Après deux mois de suspension, l'enquête sur le meurtre des cinq journalistes de Balibo reprend
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Après deux mois de suspension afin de réunir de nouveaux témoins et de rassembler de nouvelles preuves, l'enquête sur le meurtre de Brian Peters et de quatre de ses confrères journalistes, le 16 octobre 1975 à Balibo (Timor Leste), a repris à huis clos le 2 mai 2007. Reporters sans frontières se réjouit de la réouverture de l'enquête menée par la juge Dorelle Pinch et espère que cette nouvelle série d'audiences permettra de faire la lumière sur tous les aspects de ce quintuple crime. L'organisation estime qu'il n'est pas trop tard pour que les coupables soient punis.
"Nous demandons que les personnes convoquées par Dorelle Pinch, notamment Gough Whitlam, Yunus Yosfiah, Guy Peterson, Michael Griggs, Ronald Shepherd, Sam O'Shea et Brian Osborne, viennent témoigner devant la cour de Sydney. Leurs déclarations sont cruciales et pourraient permettre d'éclaircir les dernières zones d'ombre dans cette enquête. Justice doit enfin être rendue aux familles des cinq journalistes morts pour en avoir "trop vu" le 16 octobre 1975 à Balibo," a affirmé Reporters sans frontières.
Le 2 mai 2007, David Jenkins, ancien journaliste du service international du Sydney Morning Herald, a déclaré devant la cour de Sydney que des officiers de l'armée indonésienne étaient au courant de la présence des journalistes à Balibo avant leur assaut. Ainsi, lors d'une interview datée du 22 juillet 1995, le général indonésien Benny Murdani a affirmé savoir que les cinq journalistes se trouvaient à Balibo. A la même période, mais dans une interview différente, le colonel indonésien Dading Kabualdi a également déclaré être à Balibo ce jour-là. David Jenkins a ajouté qu'il avait obtenu des aveux tacites de la part de Yunus Yosfiah sur sa présence à Balibo, lors d'un entretien téléphonique en 1999, alors que ce dernier était ministre de l'Information.
Dans la matinée du 3 mai 2007, un témoin, qui travaillait comme opératrice à l'International Telephone Exchange à Sydney, a affirmé avoir entendu la voix d'un homme anglo-saxon annonçant depuis Dili à son interlocuteur du quotidien Age à Melbourne, que cinq journalistes avaient été tués par l'armée indonésienne. Elle a affirmé être restée silencieuse durant toutes ces années de peur d'être réprimandée par le Official Secrets Act. D'autres témoins ont également exprimé leur réserve, malgré les promesses d'immunité formulées par la juge, quant à parler librement devant la cour.
L'audience du 3 mai dans l'après-midi a été marquée par la lecture de plusieurs courriers reçus, entre la suspension des audiences, de la part d'hommes politiques en place en 1975. Bill Morrison, ministre de la Défense de l'époque, a confirmé par écrit avoir été informé du meurtre des journalistes, seulement six heures après les faits, durant une réunion au ministère de la Défense en présence du chef des Services secrets, Gordon Jockel. Bill Morrison a également déclaré que ces informations lui avaient été confirmées de nouveau vers 16 heures le même jour par le secrétaire du ministère des Affaires étrangères de l'époque, Arthur Tange.
Enfin, le Premier ministre de l'époque, Gough Whitlam, continue d'affirmer qu'il n'a été informé des faits que le 21 octobre 1975. Il devrait témoigner, tout comme son ministre de la Défense, Bill Morrisson, devant la juge le 8 mai. En revanche, l'ambassadeur australien en Indonésie de l'époque, Richard Woolcott, n'a pas été convoqué alors qu'il aurait rencontré de hauts responsables de l'armée indonésienne avant le quintuple meurtre.
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Updated on
20.01.2016