L'Ouzbékistan doit désormais faire la preuve de son engagement ferme et concret en faveur d'une amélioration de la situation des doits de l'homme. L'Europe, quant à elle, "doit se tenir prête à renforcer les sanctions dans le cas où aucune mesure propre à améliorer la situation des droits humains ne serait prise du côté ouzbek."
Reporters sans frontières prend note de la décision du Conseil de l'Union européenne, le 14 mai 2007, d'assouplir en partie les sanctions votées contre l'Ouzbekistan, en retirant quatre responsables de la liste des persona non grata dans l'Union européenne .
“Les six mois à venir seront déterminants. Nous appelons toutes les organisations de défense des droits de l'homme et de la liberté d'expression à ne pas relâcher leur vigilance. L'Ouzbékistan doit désormais faire la preuve de son engagement ferme et concret en faveur d'une amélioration de la situation des droits de l'homme. Le temps des déclarations d'intention est révolu. Nous appelons le président Islam Karimov à libérer les militants des droits de l'homme et les journalistes emprisonnés”, a déclaré l'organisation de défense de la liberté de la presse.
“Pour ne pas se décrédibiliser, l'Europe doit se tenir prête à renforcer les sanctions dans le cas où aucune mesure propre à améliorer la situation des droits humains ne serait prise du côté ouzbek”, a ajouté Reporters sans frontières.
Après la répression de la révolte d'Andijan, le 13 mai 2005, dont les victimes sont estimées par les organisations de défense des droits de l'homme à quelque huit cents personnes (187 selon les autorités ouzbèkes), l'Union européenne a voté la mise en place de sanctions à l'encontre de l'Ouzbékistan. Un réexamen tous les six mois est prévu. Le 13 novembre 2006, un premier allégement des sanctions avait été décidé.
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11 mai 20077
Andijan, deux ans après : “l'Europe ne doit pas devenir la complice de la répression qui frappe la population”, selon Reporters sans frontières
Deux ans ont passé depuis le soulèvement d'Andijan et sa répression sanglante. Le 14 mai, l'Union européenne examinera la possibilité d'alléger les sanctions votées en 2005. Reporters sans frontères l'exhorte à ne pas faire ce choix sans engagement tangible en faveur des droits de l'homme de la part de l'Ouzbékistan.
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Deux années se sont écoulées depuis la sanglante répression du soulèvement d'Andijan, le 13 mai 2005, qui a fait plusieurs centaines de victimes selon les organisations non gouvernementales (ONG) et les journalistes présents sur les lieux. Deux années durant lesquelles, la poigne de fer du pouvoir sur la société ne s'est pas relâchée.
Pour preuve, la récente condamnation à sept ans de prison puis la libération de la militante des droits de l'homme et journaliste indépendante
Umida Niazova, au terme d'un procès marqué par sa confession forcée. Ou encore la prolongation du placement en hôpital psychiatrique de
Djamshid Karimov, neveu du président de la République et journaliste indépendant, interné de force à Samarkand depuis septembre 2006.
“Reporters sans frontières s'inquiète de la volonté des représentants de certains Etats membres de l'Union européenne (UE) de ne pas poser de condition à l'établissement d'un dialogue avec l'Ouzbékistan. Le 14 mai, les sanctions votées en 2005 contre ce dernier seront réexaminées par le Conseil de l'UE. Si ces dernières sont levées ou allégées sans engagement tangible de l'Ouzbékistan en faveur d'une amélioration de la situation des droits de l'homme, l'UE court le risque d‘abandonner à leur sort les journalistes et les militants des droits de l'homme et de se décrédibiliser. L'Europe ne doit pas sacrifier la défense des droits de l'homme à l'accès aux hydrocarbures ouzbeks et devenir complice de la politique répressive d'Islam Karimov”, a déclaré l'organisation de défense de la liberté de la presse.
Les médias étrangers ne peuvent plus opérer sur le territoire ouzbek, où leurs représentants ne reçoivent pas d'accréditation. Après la Bristish Broadcast Corporation et Radio Free Europe / Radio Liberty, la Deutsche Welle a été la dernière en date à avoir dû fermer son bureau dans le pays. Des correspondants de médias étrangers ont également été agressés ou arrêtés, parmi lesquels Lobar Qaynarova, Vladislav Chekoyan etTulkin Karaev.
En février 2006, le gouvernement ouzbek a adopté une nouvelle disposition qui sanctionne les correspondants des médias étrangers qui oseraient critiquer sa politique. Le texte punit l'ingérence “dans les affaires intérieures” et les insultes à “l'honneur et la dignité des citoyens ouzbeks” et prévoit en cas d'infraction la possibilité de retirer leur accréditation aux journalistes.
Ce document introduit également des restrictions interdisant aux citoyens étrangers et ouzbeks de collaborer avec des journalistes non accrédités, sous peine de poursuites judiciaires. L'article 21 assimile clairement les journalistes à des terroristes, punissant d'expulsion ceux qui appelleraient “au renversement de l'ordre constitutionnel et à la haine raciale ou religieuse”.