Censure du Web : le Bélarus prend le chemin de la Chine

Reporters sans frontières condamne les propos tenus par une responsabe du ministère de l'Information biélorusse le 2 juin 2008. Lors d'une table ronde organisée par le magazine Belaruskaya Dumka, Liliya Ananich, une collaboratrice du ministre de l'Information, a déclaré : “Le ministère de l'information tient fermement à réguler l'Internet en tant que média. Les sites Internet qui veulent être des sites d'informations doivent être enregistrés selon une procédure propre, qui doit être définie par la Mass Media Law ou une loi émanant du gouvernement.“ Elle a également évoqué l'utilisation de l'expertise chinoise pour bloquer les sites étrangers susceptibles d'avoir une “mauvaise influence“ sur la Toile biélorusse. L'organisation de défense de la liberté de la presse a écrit à Uladzimir Rusakevich, ministre de l'Information, afin d'avoir accès aux conclusions du groupe de travail chargé d'étudier les conditions d'application d'une loi régulant Internet, qu'il a mis en place l'année dernière. “La majorité des citoyens biélorusses fréquentent régulièrement la Toile. Nous sommes conscients qu'il est important de réguler le contenu de sites Internet mais nous sommes convaincus que la liberté d'expression ne doit pas en pâtir. C'est pour cette raison que nous souhaiterions pouvoir consulter les conclusions provisoires rendues par le groupe de travail mis en place par le ministère de l'Information l'année dernière, chargé d'étudier l'état de la législation d'Internet dans différents pays afin de trouver une réglementation qui puisse s'appliquer au Bélarus“, a déclaré l'organisation. Par ailleurs, le directeur du Centre d'analyse de l'information de l'administration présidentielle, Oleg Proleskovsky, a déclaré lors de la même rencontre, qu' “en termes d'organisation, il est nécessaire d'utiliser un logiciel de filtrage des contenus des sites Internet. Il permet d'aider les utilisateurs et les administrateurs de sites à bloquer l'accès à une information qui enfreint la loi ou les ‘standards moraux'.“ Reporters sans frontières a fait parvenir un courrier à Nikolai Pantelei, ministre des Communications et de l'Informatisation, afin de savoir de quels logiciels les autorités veulent se servir pour réguler leur Toile. “Nous souhaitons connaître quels types de sites Internet sont visés par ces mesures de filtrage et pour quels motifs précis ce filtrage est opéré. Nous considérons que cette volonté de contrôle est une menace pour la liberté d'expression sur la Toile. Elle est d'autant plus condamnable que le gouvernement biélorusse envisage un partenariat avec la Chine, le plus grand censeur du Web dans le monde“, a conclu l'organisation. Télécharger la lettre au ministère de l'Information Télécharger la lettre au ministère des Communications
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Updated on 20.01.2016