Chine : RSF appelle à la libération d’un commentateur politique condamné à trois ans et demi de prison

Sous les verrous depuis déjà deux ans, Ou Biaofeng a été condamné à trois ans et demi de prison pour “subversion”. Reporters sans frontières (RSF) demande la libération du commentateur politique chinois ainsi que celle des autres défenseurs de la liberté de la presse détenus en Chine.

"En tant que commentateur politique, Ou Biaofeng a publié des articles fondés sur des faits permettant au public chinois d’accéder à des informations sur les violations de droits humains, et ce en dépit d’une forte censure. Le régime doit le libérer, ainsi que les autres défenseurs de la liberté de la presse détenus en Chine.

Cédric Alviani
Directeur du bureau Asie de l’Est de RSF

Le 30 décembre 2022, après deux ans de détention, l’observateur et blogueur politique de 42 ans Ou Biaofeng a été condamné par un tribunal de la ville de Zhuzhou, dans la province du Hunan (sud du pays), à trois ans et demi de prison pour “incitation à la subversion du pouvoir d’État”. Il a également été privé de ses droits politiques pour trois ans et s’est vu confisquer 70 000 yuans (près de 10 000 euros), sous le prétexte qu’ils constituaient un “revenu illégal” provenant d’une série d’articles critiques du gouvernement chinois publiés dans Apple Daily, Ming Pao et sur le site de la société civile de l’organisation Human Rights Campaign en Chine.

Le 3 décembre 2020, Ou Biaofeng avait été placé en détention administrative pendant 15 jours pour avoir “provoqué des querelles et des troubles”. Deux semaines plus tard, il était transféré dans l’une des “prisons noires” de Chine, sous le régime de “résidence surveillée dans un lieu désigné” (“Residential Surveillance at a Designated Location”, RDSL), qui prive les détenus d’une représentation légale et de communication avec le monde extérieur. Le 22 juillet 2021, il a alors été officiellement arrêté pour “incitation à la subversion du pouvoir d’État” et transféré au centre de détention municipal n°1 de Zhuzhou. 

Depuis son accession au pouvoir en 2012, le dirigeant Xi Jinping poursuit une croisade contre le journalisme, comme le dénonce RSF dans son rapport Le Grand Bond en arrière du journalisme en Chine, qui rend compte des tentatives de Pékin de contrôler l’information et les médias à l’intérieur et hors de ses frontières. 

La Chine occupe le 175e rang sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2022 et constitue la plus grande prison pour les journalistes au monde avec au moins 111 d’entre eux derrière les barreaux.

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