Birmanie

Nom de domaine : .mm
Population : 51 000 000
Internautes : 93 800
Prix moyen d'une heure de connexion dans un cybercafé : environ 20 cts d'euro
Salaire moyen mensuel : 35 euros
Nombre de fournisseurs d'accès privés : 0
Nombre de fournisseurs d'accès publics : 2
Nombre de blogueurs emprisonnés : 1 Le Réseau est régulé par le Bureau de la censure militaire et l'Etat contrôle les deux seuls fournisseurs d'accès à Internet, Myanmar Post and Telecomunication (MPT) et BaganNet. Il bloque l'accès à de nombreux sites d'informations ainsi qu'aux messageries internationales, notamment Hotmail et Yahoo!. Le taux de pénétration d'Internet ne représente même pas 1% du territoire, selon l'Union internationale des télécommunications. Le débit de connexion reste le plus gros obstacle à l'accès au réseau. Pour l'ensemble du pays, il est à peine supérieur à celui d'une connexion ADSL individuelle en Europe. Télécharger un simple texte peut prendre une heure. Avec moins de deux utilisateurs pour mille habitants, la Birmanie est sans doute l'un des pays les moins bien connectés au monde, d'autant que les fournisseurs d'accès pratiquent des prix dissuasifs sur les abonnements (en moyenne 25 euros par mois). Malgré tout, l'accès à Internet s'est élargi depuis 2003 avec l'ouverture des premiers cybercafés à Rangoon. Aujourd'hui, on en compte plus de 200 dans la capitale. Un pays officiellement coupé du monde De fin août à mi-octobre 2007, la Birmanie a connu le soulèvement le plus important depuis les manifestations étudiantes de 1988 dont la répression avait fait 3000 morts. Les moines se sont révoltés contre les conditions de vie des Birmans, entraînant avec eux des milliers d'habitants dans les rues. Face à cette "révolution safran", le gouvernement a volontairement isolé le pays pour qu'aucun témoignage ne soit communiqué à l'étranger. Du 28 septembre au 16 octobre, les deux fournisseurs d'accès ont coupé les connexions Internet sur ordre de la junte militaire. MPT a tenté de justifier cette coupure par un problème technique sur un câble sous-marin. Durant ces deux semaines de black-out, Internet n'a été accessible que durant quelques heures par jour et tous les cybercafés ont été fermés. Pour les Birmans, les seuls moyens de s'informer étaient alors les télévisions par satellites ou les radios étrangères. Le collectif OpenNet Initiative a publié, en décembre 2007, un rapport sur la situation d'Internet en Birmanie. Selon lui, le réseau Intranet fonctionnait correctement et MPT fournissait une connexion aux sites des bureaux militaires et à ceux qui ne donnaient pas d'information politique. Certains (dathana.blogspot.com, niknayman.blogspot.com) ont cependant publié des informations relatives aux manifestations pendant le black-out, sans être censurés. Depuis 2000, tout contenu politique est officiellement banni du Réseau. Internet est régi par la loi sur la télévision et la vidéo, instaurée en 1996, qui interdit l'importation, la possession et l'utilisation d'un télécopieur ou d'un modem sans permission officielle, sous peine d'être condamné à quinze ans de prison pour avoir "miné la sécurité de l'Etat, l'unité nationale, la culture, l'économie nationale, la loi et l'ordre". Une censure visible mais contournable Depuis janvier 2008, les propriétaires de cybercafés doivent conserver les données de leurs clients et les faire parvenir chaque semaine à une unité spéciale de police du Département de l'information. Cette décision officielle a dissuadé certains propriétaires de cybercafés d'installer des logiciels de contournement de la censure sur leurs ordinateurs. En effet, la politique pratiquée dans les cafés Internet est assez différente de celle qu'impose le régime militaire. Il n'est pas rare de trouver des ordinateurs équipés d'un logiciel proxy, qui permet d'accéder à un réseau non filtré. Des propriétaires de cybercafés avouent également ne pas transmettre les données de leurs clients au Département de l'information. Début février, le Bureau de la censure a ordonné à une dizaine de journaux d'informations de ne plus faire de différence entre la Une de leur édition imprimée et celle de leur site Web. Ils doivent également publier en ligne uniquement ce qui figure dans l'édition papier, sous peine de fermeture du site Internet. Ces mesures visent les quotidiens Weekly Eleven (http://www.weeklyeleven.com/), 7 Days News (http://www.planet.com.mm/news/), Myanmar Times (http://www.myanmar.com/myanmartimes/), Flower News (http://www.myanmarvisa.com/flowernews/index.htm), Yangon Times (http://www.theyangontimes.com/), et les mensuels Popular, Action Times, Snapshot, Yati, Tharapu et Fashion Image. Les autorités traquent le moindre faux-pas. Nay Phone Latt, un blogueur également propriétaire de deux cybercafés à Rangoon, a été arrêté le 29 janvier 2008 pour "atteinte à la sécurité de l'Etat", sans mobile apparent. Il est détenu à la prison d'Insein depuis le 11 février. Il a été inculpé au titre de la loi régulant la télévision et la vidéo pour avoir été en possession d'une vidéo d'une pièce de théâtre traditionnelle birmane, le "A-Nyeint", de la troupe "Thu-Lay-Thi" ("Quatre fruits"). Ses spectacles sont actuellement interdits en Birmanie. Il risque jusqu'à trois ans de prison. Liens http://www.dvb.no/ (Democratic Voice of Burma) : média birman d'opposition, en exil en Norvège
http://www.bma-online.org/ (Burma media association) : organisation indépendante fondée par des journalistes et écrivains birmans en janvier 2001 afin de défendre la liberté d'expression en Birmanie, membre du réseau des organisations partenaires de Reporters sans frontières.
http://www.burmanet.org : Burmanet News
http://www.irrawaddy.org : site du magazine d'opposition en exil The Irrawaddy.
http://jotman.blogspot.com/: blog d'information sur le pays et l'actualité internationale.
http://www.blc-burma.org/html/myanmar%20law/lr_e_ml96_08.html : texte de la loi de 1996 régulant l'Internet birman.
Publié le
Updated on 20.01.2016