Bulgarie : RSF dénonce un refus d’enquêter sur l’interpellation violente d’un journaliste

En Bulgarie, le bureau du procureur a refusé d’ouvrir une enquête sur l’interpellation violente, par la police, du journaliste Dimiter Kenarov. Reporters sans frontières (RSF) s’indigne de cette décision et demande qu’une nouvelle enquête, indépendante et transparente, soit ouverte.

La condamnation des violences policières à l’encontre des journalistes n’est pas à l’ordre du jour en Bulgarie. Selon les informations de l’Association des journalistes européens, le bureau de procureur général de Bulgarie a refusé, le 22 janvier dernier, d’ouvrir une enquête sur l’interpellation par la police du journaliste indépendant Dimiter Kenarov lors d’une manifestation contre le gouvernement à Sofia, le 2 septembre dernier. Réputé pour sa couverture des conflits armés pour des médias internationaux comme Foreign Policy ou BBC, Dimiter Kenarov a été sévèrement battu, menotté et détenu par la police bulgare pendant plus de cinq heures, sans pouvoir joindre un avocat. Selon l’enquête de police, dont les conclusions ont été entièrement reprises par le parquet géré par le procureur général Ivan Geshev, Dimiter Kenarov aurait lui-même provoqué le différend avec les forces de l’ordre avant d’être “invité” au commissariat. Quant à la police de Sofia qui menait sa propre enquête interne sur les soupçons de coups portés par ses fonctionnaires, elle ne serait pas parvenue - toujours selon le procureur - à identifier les auteurs des violences.


“RSF dénonce le refus de la police de Sofia d’examiner l’interpellation arbitraire et violente du journaliste, ainsi que le récit dystopique et absurde, digne de George Orwell, que servent les autorités, déclare le responsable du bureau UE/Balkans à RSF, Pavol Szalai. Une nouvelle enquête indépendante est nécessaire pour faire la lumière sur les faits et éviter que ces comportements envers les  journalistes couvrant les manifestations soient tolérés par les autorités.”


Lors de la manifestation du 2 septembre, plusieurs autres journalistes avaient été victimes de violences policières. La police a notamment malmené et endommagé la caméra de Nikolay Doychinov de l’AFP.


La Bulgarie occupe la 111e place sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse établi en 2020 par RSF.

Publié le
Updated on 11.02.2021