Ali Lmrabet empêché de faire paraître un journal
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Le 12 janvier 2005, le journaliste Ali Lmrabet a déposé une demande d'autorisation pour la parution d'un nouvel hebdomadaire auprès du bureau des journaux du tribunal de première instance de Rabat, en remplacement de Demain magazine, interdit au Maroc depuis mai 2003. En retour, on lui a refusé un récépissé puis l'accès au bureau du procureur du roi.
Reporters sans frontières dénonce le harcèlement dont est victime Ali Lmrabet. « L'acharnement des autorités marocaines contre Ali Lmrabet semble sans limites. Il est pourtant urgent que les lois soient respectées. Les autorités n'ont pas le droit de refuser la publication d 'un nouveau journal sans donner de motif valable. », a ajouté l'organisation.
Le 12 janvier, le journaliste marocain s'est présenté au bureau des journaux du tribunal de première instance de Rabat pour déposer un dossier de demande de parution d'un nouvel hebdomadaire francophone satirique. Il avait auparavant annoncé dans la presse qu'il déposerait le nom Après-demain. Et c'est sans surprise qu'il a appris, au bureau des journaux, que ce nom était déjà pris. Il a donc déposé un dossier pour faire paraître Demain libéré. Les autorités ont tenté de trouver d'autres failles au dossier, mais il était complet. Le substitut du procureur lui a alors demandé de revenir le lendemain. Ce jour-là, un policier a interpellé M. Lmrabet par son nom et lui a interdit l'accès au bureau du procureur en déclarant qu'il ne faisait qu'appliquer des instructions.
La loi est pourtant claire. Lorsqu'un dossier de demande de publication est déposé, les autorités doivent en retour, comme l'indique l'article 6 du code de la presse et de l'édition, « immédiatement donner (un) récépissé provisoire cacheté et daté. Le récépissé définitif est délivré obligatoirement dans un délai maximum de 30 jours, à défaut, le journal peut paraître ».
M. Khalid Mokhtari, attaché de presse auprès du ministère de la Justice, a déclaré à Reporters sans frontières que le dossier de M. Lmrabet nécessitait des éclaircissements. M. Lmrabet a pour sa part souligné : « Je sais parfaitement que pour que je puisse publier un journal au Maroc, Mohammed Bouzoubaâ, ministre de la Justice, doit impérativement consulter le roi Mohammed VI, ou l'un de ses conseillers. Mon affaire est directement gérée par le Palais ».
Ali Lmrabet, rédacteur en chef de Demain Magazine et Douman, avait été condamné, le 21 mai 2003, par le tribunal de Rabat, à quatre ans de prison ferme pour « outrage à la personne du roi », « atteinte à l'intégrité territoriale » et « atteinte au régime monarchique ». Le 17 juin, sa peine avait été réduite en appel à trois ans de prison. Le 10 décembre, Ali Lmrabet avait reçu le prix Reporters sans frontières- Fondation de France. Le 7 janvier 2004, il avait bénéficié d'une grâce royale, ainsi que d'autres journalistes également emprisonnés.
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Updated on
20.01.2016