Australie
Organisation :
Depuis 2006, un projet de loi est en discussion,
qui imposerait à tous les fournisseurs d’accès de
filtrer la connexion Internet dans chaque foyer
afin d'écarter tout contenu “inapproprié”, au nom
de la lutte contre la pédo-pornographie et la
diffamation, et pour la défense du droit d'auteur.
Le ministre de la Communication, Stephen Conroy,
a confirmé en janvier 2008
que cette loi était toujours d’actualité
et les fournisseurs d’accès à
Internet sont tenus d’effectuer des
tests avant fin juin 2009. Cependant,
plusieurs points restent obscurs
quant à la possible
application de la loi. La loi ne dit
pas qui décide des sites “inappropriés”. Ce ne
sont pas les internautes qui signaleront les contenus
à bannir. Cette liste restera secrète. La loi
n'indique pas non plus comment sont constituées
les listes des sites à bloquer, qui restent
secrètes, ou dans quelles conditions un site peut
être ôté ou ajouté à cette liste.
Or, ce projet intervient dans un contexte où la
législation sur le terrorisme permet d'ores et déjà
de graves atteintes à la confidentialité des correspondances
privées. Depuis 2001, la loi permet
à l’ACMA d'intercepter tout courrier e-mail suspect
et de mener des enquêtes indépendantes y
compris en l'absence d'autorisation judiciaire
préalable.
L'Australie est l'une des démocraties
opérant une politique de filtrage des plus
strictes envers Internet. En 1999, un
amendement a été ajouté au Broadcasting
Services Act, créant l'Autorité australienne
des Communications et des
Médias (ACMA), chargée de réguler le
contenu d'Internet. Cette agence indépendante
a le pouvoir de fermer des sites Internet faisant
l'objet de plaintes de la part des citoyens. Si elle
ne peut pas purger Internet de tout contenu
“sensible”, elle peut tout de même initier une enquête
sur le contenu de sites Internet, sans autorisation
judiciaire. Actuellement, 1 300 sites
sont bloqués par cette autorité, et 10 000 autres
sont visés.
Publié le
Updated on
20.01.2016