Chine : RSF demande la libération de Guo Feixiong, qui risque de mourir en détention

Reporters sans frontières (RSF) appelle à la libération immédiate du commentateur politique Guo Feixiong. Détenu dans une prison chinoise depuis décembre 2021, il mène une grève de la faim depuis plusieurs mois, afin de dénoncer ses conditions de détention. 

 

Le commentateur politique et avocat des droits humains chinois Yang Maodong, mieux connu sous son nom de plume Guo Feixiong a déjà passé près de trois ans en détention pour avoir publié des articles critiques à l'égard du régime chinois. Il risque à présent de mourir en prison, car il a entamé une grève de la faim depuis plusieurs mois pour protester contre ses conditions de détention. Guo Feixiong a été secrètement placé en détention le 5 décembre 2021, mais n’a été officiellement arrêté qu’un mois plus tard. Le 11 mai 2023, il a été condamné à une peine de huit ans de prison par un tribunal de Canton, dans le sud de la Chine, pour "incitation à la subversion du pouvoir de l'État".

"Guo Feixiong a pris la décision difficile d'entamer une grève de la faim pour protester contre ses conditions de détention déplorables. Nous craignons qu'il ne meure en prison s'il ne reçoit pas un traitement médical. Nous appelons la communauté internationale à faire pression sur le régime chinois pour qu'il soit libéré avant qu'il ne soit trop tard.

Cédric Alviani
Directeur du bureau Asie-Pacifique de RSF

Depuis sa condamnation, Guo Feixiong a perdu la moitié de son poids. Il a demandé à sa famille de préparer ses funérailles, dans une lettre envoyée depuis la prison après que sa demande de transfert dans un autre établissement pénitentiaire a été refusée. Le 18 octobre, la rapporteuse spéciale des Nations unies sur la situation des défenseurs des droits humains, Mary Lawlor, a alerté sur l’"état de santé critique" de Guo Feixiong.

Par le passé, Guo Feixiong a déjà été emprisonné entre 2006 et 2011 pour “activités commerciales illégales”, après la publication d'un livre intitulé Séisme politique à Shenyang, dans lequel il enquêtait sur la corruption du gouvernement dans la province du Liaoning (nord-est de la Chine) ; et de 2013 à 2019 pour “rassemblement d’une foule en vue de perturber l'ordre dans un lieu public”, après avoir prononcé un discours en faveur de la liberté de la presse lors d’une manifestation anti-censure organisée par un journal local. Pendant son séjour en prison, il a été soumis à la torture.

Les conditions de détention déplorables en Chine donnent aux défenseurs de la liberté de la presse de sérieuses raisons de craindre pour leur vie. Depuis que Xi Jinping a accédé au pouvoir en 2012, il conduit une véritable croisade contre le journalisme, comme le révèle le rapport de RSF Le Grand Bond en arrière du journalisme en Chine, publié en décembre 2021. Celui-ci détaille les tentatives de Pékin de contrôler l’information et les médias à l’intérieur et hors de ses frontières.

Située à la 179e place sur 180, la Chine occupe les tréfonds du Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2023 et constitue la plus grande prison pour les journalistes au monde avec au moins 123 d’entre eux derrière les barreaux.

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