Agression d'un photojournaliste, conséquence d'un climat politique toujours tendu

Reporters sans frontières condamne l'agression de Yathurshan Premachchandran, du quotidien en langue tamoul Sudar Oli par des militants du JVP (Front populaire de libération), qui le soupçonnaient d'appartenir au LTTE (mouvement armé des Tigres tamouls). Le 23 août 2005, alors qu'il couvrait une manifestation du JVP, le photojournaliste a été violemment agressé par des membres du cortège qui lui ont confisqué son appareil photo, son téléphone portable et son portefeuille avant de le passer à tabac. « Il est scandaleux que les journalistes sri lankais fassent ainsi les frais des tensions politiques qui agitent le pays. Au cours des 12 derniers mois, trois journalistes ont été tués et des dizaines d'autres agressés. Reporters sans frontières demande aux militants, de quelque bord qu'ils soient, de cesser de faire des journalistes leurs boucs émissaires», a déclaré l'organisation. Yathurshan Premachchandran, du Sudar Oli, prenait des photos d'une manifestation organisée par le JVP, lorsque des manifestants l'accusant d'appartenir au LTTE l'ont violemment pris à partie. Après l'avoir frappé, les militants du JVP ont remis le journaliste à des policiers, qui l'ont conduit au commissariat de Colombo, où des officiers des services de renseignements sont venus l'interroger. Soupçonné d'appartenir au mouvement armé des Tigres tamouls, il a ensuite été transféré dans les locaux de la police criminelle avant de comparaître devant un juge. Le journaliste a été relâché sous caution.
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Updated on 20.01.2016