Un an après le meurtre du journaliste et enseignant, Edgar Amoro, le 2 février 2005 dans la ville de Pagadian (île de Mindanao, Sud), aucun suspect n'a été interpellé. Reporters sans frontières est scandalisée par cette impunité, tandis que les suspects circulent librement dans Pagadian.
Reporters sans frontières est indignée par l'impunité flagrante qui règne un an après le lâche assassinat, le 2 février 2005, du journaliste Edgar Amoro. Des mandats d'arrêt ont été émis, mais la police n'a jamais interpellé les suspects qui s'affichent ouvertement à Pagadian (île de Mindanao, Sud).
Reporters sans frontières réaffirme sa solidarité avec la famille d'Edgar Amoro qui se bat, malgré les menaces qui l'ont obligée à fuir Pagadian, pour que justice soit rendue.
« Nous demandons au général Arturo Lomibao, chef de la police, de tout mettre en œuvre pour que les suspects soient arrêtés et qu'une enquête digne de ce nom soit menée. La volonté affichée du général Arturo Lomibao de juguler la violence contre la presse doit se traduire dans les meilleurs délais par l'arrestation des exécutants et des commanditaires du meurtre d'Edgar Amoro », a déclaré l'organisation.
Le 2 février 2005, Edgar Amoro, journaliste et enseignant, a été abattu devant un collège de Pagadian. « En tuant mon mari, ils ont éliminé un témoin clef dans l'affaire Damalerio (journaliste assassiné en mai 2002) et un homme courageux qui continuait à dénoncer la corruption et les injustices sociales à Pagadian. Cinq jours avant sa mort, il avait lu lors de son émission sur la radio DXKP une lettre ouverte dénonçant l'absence d'Etat de droit dans la ville», a expliqué Elvira Amoro à Reporters sans frontières.
Selon une enquête de Reporters sans frontières, des supérieurs hiérarchiques et des proches du policier Guillermo Wapile, condamné en 2005 à la prison à perpétuité pour le meurtre du journaliste Edgar Damalerio, sont impliqués dans l'élimination physique d'Edgar Amoro.
Ainsi, les deux assassins s'étaient postés à l'intérieur du collège où enseignait Edgar Amoro, âgé de 46 ans, grâce à la complicité des gardiens de l'établissement, salariés de l'agence de sécurité dirigée par un proche d'Asuri Hawani, ancien chef de la police de Pagadian. De peur de représailles, aucun des dizaines de témoins du meurtre n'a répondu aux enquêteurs. Des proches d'Asuri Hawani auraient directement menacé des témoins.
Les deux suspects, « Madix » Maulana et Norhan Ambol, bien que l'objet de mandats d'arrêt, n'ont jamais été inquiétés par la police. Selon un journaliste de Pagadian, ils s'affichent, depuis plusieurs mois, dans les rues de la ville.
A Pagadian toujours, la police a identifié et interpellé un agent des services de renseignement militaire, suspect dans le meurtre, le 20 janvier 2006, du journaliste de radio Rolly Canete. Cette avancée dans l'enquête est intervenue quelques jours seulement après une visite du général Arturo Lomibao dans la ville.
Au moins cinq journalistes ont été tués à Pagadian au cours des cinq dernières années. « Il n'y a pas d'amélioration durable de la sécurité dans la ville. Ceux qui ont fait assassiner Damalerio et Amoro ne sont pas inquiétés », a déclaré Hernan de la Cruz, directeur du journal local Zamboanga Scribe, à Reporters sans frontières.