Arauca : l'information en danger

Dans son rapport, une mission d'enquête internationale revient sur les menaces, pressions et entraves auxquelles sont soumis journalistes et médias dans le département d'Arauca (Nord-Est). Elle dénonce tant les agissements contre la presse des guérillas et groupes paramilitaires que "le contrôle constant exercé par l'armée sur les informations diffusées par la presse locale".

Dans un rapport publié aujourd'hui, une mission d'enquête sur la situation de la liberté de la presse revient sur les menaces, pressions et entraves auxquelles sont soumis journalistes et médias dans le département d'Arauca (Nord-Est), récemment décrété "zone spéciale de réhabilitation et consolidation" par le gouvernement d'Alvaro Uribe. Intitulé "Arauca : l'information en danger", le rapport dénonce tant les agissements contre la presse des guérillas et groupes paramilitaires que "le contrôle constant exercé par l'armée sur les informations diffusées par la presse locale". En conclusion, il formule plusieurs recommandations à l'attention de l'Etat colombien, des groupes armés, des médias et des organisations civiles, en vue de protéger un droit violé quotidiennement dans le département d'Arauca : celui d'informer et d'être informé sans pressions ni censure. La mission d'enquête, qui s'est rendue sur place les 28 et 29 novembre derniers, était composée de représentants de cinq organisations : Reporters sans frontières ; l'organisation latino-américaine Instituto Prensa y Sociedad (IPYS) ; les associations colombiennes Fundación para la Libertad de Prensa (FLIP) et Proyecto Antonio Nariño ; et le programme "Unité de réponse rapide" de la Société interaméricaine de presse (SIP). L'envoi d'une mission d'enquête trouve son origine dans l'assassinat, le 28 juin dernier, d'Efraín Varela, le reporter le plus influent de la région, et par la multiplication dans ce département des cas de menaces contre les journalistes. La récente proclamation de trois localités de l'Arauca "zone spéciale de réhabilitation et consolidation" par le gouvernement explique également cette initiative. Sur place, les professionnels de la presse ont confié aux membres de la mission que l'assassinat d'Efraín Varela "a radicalement changé la manière de faire du journalisme". Les représentants des cinq organisations de défense de la liberté de la presse ont pu constater comment, depuis cet assassinat, la circulation de l'information s'est encore réduite. "Invités à évaluer le degré de respect de la liberté de la presse dans leur région, sur une échelle de 1 à 10 (où 10 représente un respect total), les journalistes d'Arauca lui octroient un 4", conclut le rapport. Lire le rapport "Arauca : l'information en danger". Le rapport est également disponible sur les sites suivants : - (FLIP) - (IPYS) - (Proyecto Antonio Nariño) - (IAPA)
Publié le
Updated on 20.01.2016