journaliste, quelle que soit la ligne éditoriale de son média.”
Les collaborateurs de Serhiy Dolgov pensaient que son enlèvement pouvait être lié à sa contribution à Khotchou v SSSR. Ce journal, qui publie principalement des articles historiques sur l’époque soviétique, a été récemment qualifié de média “rebelle” par les autres titres de la région.
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22.06.2014 - Deux professionnels de l’information interpellées en Crimée
La journaliste, Tatiana Kozyreva, et le cadreur, Karen Arzoumanyan, de la chaîne de télévision ukrainienne Hromadske.TV, ont été interpellés à Sébastopol et retenus pendant une heure au poste de police du quartier Lénine le 22 juin 2014.
Alors que les deux professionnels des médias intervenaient en direct de la place Nakhimov, où se tenait une manifestation organisée par des retraités, ces derniers les ont pris à partie. Les manifestants les ont insultés et leur ont reproché de déformer la réalité des événements en Crimée. La police les a alors interpellés et retenus au poste pendant une heure. Après avoir été interrogés sur leurs activités et leur lien éventuel avec des "groupes extrémistes", les deux journalistes ont été relâchés. Tatiana Kozyreva a souligné que la police s’était comportée normalement avec eux. Leur matériel leur a été rendu en état.
La situation des journalistes ukrainiens ou indépendants est particulièrement difficile en Crimée depuis le rattachement de la péninsule à la Russie en mars 2014. Leur travail de collecte d’informations est entravé par les autorités russes, qui ne les autorisent pas, par exemple, à assister à leurs conférences de presse. Les chaînes de télévision ukrainiennes 5 Kanal, Kanal 24 et Novyï Kanal ont cessé de travailler en Crimée, également en raison des menaces qui pèseraient sur la vie de leurs correspondants.
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18.06.2014 - Un journaliste détenu une nuit par les rebelles à Donetsk
Le journaliste du site d’information URA-Inform.Donbass, Aleksandr Peremotе, a été enlevé le 17 juin en début d’après-midi alors qu’il réalisait un reportage devant le bâtiment du parquet de Donetsk, occupé par la République populaire de Donetsk (RPD, autoproclamée). Le journaliste n’a été relâché que le lendemain matin. Sa rédaction a a eu du mal à communiquer avec les rebelles, dans la mesure où ceux-ci reprochaient au média de “ne pas être accrédité auprès de la RPD”. URA-Inform.Donbass a promis de révéler prochainement les détails de l’affaire.
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17.06.2014 - Un média local sous pression à Makeïevka (région de Donetsk)
La rédactrice en chef du journal local Vetcherniaïa Makeïevka, Maria Semenova, et la directrice générale du centre d’impression et de polygraphie “Pressa Makeïevka”, Larissa Boutova, ont été enlevées le 17 juin 2014 vers 10 heures du matin puis relâchées vers 20 heures à Makeïevka (région de Donetsk, dans l’est du pays). Deux hommes armés, en tenue de camouflage, ont fait irruption dans les locaux du journal et emmené les deux femmes pour ce qui s’est avéré être “une conversation avec des représentants de la RPD” (République populaire de Donetsk). Les autorités autoproclamées leur auraient fait part de leur mécontentement quant à la politique éditoriale de Vetcherniaïa Makeïevka. La rédaction se refuse pour l’instant à commenter la situation, jugée “très sérieuse” par des collaborateurs.
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16.06.2014 - Une équipe de télévision russe interpellée dans la région de Dniepropetrovsk
Une équipe de la chaîne de télévision russe Zvezda (dépendant du ministère de la Défense) a été interpellée le 14 juin 2014 à un poste de contrôle ukrainien dans la région de Dniepropetrovsk. Le reporter Evgueni Davydov et le preneur de son Nikita Konachenkov étaient en route vers l’aéroport de Dniepropetrovsk pour rentrer à Moscou au terme de leur mission. Accrédités auprès de la “République populaire de Donetsk”, ils ont été transférés aux services de sécurité ukrainiens (SBU), qui les soupçonnaient d’espionnage. Les deux journalistes ont finalement été remis à l’attaché militaire auprès de l’ambassade de Russie en Ukraine deux jours plus tard. Deux autres reporters de Zvezda avaient été interpellés une semaine auparavant (voir ci-dessous, à la date du 9 juin).
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14.06.2014 - Une journaliste ukrainienne interpellée à la frontière russe
Le 14 juin 2014, la correspondante du média citoyen Hromadske.TV Anastassia Stanko a été interpellée par des gardes-frontière russes dans le village transfrontalier de Milove (Ukraine) / Tchertkovo (Russie). Alors qu’elle s’apprêtait à intervenir en direct, la connexion téléphonique a été interrompue. La journaliste, qui aurait été arrêtée pour “franchissement illégal de la frontière”, a été relâchée à la fin de la journée.
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13.06.2014 - Un journaliste torturé par des militaires : une enquête doit être ouverte
Reporters sans frontières a appris le 13 juin 2014 que le correspondant du site d’information ukrainien Insider Anton Vodiane avait été interpellé par des soldats ukrainiens dans le village de Dolgenkoe (région de Kharkov), le 3 juin. Le contrôle d’identité a dégénéré lorsque les militaires ont affirmé que le journaliste n’était pas inscrit dans leurs “registres”. Anton Vodiane disposait pourtant des accréditations nécessaires et avait averti de son déplacement l’attaché de presse préposé aux opérations antiterroristes. L’interrogatoire a viré à la torture lorsqu’il a été ligoté, passé à tabac pendant quatre heures et menacé de mort. A sa libération le lendemain, un responsable du haut commandement a justifié la détention du journaliste par des “raisons de sécurité” alors que se déroulait une phase importante de l’opération antiterroriste. Le directeur d’Insider a adressé une lettre au ministère de la Défense pour réclamer une enquête interne sur l’incident.
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09.06.2014 - Deux journalistes russes interpellés dans la région de Donetsk
Un caméraman et un preneur de son de la chaîne de télévision russe Zvezda, Andreï Souchenkov et Anton Malychev, ont été arrêtés à un checkpoint de la Garde nationale ukrainienne non loin de Sloviansk (région de Donetsk), dans la soirée du 6 juin 2014. Zvezda dépend du ministère de la Défense russe. Les deux journalistes étaient dûment accrédités auprès de la “République populaire de Donetsk”. Suspectés de “collecter des informations sur les checkpoints ukrainiens”, ils ont été remis aux services de renseignements (SBU) pour interrogatoire. Ils affirment avoir été détenus deux jours dans une cellule étroite et surchauffée. Les deux journalistes ont été libérés dans la nuit du 8 au 9 juin et transférés à Moscou.
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09.06.2014 - Pressions constantes contre les médias locaux
Le 8 juin 2014, à Roubijne (région de Lougansk), des miliciens armés ont enlevé et passé à tabac le rédacteur du journal local Serditaïa Gazeta, Vasyl Serdioukov, et son fils Ievhen, photographe. Emmenés au siège de l’administration régionale de Lougansk et relâchés le lendemain à l’aube, les deux hommes se sont vus accusés de couvrir les événements de manière partiale et hostile aux séparatistes, ce que le rédacteur en chef du journal dément catégoriquement. Ievhen Serdioukov, souffrant d’un traumatisme crânien et d’hématomes sur l’ensemble du corps, a du être hospitalisé. Les miliciens ont également confisqué au bureau de Serditaïa Gazeta un ordinateur, un fusil de chasse (légalement enregistré) et une voiture.
A l’aube du 6 juin, à Torez (région de Donetsk), les bureaux du journal Horniak ont été incendiés. Ils avaient déjà été saccagés un mois plus tôt après que le rédacteur en chef eût refusé d’obtempérer aux injonctions de la “République populaire de Donetsk”. Le 6 juin également, le journal Donetskie Novosti a annoncé qu’il suspendait temporairement ses activités du fait de “la situation tendue” dans les régions de Donetsk et Lougansk. Tout comme Vetcherny Donetsk, qui a suspendu ses activités le 2 juin suite à l’enlèvement de son rédacteur en chef, Donetskie Novosti appartient à l’oligarque Rinat Akhmetov, qui s’est récemment rangé aux côtés du gouvernement central ukrainien.
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28.05.2014 - Deux journalistes ukrainiens retenus en otages pendant trois jours
Le journaliste du site d’information Obzor Viatcheslav Bondarenko et le vidéaste freelance Maksim Ossovski, kidnappés par des rebelles anti-Kiev le 25 mai 2014 à un checkpoint près de Schtchastie (région de Lougansk), ont été relâchés après trois jours de détention.
En chemin pour aller couvrir l’élection présidentielle pour la chaîne de télévision ukrainienne ZIK, leur voiture a été arrêtée et fouillée : après avoir découvert un drapeau ukrainien et leur matériel de tournage, les rebelles les ont accusés d’espionnage et les ont conduits au siège des Services de sécurité (SBU) à Lougansk. Durant leur détention, les deux journalistes ont été violemment agressés, torturés et menacés de mort. A leur libération, ils avaient des hématomes sur l’ensemble du corps, et Viatcheslav Bondarenko souffrait de lésions importantes. A leur arrivée à Kiev, ils ont été hospitalisés.
Leur enlèvement a été très peu relayé dans la presse, et de fausses informations sur leur libération ont circulé, alors qu’ils étaient encore en détention
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25.05.2014 - Les deux journalistes russes de LifeNews remis en liberté
Marat Saïtchenko et Oleg Sidiakine, deux journalistes de la chaîne de télévision pro-gouvernementale russe LifeNews, ont été libérés le 25 mai 2014 dans la matinée à Kiev d’où ils ont pris avion pour Grozny, la capitale de la Tchétchénie (Russie).
Viktor Yagun, le directeur-adjoint des services de sécurité ukrainiens (SBU), a déclaré lors d’une conférence de presse que les deux journalistes avaient été libérés à la demande des Nations unies et de l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe.
Dans une interview donnée au journal russe Izvestia, le président tchétchène Ramzan Kadyrov a déclaré avoir envoyé des représentants à Kiev, suite à la demande de libération exprimée par Vladimir Poutine. Les négociations auraient été tenues secrètes pour des raisons de sécurité.
Marat Saïtchenko et Oleg Sidiakine avaient été arrêtés par les forces armées ukrainiennes, en même temps qu’un groupe de rebelles dont ils filmaient les activités, près de Kramatorsk le 18 mai. Ils avaient ensuite été emmenés à Kiev, où ils avaient été interrogés par le SBU. Ils étaient accusés “d’assistance apportée au terrorisme”.
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24.05.2014 - Journaliste russes interdits d’entrée en Ukraine
A l’approche des élections présidentielles anticipées du 25 mai 2014, de nouveaux journalistes russes ont été interdits d’entrée sur le territoire ukrainien, bien qu’ils aient produit tous les documents nécessaires. Les motifs invoqués sont souvent une insuffisance financière ou la non-confirmation du motif de séjour. Les autorités ukrainiennes ont introduit des restrictions drastiques à l’entrée sur le territoire de tous les citoyens russes de sexe masculin.
Entre le 20 et 24 mai 2014, l’Organisation pour la Coopération et la Sécurité en Europe a comptabilisé pas moins de cinq équipes de chaînes de télévision et de cinq journalistes et interdits d’entrée sur le territoire ukrainien.
“Depuis le début du conflit dans l’est ukrainien, et dans un contexte de guerre de l’information exacerbée entre les différentes parties, les autorités ukrainiennes ont souvent recours à cet acte de censure préalable, au même titre que les autorités russes en Crimée.” constate Johann Bihr, responsable du bureau Europe de l’est et Asie centrale de Reporters sans frontières. “Les professionnels des médias doivent pouvoir avoir accès aux événements qu’ils souhaitent couvrir dans le cadre de leurs activités journalistiques, quelle que soit leur nationalité ou la ligne éditoriale de leur média.”
Le 23 mai, le blogueur Ilya Varlamov et le correspondant de la radio indépendante Echo de Moscou Ilya Azar, pourtant connus pour leurs reportages sur les manifestations d’“Euromaïdan” à mille lieues de la propagande du Kremlin, se sont vus refusés l’entrée sur le territoire à l’aéroport de Kiev pour “motif de séjour non confirmé”. Entre autres exemples récents, la correspondante de la radio russe Kommersant FM, Natalia Souvorova, a elle aussi été refoulée.
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21.05.2014 - Le journaliste de Russia Today détenu par les autorités ukrainiennes a été relâché
Le journaliste britannique Graham Phillips du média russe pro-gouvernemental Russia Today, a été remis en liberté dans la soirée du 21 mai 2014. Il avait été arrêté la veille à un poste-frontière à la sortie de Marioupol (région de Donetsk) par la Garde nationale. Il a ensuite été transféré au Service de sécurité (SBU) à Kiev, où il a été interrogé. Il a déclaré avoir été arrêté en raison de son gilet par balles. Pendant ces deux jours, la communication des autorités ukrainiennes sur ce cas avait été contradictoire. Alors que Russia Today avait immédiatement communiqué que son correspondant avait été interpellé, la Garde nationale avait d’abord nié les faits avant de les reconnaître.
Les différentes parties au conflit ukrainien se livre une véritable guerre de l’information, exacerbée par l’approche des élections présidentielles qui se tiendront le 25 mai. Alors que les journalistes sont pris pour cibles par les rebelles anti-Kiev dans l’est ukrainien depuis mars, les autorités ukrainiennes ont adopté un comportement de plus en plus hostile aux journalistes de médias russes.
Les deux journalistes russes du média pro-gouvernemental LifeNews sont toujours détenus par le Service de sécurité ukrainien (SBU) à Kiev. Ils ont été arrêtés en même temps qu’un groupe de rebelles qu’ils accompagnaient par les forces armées ukrainiennes le 18 mai 2014. Ils sont accusés d’avoir assister les rebelles dans leur action terroriste.
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18.05.2014 - Libération de deux otages détenus par les milices de la République autoproclamée de Donetsk
Reporters sans frontières est profondément soulagée par la remise en liberté le 18 mai 2014 de Serhyi Chapoval, journaliste du site d’information Volin’Post. Kidnappé à Sloviansk le 26 avril, il a été retenu en otage pendant trois semaines par les rebelles de la République autoproclamée de Donetsk dans un bâtiment administratif de la ville. Pendant sa détention, il a subi des interrogatoires et a été victime de mauvais traitements : il a été électrocuté et ses paumes de main ont été lacérées. Les rebelles l’ont également obligé à affirmer devant une caméra qu’ils étaient pacifiques et ne possédaient pas d’armes ; les vidéos ont ensuite été diffusées sur les chaînes de télévision des Milices populaires du Donbass et Anna News. Il avait contacté ses proches à plusieurs reprises affirmant qu’il était à Sloviansk, mais qu’il ne pouvait pas en repartir pour le moment.
La photoreporter ukrainienne Milana Omeltchouk a été également libérée le 18 mai 2014, après avoir été retenue en otage pendant presque deux semaines par des rebelles de la République autoproclamée de Donetsk. Le 13 mai, ces derniers avaient exigé une rançon de 50 000 hryvnia (environ 3 100 euros) pour la libération de la journaliste. Avec l’aide d’experts de l’ONG Open Dialogue Foundation, la soeur de Milana Omeltchouk avait réussi à convaincre les rebelles de l’impossibilité pour elle de payer une telle somme. Après sa libération inattendue, la journaliste a été hospitalisée à Kiev. Pendant sa détention, les rebelles l’ont droguée. Elle a également souffert de malnutrition.
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15.05.2014 - Les tours de télévision dans l’est ukrainien, cibles et armes de guerre
Le ministère de l’Intérieur ukrainien a déclaré le 15 mai 2014 que les forces armées nationales contrôlaient la tour de retransmission audiovisuelle de Kramatorsk (12 km de Sloviansk, une des places fortes rebelles dans la région de Donetsk). Il a également réfuté que la tour ait été occupée la veille par des milices anti-Kiev, comme l’affirmait un site d’information local. La retransmission de l’ensemble des chaînes avait été interrompue le 14 mai.
Le 14 mai également, les forces spéciales ukrainiennes avaient repris le contrôle de la tour de télévision de Sloviansk, tombée depuis peu aux mains des rebelles anti-Kiev. Ces derniers avaient interrompu la diffusion des programmes ukrainiens pour les remplacer par des chaînes de télévision russes.
Les principaux centres de retransmission audiovisuels de la région passent de main en main au gré des opérations de l’armée ukrainienne et des forces rebelles, ce qui entraîne des coupures fréquentes et une alternance entre la diffusion des chaînes nationales russes et ukrainiennes. Au-delà de leur importance stratégique dans la guerre de l’information, ces infrastructures permettent aussi aux parties au conflit de marquer leur territoire et de projeter leur autorité sur la population environnante.
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13.05.2014 - Un journaliste libéré après 15 jours de détention à Sloviansk
Reporters sans frontières est extrêmement soulagée par la remise en liberté du journaliste Iouri Leliavski, retenu en otage pendant quinze jours par des miliciens prorusses à Sloviansk. Au cours d’une conférence de presse à Lviv (Ouest) dans la soirée du 12 mai, le correspondant de la chaîne de télévision ukrainienne ZIK a rendu publique sa libération, intervenue trois jours plus tôt. Le journaliste avait été arrêté le 25 avril, à peine une heure après son arrivée à la place forte des rebelles prorusses, quand ces derniers s’étaient rendu compte qu’il était originaire de Lviv. Iouri Leliavski a passé toute sa détention dans les sous-sols des bureaux des services de sécurité (SBU), reconvertis en quartier-général des milices prorusses.
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12.05.2014 - Libération d’un journaliste enlevé
Reporters sans frontières est profondément soulagée par la remise en liberté de Pavel Kanyguine, en début d’après-midi, le 12 mai 2014. Le correspondant du journal indépendant russe Novaïa Gazeta avait été enlevé dans la nuit du 11 au 12 mai à Artemivsk (région de Donetsk). Il avait réussi à envoyer un SMS d’alerte à des collègues dans la nuit, puis était resté injoignable. Les rebelles prorusses de la “République populaire de Donetsk” ont confirmé que le journaliste était entre leurs mains, l’accusant de répandre des informations “négatives” et de ne pas être accrédité auprès d’eux. Couvrant le référendum d’autodétermination le 11 mai dans la région de Donetsk, Pavel Kanyguine avait fait état du non-respect des procédures électorales dans ses articles et sur les réseaux sociaux. Il a déclaré avoir été frappé pendant son interrogatoire.
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12.05.2014 - Un journaliste agressé à Kotovsk
Dans la nuit du 11 au 12 mai 2014 à Kotovsk (région d’Odessa), le journaliste Alexandre Iarochenko, connu sous le pseudonyme Sergueï Levitanenko, a été violemment agressé à son domicile. Après avoir fait irruption dans son appartement, des inconnus masqués en tenue de camouflage l’ont frappé et étranglé, lui reprochant de “ne pas aimer Poutine”. Le journaliste est parvenu à s’échapper, mais il décrit l’incident comme une “tentative d’assassinat”. Lorsqu’il est revenu chez lui, il a constaté que la pièce dans laquelle se trouvait son matériel de travail avait été incendiée. Une enquête a été ouverte.
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12.05.2014 - Un collaborateur de Russia Today blessé
Entre la prolifération des milices et les opérations armées ukrainiennes, le contexte sécuritaire pour les journalistes ne cesse de se dégrader dans l’est du pays. Le 9 mai, à Marioupol, un collaborateur de la chaîne russe Russia Today a été blessé par balle à l’abdomen lors de combats de rue. Selon la chaîne, il serait dans un état grave et aurait été évacué vers Moscou le 12 mai.
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08.05.2014 - Une équipe de télévision détenue plusieurs heures
Le 8 mai 2014, une équipe de la chaîne de télévision nationale ukrainienne ICTV a été interpellée par des rebelles prorusses à un poste de contrôle des environs de Sloviansk. Interrogés pendant quelques heures, les journalistes ont été libérés par un concours de circonstances après avoir été menacés et dépouillés de leur matériel.
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08.05.2014 - Guerre sur les ondes
Le 8 mai également, un opérateur de télévision câblée a été forcé de retirer l’ensemble des chaînes nationales ukrainiennes de son bouquet sur ordre du gouverneur autoproclamé de Lougansk et commandant de l’armée “du Sud-Est” (prorusse), Valeri Bolotov, sous peine de devoir interrompre la diffusion de l’ensemble des programmes. Menacés physiquement, les collaborateurs de l’opérateur ont informé leurs clients du caractère forcé et temporaire de cette mesure ainsi que de la disponibilité sur leur site Internet des programmes non-retransmis. Après la lutte pour le contrôle de certains centres de télétransmission, cette violation marque une nouvelle étape dans la guerre des ondes que se livrent les parties au conflit dans l’est de l’Ukraine.
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20.01.2016