Assassinat d’un photographe à Lima : “le mobile professionnel doit être exploré”

Reporters sans frontières demande à ce que la piste professionnelle soit prise en compte dans l’enquête sur l’assassinat du photographe du quotidien El Comercio Luis Choy Yin Sandoval. La victime, âgée de 40 ans, a été tuée par balles devant son domicile de Lima, le 23 février 2013. Cette tragédie survient dans un contexte de regain de violence envers la presse péruvienne. Luis Choy Yin Sandoval s’apprêtait à sortir de son garage à bord de sa voiture, lorsqu’un véhicule lui a barré la route. Malgré quelques divergences dans les témoignages, il est établi qu’un individu en serait descendu puis aurait échangé quelques mots avec le journaliste avant d’ouvrir le feu dans sa direction, l’atteignant à la tête et à l’abdomen. Ni la voiture ni aucun effet personnel de la victime n’ont été dérobés. “La thèse du vol étant a priori écartée, il importe de savoir si Luis Choy Yin Sandoval était exposé à d’éventuelles représailles en raison de ses activités professionnelles. Agressions, attentats et harcèlements judiciaires continuent d’affecter gravement la liberté d’information au Pérou, dont les autorités tardent à engager de réels efforts de protection en faveur des journalistes et de leurs rédactions”, a déclaré Reporters sans frontières. Si le mobile de cette nouvelle affaire reste à établir, les motifs d’attaques envers les professionnels de l’information sont souvent connus, surtout en province. Ces affaires, liées à des conflits politiques locaux, ne restent que trop rarement élucidées. Ainsi, le 5 février 2013 à Cañete, dans les environs de Lima, trois individus ont ouvert le feu sur Juan Carlos Yaya Salcedo, employé de la station Radio Max, le blessant à la jambe. Comme l’a rappelé l’Institut Presse et Société (IPYS), le journaliste dénonçait à l’antenne des irrégularités commises au sein de la municipalité du district de Nuevo Imperial. De même, le 8 février 2013, la station Radio Paraiso 92.1 FM a été incendiée pour la deuxième fois depuis le début de l’année et réduite au silence à Olmos, dans la région de Lambayeque (Nord-Ouest). Son administrateur, José Luis Cobeñas Ipanaqué, a mis, là encore, en cause l’équipe municipale dont la radio dénonçait la gestion. Reporters sans frontières se mobilisera en faveur de la reconstruction de Radio Paraiso. Le Pérou occupe la 105ème place, sur 179 pays, dans le dernier Classement Mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.
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Mise à jour le 20.01.2016