Assassinat de Deyda Hydara, correspondant de l'AFP et de Reporters sans frontières

Reporters sans frontières exprime son immense tristesse et son indignation après l'assassinat de son correspondant en Gambie, Deyda Hydara, abattu de trois balles dans la tête, dans la soirée du 16 décembre 2004. « La mort de Deyda Hydara est une tragédie qui afflige profondément toute notre équipe, a déclaré l'organisation. Nous allons nous rendre à Banjul dans les plus brefs délais pour assister sa famille et exiger une enquête sérieuse des autorités. »

Reporters sans frontières exprime son immense tristesse et son indignation après l'assassinat de son correspondant en Gambie, Deyda Hydara, abattu de trois balles dans la tête, dans la soirée du 16 décembre 2004. « La mort de Deyda Hydara est une tragédie qui afflige profondément toute notre équipe, a déclaré l'organisation. Nous allons nous rendre à Banjul dans les plus brefs délais pour assister sa famille et exiger une enquête sérieuse des autorités. » Agé de 58 ans, Deyda Hydara était directeur de publication et copropriétaire de l'hebdomadaire indépendant The Point et correspondant local de l'Agence France-Presse (AFP) depuis 1974. Parfaitement francophone, il était également l'un des plus anciens correspondants de Reporters sans frontières en Afrique, mettant toute son autorité au service de la liberté de la presse depuis 1994. Toutes ces années, sa vigilance et son professionnalisme ont été d'un grand secours pour les journalistes de son pays. Il était marié et père de quatre enfants. Alors qu'il sortait de son bureau peu après minuit, un ou plusieurs inconnus lui ont tiré dessus. Deux employés de son journal qui se trouvaient avec lui ont été blessés dans l'attaque. La police gambienne a annoncé l'ouverture d'une enquête. Cet assassinat survient dans un contexte de tension entre les autorités gambiennes et la presse indépendante. L'Assemblée nationale gambienne a adopté, le 14 décembre, une loi qui fait de tous les délits de presse des crimes passibles d'emprisonnement. Une seconde loi prévoit de multiplier par cinq les cautions à payer par les propriétaires de journaux. Dans une lettre datée du 16 décembre, Reporters sans frontières avait exhorté le président de Gambie, Yayah Jammeh, à « reconsidérer la décision de l'Assemblée nationale et à ne pas signer ces deux lois, pour que les journalistes gambiens puissent travailler dans un climat serein et professionnel. » Les journalistes s'étaient récemment mobilisés contre l'instauration d'une Commission des médias, sorte de tribunal de la pensée, finalement dissoute le 13 décembre. Les nouvelles lois adoptées par le Parlement prenaient le contre-pied de cette avancée, laissant présager des conséquences très néfastes pour l'exercice du métier de journaliste dans le pays.
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Updated on 20.01.2016