Chine : RSF appelle à la libération immédiate d’une journaliste emprisonnée, de nouveau hospitalisée

Reporters sans frontières (RSF) appelle à la libération de toute urgence de la journaliste chinoise et lauréate du Prix RSF de la liberté de la presse Zhang Zhan, détenue depuis 2020 pour avoir couvert l’épidémie de la Covid-19. Elle vient d’être de nouveau hospitalisée et risque de mourir si elle reste en prison.

Une journaliste chinoise détenue pour avoir couvert l’épidémie de la Covid-19 à Wuhan, Zhang Zhan, a récemment été de nouveau admise à l’hôpital. Elle poursuit sa grève de la faim partielle pour protester de son innocence. La journaliste de 39 ans a été condamnée à quatre ans de prison pour avoir “attisé des querelles et provoqué des troubles”, par le tribunal de Shanghai Pudong New Area en décembre 2020.

Zhang Zhan avait posté plus de 100 vidéos sur sa chaîne YouTube, sur WeChat et sur Twitter (X), avant d’être portée disparue le 14 mai 2020 à Wuhan. Le lendemain, les autorités annonçaient sa détention.

“La journaliste Zhang Zhan, qui a courageusement risqué sa vie en informant le public sur l’épidémie de la Covid-19 à Wuhan, risque de mourir si elle ne reçoit pas de véritable traitement médical. Après un appel commun au dirigeant chinois Xi Jinping en 2021, nous exhortons aujourd’hui la communauté internationale à renforcer la pression sur le régime chinois pour garantir la libération de Zhang Zhan avant qu’il ne soit trop tard.

Cédric Alviani
Directeur du bureau Asie-Pacifique de RSF

Lorsque la mère de Zhang Zhan lui a rendu visite en prison en juillet 2023, la journaliste était très affaiblie et ne pesait plus que 37 kilos pour 1,70 m, soit la moitié de son poids avant sa détention. Elle souffre également de malnutrition sévère, d’une affection gastro-intestinale et d’un faible taux de globules blancs.

 Ce n’est pas la première fois que Zhang Zhan subit des mauvais traitements. Lors de ses premiers mois de détention, entre mai 2020 et janvier 2021, elle menait une grève de la faim totale, à laquelle les autorités ont répondu en la nourrissant de force par sonde nasale, et en la laissant parfois menottée 24 heures sur 24. 

Outre Zhang Zhan, au moins 15 défenseurs de la liberté de la presse risquent de mourir en prison, dont le chroniqueur politique australien Yang Hengjun, détenu pour “espionnage” depuis janvier 2019. Le prix Nobel de la paix et lauréat du Prix RSF de la liberté de la presse Liu Xiaobo et le chroniqueur politique Yang Tongyan sont eux décédés en 2017 de cancers non soignés en détention, tandis que Kunchok Jinpa, une importante source d’information sur la région autonome du Tibet pour les journalistes, a succombé en 2021 à la suite de mauvais traitements.

Depuis que Xi Jinping a accédé au pouvoir en 2012, il a conduit une croisade à grande ampleur contre le journalisme, comme le révèle le rapport de RSF “Le Grand Bond en arrière du journalisme en Chine”, publié en décembre 2021. Celui-ci détaille les tentatives de Pékin de contrôler l’information et les médias à l’intérieur et hors de ses frontières.

La Chine se situe au 179e rang sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2023, et reste le plus grand prédateur au monde pour les journalistes et défenseurs de la liberté de la presse, avec au moins 115 d’entre eux derrière les barreaux.

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