Chine : un commentateur politique condamné à 14 ans de prison

Reporters sans frontières (RSF) appelle à la libération du commentateur politique Xu Zhiyong, condamné à 14 ans de prison pour “subversion” après trois ans passés en détention où il a été victime de torture.

 

Le 10 avril, le commentateur politique chinois Xu Zhiyong, âgé de 50 ans, a été condamné à 14 ans de prison pour “subversion du pouvoir de l’État” par le tribunal de Linshu, dans la province orientale du Shandong. Il a été arrêté le 15 février 2020 à Canton, dans le sud du pays, après avoir publié un article d'opinion critique du secrétaire général du Parti communiste chinois, Xi Jinping, et de sa gestion de la crise de la Covid-19. 

"Le commentateur politique Xu Zhiyong n’a fait que servir l’intérêt général en commentant la situation politique. Il n’aurait jamais dû être détenu, il n’aurait jamais dû être torturé, il n’aurait jamais dû être condamné à une peine aussi lourde.Nous appelons la communauté internationale à intensifier ses pressions sur le régime chinois pour qu'il libère Xu Zhiyong ainsi que les 114 journalistes et défenseurs de la liberté de la presse détenus.

Cédric Alviani
Directeur du bureau Asie de l’Est de RSF

Xu Zhiyong a été condamné aux côtés du militant des droits civiques Ding Jiaxi, qui a écopé pour sa part d'une peine de 12 ans de prison, à l'issue d'un procès à huis clos tenu en juin 2022. En détention, tous deux seraient délibérement privés d'eau, de nourriture et de sommeil, et soumis à des interrogatoires prolongés sur la “chaise du tigre”, un outil de torture notoirement employé par la police chinoise. Li Qiaochu, militante des droits de l'homme et fiancée de Xu Zhiyong, est également détenue depuis février 2021, accusée d’“incitation à la subversion”, pour avoir publié des informations sur les traitements dégradants réservés à son compagnon et à Ding Jiaxi.

Combat opiniâtre pour une Chine libre et juste

Xu Zhiyong est le fondateur du Mouvement des nouveaux citoyens, un réseau informel d’activistes qui militent en faveur de réformes de la gouvernance et qui dénoncent la corruption. En 2014, il avait déjà été condamné à quatre ans de prison pour “rassemblement d’une foule dans le but de troubler l’ordre public”.

En plus de Xu Zhiyong, au moins neuf journalistes ou défenseurs de la liberté de la presse chinois ont été arrêtés pour leurs reportages ou leurs commentaires sur la gestion de la pandémie de Covid-19 en Chine. Quatre d'entre eux sont toujours détenus, dont la journaliste Zhang Zhan et les commentateurs politiques Guo Quan, Fang Bin et Ren Zhiqiang.

La Chine occupe le 175e rang sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse 2022 établi par RSF et représente la plus grande prison au monde pour les journalistes.

Image
179/ 180
Score : 22,97
Publié le