Arrestation du poète et journaliste Shi Tao

Le journaliste Shi Tao a été arrêté le 24 novembre 2004 à Taiyuan, dans la province du Shanxi (Nord-Est). Il est désormais détenu à Changsha, dans la province du Hunan (sud du pays). Reporters sans frontières dénonce cette nouvelle arrestation qui s'ajoute aux pressions régulières que subissent les journalistes en Chine populaire. A deux jours du sommet Union européenne - Chine de La Haye (Pays-Bas), le 8 décembre 2004, Reporters sans frontières demande à la délégation européenne de faire pression sur le Premier ministre chinois, Wen Jiabao, pour que cessent les arrestations arbitraires des professionnels de l'information. L'organisation exige des autorités chinoises la libération immédiate de Shi Tao. Le 24 novembre, Shi Tao, 36 ans, a été arrêté à son domicile à Taiyuan (Nord-Est), pour avoir "divulgué des renseignements confidentiels concernant l'Etat". La police a pénétré chez lui sans autorisation, l'a arrêté et lui a confisqué son ordinateur ainsi que certains documents personnels. Avant de partir, les agents ont demandé à Wang Huan, la femme de Shi Tao, de n'avertir personne, surtout pas les médias, sinon son mari serait maltraité. Le journaliste a été arrêté par la police du Bureau de la sécurité nationale de Changsha (sud du pays). Il travaillait jusqu'en mai dernier, pour le quotidien Dangdai Shang Bao (Contemporary Trade News). Le poète et journaliste collaborait pour plusieurs journaux. Il avait également écrit de nombreux articles sur des forums en ligne, notamment le Min Zhu Lun Tan (Democracy Forum). Dans une lettre adressée à sa famille, Shi Tao a expliqué qu'il avait été transféré à Changsha et assuré qu'il se portait bien. Shi Hua, son frère, a confié à Reporters sans frontières que ses proches étaient néanmoins très inquiets. La famille, qui n'a en effet reçu qu'une "lettre de détention" au lieu, comme le voudrait la loi, d'un "certificat de détention", ne peut pas lui rendre visite. Elle ignore encore quels sont les réels motifs de sa détention. Reporters sans frontières rappelle que 25 journalistes et 62 cyberdissidents sont actuellement emprisonnés en Chine.