Slovénie

Paysage médiatique

Malgré sa taille réduite, le marché des médias est diversifié en Slovénie. Le segment TV et radio comprend le radiodiffuseur public influent RTV Slovenija et des radiodiffuseurs privés tels que POP TV. Les journaux en ligne comprennent des titres traditionnels tels que Delo et Vecer, mais également des sites plus récents comme Necenzurirano.si. Les médias sous contrôle direct d’un parti sont peu nombreux. 

Contexte politique

Si les médias publics avaient déjà fait l’objet de pressions politiques par le passé, celles-ci se sont considérablement accrues depuis le retour au pouvoir, en 2020, du Premier ministre Janez Janša, coutumier d’insultes contre les journalistes jugés trop critiques. Le gouvernement a arbitrairement suspendu, pendant plusieurs mois, le financement de l’agence de presse nationale STA, et a nommé des personnes proches du pouvoir dans la direction et les organes de surveillance de RTV Slovenija.  

Cadre légal

La liberté de la presse est protégée par un cadre juridique solide. Toutefois, la diffamation n’est toujours pas dépénalisée, ce qui permet aux politiques d'enclencher des procédures-bâillons (SLAPPs) contre les médias. Certains médias ont également souffert de pressions judiciaires pour révéler leurs sources. Pendant la pandémie de Covid-19, les journalistes critiques du gouvernement ont déploré un accès discriminatoire à l’information publique. 

Contexte économique

Si la publicité privée et la monétisation de contenus représentent une partie importante des recettes des médias, leur financement est fragilisé par la distribution opaque de la publicité d’État. En outre, des médias contrôlés par les proches du parti démocrate slovène (SDS) - le parti du Premier ministre Janez Janša - ont bénéficié de l’investissement de la part des oligarques hongrois loyaux à Viktor Orban. Le manque de transparence dans la propriété des médias, héritage d’une privatisation faiblement réglementée, menace l’indépendance de certaines rédactions. 

Contexte socioculturel

Les journalistes qui enquêtent sur les affaires de corruption ou sur la gestion de la pandémie de Covid-19 font l’objet de harcèlement en ligne de la part des soutiens du Premier ministre. Les femmes journalistes sont menacées de manière particulièrement violente. En revanche, la société s’est montrée solidaire avec les journalistes en contribuant massivement à la cagnotte organisée pour l’agence de presse nationale STA après la suspension de son financement par le gouvernement.

Sécurité

Dans le contexte de la polarisation politique de la société, accentuée par la rhétorique agressive du Premier ministre, plusieurs journalistes - critiques ou non du gouvernement - ont été insultés ou agressés pendant les manifestations ces deux dernières années.