Alors qu'une délégation de l'Union européenne est en Chine, un cyberdissident est arrêté pour avoir défendu les droits des ouvriers
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Shi Xiaoyu est détenu depuis le 20 octobre 2005 à Chongqing pour avoir notamment mis en ligne des informations sur la répression contre des travailleurs de cette grande ville industrielle du sud-ouest de la Chine.
«La détention de Shi Xiaoyu, dont les prises de position sur Internet ne font que défendre certains droits accordés aux travailleurs par la Constitution chinoise, est inacceptable. Alors qu'une délégation de l'Union européenne est actuellement en Chine pour discuter de la situation des droits de l'homme, il est choquant d'apprendre l'arrestation d'un nouveau cyberdissident. Les autorités chinoises doivent immédiatement libérer Shi Xiaoyu et la soixantaine d'autres cyberdissidents emprisonnés », a déclaré Reporters sans frontières.
Le 20 octobre 2005, des membres du Département de la sécurité publique de Chongqing se sont rendus à Shaoxing (province de Zhejiang, Est) pour interpeller Shi Xiaoyu à son domicile et l'escorter jusqu'à Chongqinq. Les policiers ont également saisi son ordinateur portable et des écrits personnels. Son lieu de détention demeure inconnu à ce jour.
Depuis fin septembre 2005, Shi Xiaoyu tente d'aider des ouvriers de la sidérurgie de Chongqing qui luttent contre la corruption de certains dirigeants. La police a violemment réprimé, mi-octobre, les divers rassemblements. Selon certaines informations publiées sur Internet, ces actions policières auraient causé la mort de deux travailleurs et de nombreux autres auraient été blessés et arrêtés. Le Département de la propagande de Chongqing a imposé un black-out de l'information sur ces événements.
Shi Xiaoyu, âgé de 50 ans, avait déjà été emprisonné en 1976 pour avoir critiqué certaines orientations maoïstes. Il avait alors été condamné à mort, sans que la sentence soit appliquée. Après sa libération en 1979, il avait repris ses études et travaillait depuis 2001 dans de petites entreprises implantées à Shaoxing. Le syndicaliste mettait en ligne des informations sur les droits des travailleurs. Il avait été averti par la police début octobre des risques qu'il encourait. Selon l'organisation chinoise Chinese Rights Defenders, Shi Xiaoyu avait alors écrit sur Internet qu'il comptait mettre fin à ses activités militantes.
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Updated on
20.01.2016