Affaire des caricatures : le journal local Nash Region condamné à 3000 euros d'amende

Anna Smirnova, rédactrice en chef de l'hebdomadaire Nash Region, basé à Vologda (nord-est de Moscou), a été condamnée, le 14 avril 2006, à 100 000 roubles (3000 euros) d'amende. La journaliste faisait l'objet de poursuites depuis le mois de février, pour «incitation à la haine ou à l'hostilité religieuse», après avoir publié un numéro spécial sur l'affaire des caricatures de Mahomet. Elle était accusée d'avoir usé de sa position éditoriale pour inciter à la haine. Le procureur en charge du dossier avait requis deux ans de prison avec sursis. La rédactrice, assignée à résidence jusqu'au paiement de l'amende, souhaite faire appel de cette condamnation. Suite à l'ouverture de l'enquête judiciaire, Anna Smirnova et son époux, Mikhaïl Smirnov, directeur de l'hebdomadaire, avaient décidé de fermer Nash Region pour ne pas créer un conflit religieux. Le journal n'a toujours pas repris ses activités. En Russie, au moins deux journaux et trois sites Internet ont reçu des avertissements ou ont été condamnés à la suite de l'affaire des caricatures. ------ 21 février 2006 Affaire des caricatures : Reporters sans frontières condamne la fermeture d'un journal local Nash Region, un petit journal de la région de Volodga, au nord-est de Moscou, est devenu la cible des autorités après avoir publié un numéro spécial sur l'affaire des caricatures de Mahomet. La rédactrice en chef du journal, Anna Smirnova, fait l'objet de poursuites pénales pour “incitation à la haine ou à l'hostilité religieuse”. Elle risque jusqu'à six ans de prison pour une simple affaire de presse. “Nous condamnons la fermeture du journal, qui n'a fait que son devoir d'information en traitant d'un sujet hautement d'actualité dans le monde entier. Les charges retenues contre la responsable du journal n'ont pas de sens puisqu'aucune organisation n'a porté plainte contre elle. Les poursuites sont engagées directement par les autorités mais on ne comprend pas sur quelle base. Nous dénonçons une mesure d'intimidations visant à contrôler la ligne éditoriale du journal et à dissuader tout organe de presse de couvrir ce sujet. Les autorités veulent faire un exemple de ce petit journal et lance un avertissement à tous les journaux”, a déclaré Reporters sans frontières. Le Parquet de la région de Vologda accuse Anna Smirnova d'avoir usé de sa position éditoriale pour inciter à la haine. Le directeur du journal, Mikhaïl Smirnov, a affirmé à Reporters sans frontières que le journal avait publié une compilation d'articles et de témoignages sur la question des caricatures. Le journal a illustré le dossier par des caricatures, en reproduisant une partie des dessins danois qui ne montrent pas le prophète Mahomet. Le directeur a préféré fermer temporairement pendant l'enquête pénale pour tenter de faire baisser la pression de la part des autorités. En Russie, qui compte près de 20 millions de musulmans, la reproduction des caricatures n'a entraîné aucune protestation de la part de la communauté musulmane ni d'aucune association. Seul bémole, le ministre de la culture, Alexandre Sokolov, a démandé aux médias locaux, le 16 février, de s'abstenir de publier des informations qui pourraient offenser les convictions religieuses. Il a ajouté que le gouvernement russe était prêt à prendre des sanctions contre les médias qui ne respecteraient pas cette recommandation, en retirant leur inscription du registre du commerce.
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Updated on 20.01.2016