Azerbaïdjan : en danger de mort, Mehman Huseynov doit être libéré immédiatement et sans condition

Reporters sans frontières (RSF) s’inquiète profondément pour Mehman Huseynov, emprisonné depuis 2017 dans les geôles azerbaïdjanaises : en grève de la faim et de la soif depuis le 26 décembre, le célèbre blogueur est dans un état critique. RSF appelle les autorités azerbaïdjanaises à abandonner les nouvelles accusations portées contre lui et à le remettre en liberté sans délai.

L’état de santé de Mehman Huseynov se dégrade d’heure en heure : le célèbre blogueur emprisonné a cessé de boire et de s’alimenter le 26 décembre, pour protester contre les nouvelles accusations montées de toutes pièces à son encontre. Libérable en mars 2019, il risque désormais jusqu’à sept ans de détention supplémentaires pour avoir soit-disant frappé un gardien. Ce n’est que le 28 décembre que les avocats de Mehman Huseynov, placé à l’isolement, ont pu lui rendre visite : il était extrêmement faible et ne pouvait se déplacer seul. Ses avocats ont appris qu'une injection lui avait été faite le 30 décembre, mais ils n'ont pour l'heure aucune précision.


“Mehman Huseynov est en danger de mort et nous tenons les autorités azerbaïdjanaises pour responsables de son sort, déclare Johann Bihr, responsable du bureau Europe de l’Est et Asie centrale de RSF. Nous leur demandons de libérer le blogueur de toute urgence et d’abandonner les nouvelles accusations portées contre lui. La communauté internationale doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour y aboutir.”


Mehman Huseynov est en prison depuis mars 2017 pour “diffamation” envers le policier qu’il désignait comme son tortionnaire lors d’une précédente interpellation. Connu pour ses enquêtes sur la corruption des hautes sphères et ses critiques du régime, il est par ailleurs président de l’Institute for Reporters’ Freedom and Safety (IRFS), une organisation de défense de la liberté de la presse qui a déjà payé un lourd tribut à la répression. Son frère, le directeur de l’association Emin Huseynov, a été contraint à l’exil. Leur mère est décédée en août sans que le blogueur soit autorisé à lui rendre une dernière visite.


L’Azerbaïdjan occupe la 163e place sur 180 au Classement de la liberté de la presse établi par RSF en 2018.


Plus d’informations dans le dernier communiqué de RSF : “Pas de trêve saisonnière pour les journalistes azerbaïdjanais” (28.12.2018)

Publié le
Updated on 31.12.2018

Europe - Asie centrale

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