Bélarus : un journaliste condamné à quatre ans de travaux forcés
Reporters sans frontières (RSF) dénonce vigoureusement la condamnation du journaliste bélarusse Zmitser Halko à quatre ans de travaux forcés, ce 17 juillet 2018 à Minsk.
Quatre ans à dormir dans un baraquement et à travailler là où on lui dira de le faire, sans oublier de pointer deux fois par jour auprès des autorités : c’est ce que recouvre la peine de “liberté restreinte” à laquelle a été condamné Zmitser Halko ce 17 juillet à Minsk. Le journaliste indépendant a été reconnu coupable “d’usage de la force contre un officier de police” pour une altercation survenue après l’irruption illégale des forces de l’ordre à son domicile. Zmitser Halko, qui s’était déjà acquitté d’une amende administrative, devra en outre verser 850 roubles bélarusses (environ 370 euros) au policier en question.
Cette peine ne s'appliquera qu’après sa confirmation en appel. D’ici-là, le journaliste, qui a passé trois mois en détention provisoire, est assigné à résidence.
“Ce verdict sévère démontre une fois de plus l’acharnement dont est victime Zmitser Halko, déclare Johann Bihr, responsable du bureau Europe de l’est et Asie centrale de RSF. Cette décision doit impérativement être révisée en appel.”
Après l’énoncé du verdict, le journaliste a dénoncé un procès politiquement motivé. Connu pour sa position critique du gouvernement et ses nombreux reportages en Ukraine, il avait récemment collaboré avec le site d’information indépendant Belarousski Partyzan.
Le Bélarus occupe la 155e place sur 180 au Classement mondial de la liberté de la presse 2018, établi par RSF. La répression s’est encore intensifiée ces derniers mois, avec une cascade d’amendes inédite contre les journalistes indépendants et l’adoption d’une réforme encore plus drastique de la loi sur les médias.
Plus de détails sur l’affaire dans la précédente publication de RSF