Afghanistan : deux stations de radio attaquées en moins d’une semaine

Reporters sans frontières (RSF) condamne les récentes attaques contre des médias en Afghanistan. Le 26 décembre 2018, la radio Nedai sobh, située à Ghoryan, dans la province de Hérat, a été cible d’une roquette, et le 23 décembre, la radio Elina à Norgaram, dans la province de Norestan, a été attaquée par les hommes armés.

Le 26 décembre au soir, la radio Nedai Sobh a été la cible d’une roquette RPG2 lancée à bout portant. Cette attaque n’avait pas fait de victime et peu de dégât matériel. « A 10h du matin, j’ai reçu un appel téléphonique d’un individu, se présentant comme un responsable des Talibans, qui a revendiqué l’attaque et menacé de tuer tout le personnel si nos programmes continuaient”, a déclaré à RSF, Javid Azizi, le directeur de la radio. De son côté, le porte-parole des Talibans, Zabihullah Mujahid, a démenti cette information. Abdelahad Valizadeh, porte-parole de la police, a confirmé l’attaque et indiqué qu’une enquête était en cours. Depuis sa création, en 2003, Nedai Solh émet plusieurs heures d’émissions culturelles et sociétales. Javid Azizi a expliqué que l’attaque venait des Talibans qui ont déjà “plusieurs fois menacé le personnel pour avoir diffusé de la musique et des voix de femmes”.


Trois jours plus tôt, le 23 décembre au soir, c’est la radio Elina qui a été attaquée par des hommes armés. Selon son directeur Bashir Ahmad Ahamadi, « ils ont détruit une partie du matériel, notamment l’antenne émetteur et ont emmené un des collaborateurs de la radio et pris deux ordinateurs ». Le journaliste a été libéré quelques heures plus tard. Dépêchée sur place, la police a lancé l’alerte. Malgré l’arrestation de plusieurs suspects, l’enquête n’a que peu avancé. La radio a été créée en 2010, et n’avait jusqu’alors pas reçu de menaces.


Alors que les efforts de paix se multiplient, l’augmentation des violences contre les médias est inacceptable, déclare Réza Moini, responsable du bureau Iran-Afghanistan de RSF. Nous demandons au gouvernement afghan de mener une enquête rigoureuse pour identifier au plus vite les responsables et les commanditaires de ces attaques. L’impunité encourage les ennemis de la presse, il est indispensable que la protection des journalistes devienne une priorité pour tous.” 


L’Afghanistan se situe à la 118e place sur 180 pays dans le Classement mondial de la liberté de la presse 2018 établi par Reporters sans frontiè

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Mise à jour le 03.01.2019