Chine : RSF appelle à la libération d’un journaliste kidnappé au Laos, qui est inculpé en Chine pour “subversion du pouvoir de l’État”

Reporters sans frontières (RSF) appelle à la libération du journaliste chinois Yang Zewei, kidnappé au Laos il y a trois mois et détenu en Chine pour “subversion”, un crime passible de la prison à vie.

Le journaliste, commentateur politique et activiste pour la liberté de la presse Yang Zewei, aussi connu sous le nom de plume Qiao Xinxin, a été kidnappé à son domicile à Vientiane, capitale du Laos, aux environs du 31 mai 2023. Détenu dans le centre de détention de Hengyang, dans la province du Hunan (sud de la Chine), le journaliste serait inculpé pour “subversion du pouvoir de l’État”, un crime passible de la prison à vie.



Selon un témoin, deux policiers laotiens et six agents chinois ont fait une descente au domicile de Yang Zewei à Vientiane, la capitale du Laos, où il vit en exil depuis quelques années. Avant son enlèvement, le journaliste se disait surveillé par la police chinoise tandis que sa famille restée en Chine faisait l’objet de menaces.

"Il est consternant d’observer que la Chine, un des principaux perpétrateurs d’actes de répression transnationale contre les journalistes, n'hésite pas à opérer des enlèvements en dehors de ses frontières, avec la complicité active d'autres régimes autoritaires. Nous appelons les démocraties à renforcer leur pression pour obtenir la libération de Yang Zewei ainsi que celle de tous les autres journalistes et défenseurs de la liberté de la presse détenus dans le pays.

Cédric Alviani
Directeur du bureau Asie-Pacifique de RSF

Ces dernières années, Yang Zewei a travaillé comme journaliste dans la ville de Canton, dans le sud de la Chine et a été pigiste pour Radio Free Asia, un média financé par le Congrès américain. Il a aussi lancé en mars 2023 la campagne en ligne "Ban Great Firewall" (aussi connue sous le nom "BanGFW"), qui plaide pour la fin de la censure numérique en Chine.

Ce n’est pas le premier enlèvement opéré par le régime à l’étranger. En 2015, l’éditeur suédois Gui Minhai, cofondateur de la maison d’édition Causeway Bay Books à Hong Kong spécialisée dans les enquêtes sur les dirigeants chinois, avait aussi été kidnappé en Thaïlande. Il est toujours détenu après avoir été condamné en 2020 à dix ans de de prison pour “espionnage”.

Depuis son accession au pouvoir en 2012, le dirigeant chinois Xi Jinping poursuit une croisade contre le journalisme, comme le dénonçait RSF dans son rapport Le Grand Bond en arrière du journalisme en Chine publié en décembre 2021, qui rend compte des tentatives de Pékin de contrôler l’information et les médias tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de ses frontières.



La Chine occupe le 179e rang sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2023. Elle constitue la plus grande prison au monde pour les journalistes et les défenseurs de la presse.

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