Classement 2024
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Indicateur politique
154
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Indicateur économique
162
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165
29.62
Indicateur social
169
28.57
Indicateur sécuritaire
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61
62.08
Indicateur économique
66
50.49
Indicateur législatif
134
46.54
Indicateur social
136
49.51
Indicateur sécuritaire
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87.62

Alors que le Bhoutan est l’un des derniers pays du monde à avoir autorisé la télévision et Internet il y a un quart de siècle, le royaume himalayen, peuplé de plus de 750 000 habitants, fait face à de multiples défis économiques et géopolitiques, à l’image de son paysage médiatique marqué par un manque d’indépendance.

Paysage médiatique

Le principal quotidien du pays, Kuensel, publié en dzongkha et en anglais, est la propriété du gouvernement. L’ouverture du pays et sa transition démocratique, amorcées au mitan des années 2000, se sont accompagnées de l'émergence d’une presse privée autour de titres comme The Bhutan Times ou Bhutan Observer. L’audiovisuel d’État, le Bhutan Broadcasting Service, ne bénéficie pas d’un statut propre assurant son indépendance éditoriale. La sphère numérique, pour sa part, est en pleine expansion, et l’information circule de plus en plus sur les blogs et les réseaux sociaux. 

Contexte politique

La monarchie constitutionnelle du Bhoutan a été instituée par la Constitution de 2008, qui proclame la liberté de la presse. Cependant, l’alternance entre les différents partis politiques ne semble avoir aucun impact sur l’état de la liberté d’informer dans le pays, où persiste un large système d'autocensure.

Cadre légal

La loi sur la communication et les médias de 2018 a réaffirmé les pouvoirs d’une autorité, InfoComm et Médias, dont les cinq membres sont directement nommés par le gouvernement. Les journalistes bhoutanais déplorent également les difficultés d’accès aux informations publiques ou gouvernementales, qui, à terme, prive la population d’informations d'intérêt public. Plusieurs cas de plaintes en diffamation, ainsi que la loi sur la sécurité nationale – qui punit tout propos susceptible de créer “incompréhension ou hostilité entre le gouvernement et le peuple” –, demeurent un frein très important au libre exercice du journalisme. 

Contexte économique

Les publications privées survivent dans un contexte économique difficile, avec un lectorat relativement faible et des annonces publicitaires insuffisantes qui, pour l’essentiel, proviennent des agences gouvernementales, représentant 80 % des recettes publicitaires des journaux de presse écrite. Cette situation peut avoir des conséquences directes sur les contenus éditoriaux : le gouvernement a été accusé, en 2012, d’avoir réduit ses dépenses publicitaires accordées à l'hebdomadaire The Bhutanese en représailles à un article recensant des cas de corruption, ce qui a servi d’avertissement à l’ensemble des médias. 

Contexte socioculturel

Au pays du “bonheur national brut”, l’autocensure est l’un des principaux problèmes : nombre de journalistes n’osent pas couvrir les questions qui pourraient être jugées sensibles par crainte d’apparaître comme un élément contestataire de l’ordre social. Dans un pays à majorité bouddhiste, la situation des Lhotshampas est très peu évoquée dans les médias. Plus de 100 000 membres de cette minorité népalophone du sud du pays avaient été chassés du territoire au début des années 1990.

Sécurité

Les journalistes sont rarement visés par des menaces physiques. Toutefois, avec le développement des réseaux sociaux, celles et ceux qui publient des enquêtes ou des articles qui dérangent peuvent faire l’objet de campagnes de harcèlement en ligne lancées par des militants politiques qui mêlent désinformation, diffamation et attaques personnelles et/ou racistes. Exemple emblématique, la journaliste indépendante Namgay Zam, ancienne présentatrice de la chaîne de télévision publique Bhutan Broadcasting Service, a quant à elle été accusée, en 2016, de diffamation en représailles de son enquête sur un éminent homme d'affaires.

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