Appel à la libération du journaliste Milton Chacaguasay Flores emprisonné pour "injure"
Reporters sans frontières demande la libération de Milton Chacaguasay Flores, propriétaire et directeur de l'hebdomadaire La Verdad, basé à Machala (Sud-Ouest), condamné en appel, le 15 novembre 2008, à dix mois de prison ferme pour “ injure” envers un juge. La moitié de la peine ayant été effectuée, le journaliste peut être libéré pour bonne conduite.
Reporters sans frontières demande la libération de Milton Chacaguasay Flores, propriétaire et directeur de l'hebdomadaire La Verdad, basé à Machala (Sud-Ouest), condamné en appel, le 15 novembre 2008, à dix mois de prison ferme pour “ injure” envers un juge. La moitié de la peine ayant été effectuée, le journaliste peut être libéré pour bonne conduite.
“Nous demandons aux autorités judiciaires équatoriennes d'émettre un avis favorable à sa libération. Cette affaire pose inévitablement la question de la dépénalisation des délits de presse. L'incarcération ne répare pas l'offense dont le plaignant s'estime victime, elle ne cadre ici en rien avec un objectif de protection de la société et elle ne préviendra jamais la presse d'éventuels abus. La législation doit être révisée”, a déclaré Reporters sans frontières.
Les délits de presse restent passibles de peines de prison dans la loi équatorienne, à l'inverse d'une tendance générale à la dépénalisation sur le continent, conformément à l'article 13 de la Convention interaméricaine des droits de l'homme et à la jurisprudence de la Cour interaméricaine des droits de l'homme.
Á l'origine de la plainte contre Milton Chacaguasay Flores, le juge Silvio Castillo avait été mis en cause pour “enrichissement illicite” dans un article publié en septembre 2007. En mai 2008, Milton Chacaguasay Flores avait été relaxé en première instance, après avoir démontré au tribunal que ni lui ni sa rédaction n'étaient les auteurs de l'article, publié dans un encart gracieux cédé par le journal et qui ne mentionnait même pas le nom du magistrat.
Silvio Castillo a fait appel de cette relaxe et obtenu gain de cause, le 15 novembre 2008. La même juridiction d'appel avait déjà condamné Milton Chacaguasay Flores à huit mois de prison ferme, en février 2008, pour “injure” envers un dirigeant du Parti social chrétien, qu'il aurait accusé de corruption.