Bangladesh : inquiétante disparition du journaliste Mushfiqur Rahman

Les proches du reporter de Mohona TV sont sans nouvelle de lui depuis trois jours. Compte tenu des menaces dont il a récemment fait l’objet, Reporters sans frontières (RSF) appelle le gouvernement bangladais à tout faire pour le retrouver.


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Actualisation 

RSF est soulagée d’apprendre que Mushfiqur Rahman a été retrouvé, le mardi 6 août 2019, près de la mosquée du village de Gobindapur, dans le district de Sunamganj, dans le nord-est du pays. Le reporter, retrouvé les yeux bandés, a déclaré que ses ravisseurs l'avaient battu et maintenu affamé depuis son enlèvement. L'organisation appelle la justice bangladaise à tout faire pour retrouver les auteurs de cette disparition et les traduire devant la justice.

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Des images de télésurveillance montrent le journaliste enfourcher une moto-taxi samedi 3 août en début de soirée. Ensuite, plus rien. Reporter à la chaîne Mohona TV, Mushfiqur Rahman avait quitté son bureau vers 17 heures, avant de dîner avec son oncle dans le quartier résidentiel de Gulshan, à Dacca. “J’ai eu mon mari au téléphone à 19 h 03, il parlait normalement” a témoigné son épouse, Salma Rahman, auprès du Daily Star. Son portable a été coupé vers 21 heures. 


Quelques jours avant cette mystérieuse disparition, Mushfiqur Rahman avait reçu des menaces de mort par téléphone. Dans la plainte qu’il avait déposé le lendemain, le 23 juillet, auprès de la police de Pallabi, près de son lieu de résidence, il mentionnait une enquête qu’il menait au sujet d’une affaire de corruption impliquant plusieurs membres du conseil d’administration d’un important lycée de la ville de Comilla, au sud-est de Dacca.


“Nous appelons le ministre de l’Intérieur, Assaduzzaman Khan, à tout mettre en œuvre pour que la police retrouve au plus vite le journaliste et ses ravisseurs, déclare Daniel Bastard, responsable du bureau Asie-Pacifique de RSF. Compte tenu des nombreux indices disponibles, le gouvernement du Bangladesh dispose d’une occasion de faire montre de son engagement en faveur de la protection des journalistes du pays, trop souvent victimes de violences extrêmes.”


En chute de quatre places par rapport à 2018, le Bangladesh se situe actuellement à la 150e place sur 180 pays dans le Classement mondial pour la liberté de la presse établie par RSF.

Publié le
Mise à jour le 05.08.2019