Cameroun : un journaliste violemment agressé par le service d’ordre d’un ministre sortant

Reporters sans frontières (RSF) dénonce le traitement humiliant infligé au journaliste camerounais Caristan Isseri par le service d’ordre de l’ancien ministre des transports à Yaoundé.

Comme lors de tout remaniement ministériel au Cameroun, le journaliste du quotidien Le Jour, Caristan Isseri, s’est rendu samedi 3 mars au domicile du ministre sortant des Transports, Alain Edgard Mebe Ngo’o, pour recueillir sa réaction. Après s’être présenté au garde à l’entrée de la résidence, le journaliste a été arrêté par le service d’ordre du ministre, puis déshabillé, violemment giflé, placé dans une cage pour les chiens et aspergé d’eau. Accusé d’espionnage, le journaliste a subi des humiliations et un interrogatoire musclé pendant plusieurs heures.


“Ce n’était pourtant pas un reportage sur un terrain de guerre, commente Haman Mana, le directeur de publication du Jour. Mais nous avons récupéré un journaliste traumatisé par les actes de maltraitance qu’il a subis ce jour-là."


"L’attitude scandaleuse du service d’ordre d’un ancien ministre illustre le climat d’insécurité dans lequel se trouvent les journalistes camerounais et le sentiment d’impunité qui prévaut dans les cercles proches du pouvoir, dénonce RSF. Nous exhortons les autorités camerounaises à tout mettre en oeuvre pour sanctionner les auteurs de cette agression inacceptable."


Dans un communiqué, Denis Nkwebo le président du syndicat national des journalistes camerounais (SNJC) dénonce “un acte odieux” et déconseille à ses membres “de se mettre inutilement en danger en se rapprochant de certains hauts dignitaires de la République frappés de disgrâce.”


Le Cameroun occupe la 130ème place dans le classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2017.

Publié le
Updated on 09.03.2018