Assassinat du blogueur américain Zachary Stoner : la piste professionnelle ne doit pas être exclue

“RSF est profondément choquée d’apprendre le décès de Zachary Stoner et présente ses condoléances à sa famille, ses amis, et ceux qui sont touchés par son travail, déclare Margaux Ewen, directrice du bureau Amérique du Nord de RSF. Zachary a donné la parole à des musiciens locaux et a couvert des sujets d’intérêt public pour les membres de sa communauté. Nous sommes terriblement préoccupés par ce meurtre et nous exhortons les autorités à enquêter afin de déterminer si cet acte atroce était lié à son travail de journaliste.”

Le travail du blogueur portait principalement sur les rappeurs de Chicago et les membres de gangs locaux. Fin 2017, le journaliste avait reçu des menaces dans le cadre de sa couverture de l’affaire Kenneka Jenkins, une jeune femme retrouvée morte dans la chambre froide d’un hôtel de Chicago en septembre.

Bien que l’enquête a conclu à un accident, la mort de l’adolescente a suscité beaucoup d’intérêt sur les réseaux sociaux et a été à l’origine de nombreuses théories du complot. Zachary Stoner avait réalisé des interviews filmées des amis de Kenneka Jenkins pour sa chaîne YouTube “ZachTV1”. Avant de publier ces vidéos sur Internet, il avait lui-même été la cible de tentatives d’intimidation. En octobre, il avait reçu un coup de fil anonyme lui intimant l’ordre “d’abandonner l’affaire… pour ta sécurité”. Des menaces lui avaient auparavant été adressées par téléphone et par email, et son matériel vidéo avait été dérobé dans le cambriolage de son domicile. Fin novembre, Zachary Stoner avait finalement publié les vidéos des interviews.

Les Etats-Unis se situent à la 45e place du Classement mondial de la liberté de presse 2018 établi par RSF, après avoir chuté de deux places par rapport à l’année dernière.