Burundi : le site d’information Iwacu est de nouveau accessible après cinq ans de blocage

La liberté de l'information au Burundi commence à renaître avec la fin de la censure qui frappait le site web Iwacu. Reporters sans frontières (RSF) salue ce geste qui met fin à cinq ans de blocage sur l’Internet burundais, et invite le président Ndayishimiye à poursuivre ses efforts pour la pluralité et la liberté de l'information.

RSF salue le déblocage officiel du média indépendant de référence burundais Iwacu et encourage le président du Burundi, Evariste Ndayishimiye à persévérer dans ses efforts pour une presse libre et pluraliste dans son pays. 

Ce déblocage est plus qu’un symbole : c’est un véritable pas en avant pour la liberté de la presse au Burundi. La fin de la censure qui frappait Iwacu doit être le signe d’une nouvelle ère pour la liberté de la presse au Burundi, et annoncer le retour du journalisme libre et indépendant dans le pays. Nous encourageons le président Evariste Ndayishimiye à continuer ses efforts pour créer un environnement médiatique ouvert et libre, où les médias peuvent assurer leur fonction démocratique librement.

Christophe Deloire
Secrétaire général de RSF

Après la tentative de coup d'État de 2015, la presse burundaise a traversé l’une des périodes les plus difficiles de son histoire. Persécutés, les journalistes ont été contraints à l’exil ou traînés devant les tribunaux pour y être condamnés à des peines lourdes et injustifiées. Plusieurs médias ont également été incendiés. Les violations des droits de la liberté d'expression et de la presse sont devenues coutumières dans le pays.

Iwacu, le média le plus lu du pays, n’a pas fait figure d’exception. Bloqué à partir de 2017, il a immédiatement reçu  le soutien de RSF, qui a créé plusieurs sites miroirs dans le cadre de son opération Collateral Freedom. Mais le média a fait l'objet d'un véritable harcèlement au Burundi, plusieurs de ses journalistes ayant été emprisonnés et poursuivis en justice pour avoir exercé librement leur profession et avoir apporté une information fiable et indépendante aux citoyens burundais.

Pour Antoine Kaburahe, le fondateur du journal Iwacu, aujourd’hui en exil, “le blocage du site Internet du journal Iwacu était un acte abusif, une grave entorse  au droit à l’information consacré par la Constitution du Burundi. Ce déblocage est un pas dans la bonne direction mais ne doit pas faire oublier qu’une centaine de journalistes burundais vivent toujours en exil, et que d’autres ont été injustement condamnés à de lourdes peines de prison. Il y a encore à faire”, conclut-il.

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