Affaire Ren-TV : Olga Romanova démissionne ainsi que trois responsables de la chaîne

Olga Romanova a finalement décidé de quitter la chaîne de télévision Ren-TV le 5 décembre 2005. Elena Fedorova, directrice de l'information, Tatiana Kokova, productrice de l'émission « 24 » et Olga Chorina, rédactrice en chef de ce même programme, ont également démissionné. Les quatre femmes souhaitent ainsi protester contre l'utilisation abusive de la censure et le contrôle systématique de la programmation par la nouvelle direction de la chaîne. Dans une interview accordée à Gazeta.ru, Elena Fedorova a dénoncé le manque de professionnalisme de la nouvelle équipe dirigeante et la suppression, sous des prétextes fallacieux, de l'émission d'Olga Romanova. Elle a également fait part à Ekho Moskvy (Echos de Moscou) de la mise en place d'« un nouveau système de cartes d'accès à la rédaction et de nouveaux principes de sélection des experts invités à venir parler sur le plateau ». De son côté, Olga Romanova va désormais animer « Bolshoï Dozor » et « Ekonomika », deux programmes hebdomadaires de la station de radio Ekho Moskvy. ------- 30 novembre 2005 Olga Romanova se sent menacée La présentatrice-vedette de la chaîne Ren-TV, Olga Romanova, a déclaré craindre pour sa sécurité et celle de ses deux enfants, lors d'une conférence de presse organisée le 29 novembre à Moscou. La journaliste a également déclaré qu'une Audi noire la suivait constamment depuis qu'elle avait déposé plainte, et souligné qu'elle ne voulait pas « connaître le sort de Paul Khlebnikov », rédacteur en chef de l'édition russe du magazine Forbes, tué par balles le 9 juillet 2004 dans une rue de Moscou. Le 28 novembre, la direction de Ren-TV a interdit à ses employés de communiquer à la présentatrice des informations sur les activités de la chaîne. ------- 28 novembre 2005 Cas de censure à Ren-TV : Reporters sans frontières s'inquiète du sort de la dernière chaîne indépendante russe Reporters sans frontières désapprouve la décision de la direction de la chaîne de télévision Ren-TV d'avoir écarté de l'antenne, le 24 novembre, Olga Romanova, présentatrice-vedette de « 24 », une émission de décryptage de l'actualité. « Aujourd'hui en Russie, le pouvoir contrôle la quasi-totalité des médias du pays. Ren-TV est la dernière chaîne de télévision encore considérée comme indépendante. Olga Romanova était connue pour ses critiques des autorités et notamment de la politique du Kremlin à l'encontre des médias télévisés. Cette affaire est donc particulièrement préoccupante. Reporters sans frontières s'inquiète du devenir de la chaîne, dernier bastion de la presse audiovisuelle indépendante, et craint un appauvrissement de la scène médiatique russe », a déclaré Reporters sans frontières. La journaliste a été informée oralement le 24 novembre qu'elle ne prendrait pas l'antenne le soir même. Refusant d'obéir, la présentatrice s'est rendue au studio, mais trois gardes de sécurité n'appartenant pas à la chaîne lui en ont interdit l'accès. Quelques jours auparavant, la direction des programmes avait interdit à la présentatrice de diffuser deux sujets. Le premier concernait la fin du procès du fils du ministre de la Défense, Sergueï Ivanov, qui avait tué une femme lors d'un accident de voiture, et l'autre, la construction d'une chapelle en cristal d'une valeur de 15 millions de dollars par l'architecte Zourab Tsereteli, un proche du pouvoir. Le nouveau directeur général de Ren-TV, Alexandre Ordjonikidzé, a justifié l'éviction de la journaliste par un besoin de relever la cote de popularité de la chaîne en testant de nouveaux programmes et de nouveaux présentateurs, et de ne pas laisser le monopole des programmes de soirée à Olga Romanova. Ren-TV a changé de direction en juillet dernier. La compagnie d'acier russe Severstal et le groupe pétrolier Sourgoutnefnegaz, tous deux proches du pouvoir, se partagent désormais 70% des parts de la chaîne. Le troisième propriétaire est la compagnie allemande Bertelsmann. Alexandre Ordjonikidzé a déclaré qu'Olga Romanova réintégrerait ses fonctions le 28 novembre. La présentatrice va, quant à elle, engager des poursuites judiciaires à l'encontre des gardes de sécurité qui l'ont empêchée d'accéder au studio.
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Updated on 20.01.2016