Après de nouvelles condamnations de journalistes en Birmanie, RSF appelle à un renforcement des sanctions contre la junte

Trois nouveaux journalistes viennent d’être condamnés à des peines de quatre et cinq ans de prison. Reporters sans frontières (RSF) demande leur libération immédiate et appelle à une plus grande mobilisation de la communauté internationale.

En moins de trois semaines, la junte a condamné pas moins de cinq journalistes à de lourdes peines de prison. Dernière condamnation en date : celle du  journaliste indépendant Soe Yarzar Tun, basé à Rangoun, qui a écopé, vendredi 16 décembre, de quatre ans d’emprisonnement avec travaux forcés, sur la base de la section 52(a) de la loi antiterroriste, selon les informations de l’Association birmane d'assistance aux prisonniers politiques (AAPP).



Le tribunal spécial de la prison d’Insein a par ailleurs prononcé deux sentences respectives de cinq ans de réclusion criminelle contre les rédacteurs en chef du portail d’information en ligne
Thingangyun Post Htet Htet Aung et Wai Linn Yu, accusés d’avoir détenu des explosifs lors de leur arrestation, le 11 septembre 2021. 

Ces trois nouvelles sentences ont été prononcées après les condamnations fin novembre et début décembre, des journalistes Sithu Aung Myint et Myo San Soe à des peines de prison record de 12 et 15 ans

“Les généraux birmans s’enferment dans une politique de terreur, en première ligne de laquelle figurent les journalistes”, regrette le responsable du bureau Asie-Pacifique de RSF, Daniel Bastard. "A moins de deux mois du deuxième anniversaire du putsch de février 2021, la communauté internationale doit adopter de plus dures sanctions contre la dictature de Naypyidaw”.



Acharnement judiciaire



Soe Yarzar Tun avait été arrêté une première fois le 28 février 2021, alors qu’il couvrait les manifestations opposées au coup d'État militaire. Détenu dans la prison d’Insein en vertu de la section 505(a) du Code pénal, qui punit la diffusion de fausses nouvelles contre les représentants du gouvernement, le reporter avait été libéré le 30 juin suivant dans le cadre d’une amnistie.



Il a été arrêté une nouvelle fois le 10 mars dernier dans la ville de Thonse, au nord de Rangoun, quelques jours après avoir échappé à une
descente de militaires dans le monastère où il séjournait. Son cas illustre l’acharnement judiciaire auquel se livre le régime birman contre les employés des médias.



Pas moins de 62 journalistes sont actuellement détenus en Birmanie, ce qui fait du pays, situé à la 176e place sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF, la deuxième prison de journalistes au monde.

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Birmanie
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