Arrestation de deux présentateurs télé à Kaboul
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Reporters sans frontières s'inquiète de l'arrestation, le 23 mars 2009, à Kaboul, de Fahim Kohdamani, journaliste et animateur de la chaîne de télévision privée Emroz et l'interpellation de Ajmal Alamzai, journaliste à la chaîne de télévision privée Ariana TV.
"Nous demandons aux autorités afghanes la libération immédiate et sans condition de Fahim Kohdamini. A nouveau, le gouvernement afghan ne respecte pas la liberté de la presse et décide l'arrestation arbitraire de journalistes n'ayant rien à se reprocher", a déclaré l'organisation.
Fahim Kohdamani a été arrêté sur ordre du procureur de Kaboul pour avoir diffusé des musiques sur Emroz et pour avoir animé l'émission "Biya wa Bibin" ("viens voir") sur la même chaîne. Le journaliste est accusé par le procureur d'avoir diffusé des programmes "anti-islamiques" et "vulgaires".
Cette arrestation est liée au fait que la chaîne a diffusé des musiques le jour même de la célébration de la mort du troisième Imam chiite, le 7 janvier 2009. Depuis, le clergé a envoyé plusieurs lettres au président Karzaï critiquant le non-respect des "valeurs religieuses".
Najeebullah Kabuli, directeur d'Emroz, a déclaré à Reporters sans frontières que, selon lui, ce sont des enjeux politiques et notamment l'intervention des pays voisins, qui se cachent derrière cette affaire. En effet, d'autres chaînes de télévision ont diffusé des musiques et des séries indiennes, mais n'ont pas été inquiétées.
Ajmal Alamzai, présentateur de l'émission Didadgah, sur la chaîne de télévision privée Aryana TV, a également été arrêté le 23 mars par la direction de la sécurité nationale, pour avoir diffusé un reportage comportant une série d'entretiens avec d'anciens responsables taliban à Kaboul dans lequel il a demandé en direct par téléphone la réaction d'un porte-parole des taliban. Il a été libéré le 23 mars vers minuit.
"Cette émission traitait de la déclaration de Barak Obama au sujet du 'dialogue avec les talibans modérés' et ne mettait pas en danger la sécurité de l'Afghanistan. Mais cette interpellation est illégale car le journaliste a pratiquement été enlevé dans la rue et personne n'a été prévenu. De plus, pour toute arrestation, un avis de la Commission de vérification des fautes des médias est nécessaire", a déclaré Ehsanollah Aryanzai, directeur de Ariana TV, à RSF.
Pour plus d'information sur la liberté de la presse en Afghanistan, vous pouvez consulter le rapport publié récemment par RSF, intitulé "Sept ans de gouvernement de Hamid Karzaï : quels bénéfices pour la liberté de la presse?"
Publié le
Updated on
20.01.2016