Alors que le mouvement s’étend à travers l’Iran, RSF dénonce l'arrestation de plusieurs journalistes et la censure massive des réseaux sociaux

Plusieurs journalistes ont été arrêtés en Iran, alors que le pays connaît une vague de manifestations en réaction à la mort, le 16 septembre, de Mahsa Amini après son arrestation par la police des mœurs. Reporters sans frontières (RSF) demande leur libération immédiate et dénonce la multiplication des attaques contre le droit à l’information dans le pays.

“Dans un contexte de grande violence, en s’en prenant aux journalistes après avoir largement restreint l'accès à WhatsApp et à Instagram, les autorités iraniennes envoient un message clair : aucun compte rendu des contestations ne doit être diffusé, observe le Bureau Moyen-Orient de Reporters sans frontières. RSF exige que ces journalistes soient immédiatement relâchés, ainsi que la levée immédiate de toutes les restrictions qui nient le droit des Iraniens à s’informer.”

Le décès de Mahsa Amini, jeune Iranienne kurde de 22 ans, après son arrestation pour "port de vêtements inappropriés" par la police des mœurs à Téhéran, le 16 septembre, a déclenché une vague de protestation massive en Iran. Dans le contexte de ces manifestations, qui s’étendent désormais à travers tout le pays et ont déjà fait 36 morts selon plusieurs ONG (17 selon les autorités), la République islamique d'Iran multiplie les attaques contre le droit à l’information. Ce vendredi 23 septembre, ce sont des milliers de personnes qui ont défilé dans plusieurs villes d’Iran à l’appel des autorités pour défendre le port du voile et dénoncer les “mercenaires” qui manifestent depuis une semaine.

Selon les sources de RSF, plusieurs journalistes locaux ont été menacés et convoqués. Ainsi, le 20 septembre 2022, Masoud Kourdpour, le rédacteur en chef du site d’information Mokeryan a été arrêté par les agents du renseignement dans la ville de Boukan. Au moins une dizaine de journalistes et de journalistes citoyens ont été convoqués et menacés dans plusieurs villes, notamment à Rasht, à Sari et à Amol  au nord du pays, et à Ahvaz dans la province du Khouzistan au sud. 

Nilufar Hamedi, la journaliste qui s'était rendue dans l'hôpital où Mahsa Amini se trouvait dans le coma et qui a contribué à alerter l’opinion sur sa situation, a, elle, été arrêtée, a annoncé sur Telegram le journal Shargh pour lequel elle travaille. La photojournaliste Yalda Moaiery a également été arrêtée cette semaine alors qu'elle couvrait les manifestations à Téhéran. 

La République islamique d'Iran a, en outre, restreint drastiquement l’accès à Instagram et à WhatsApp et a organisé de nombreuses coupures du réseau Internet depuis le début des manifestations. Le Kurdistan iranien, région natale de Mahsa Amini et foyer initial des manifestations, a fait l’objet d’un blocage total. D’autres restrictions partielles ont été observées à Téhéran et dans d’autres grandes métropoles du pays.

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