Un magazine pour la jeunesse suspendu

Le 15 juillet, le ministère de la Culture et de l'Information a suspendu pour trois mois l'hebdomadaire pour la jeunesse Sinh Vien Viêt-nam (Les étudiants du Viêt-nam). Un photomontage où un billet de banque, à l'effigie d'Ho Chi Minh, flottaient dans une cuvette de toilette, serait à l'origine de cette interdiction. Reporters sans frontières dénonce cette sanction contre un magazine qui tente d'informer de façon relativement ouverte la jeunesse vietnamienne. L'organisation considère que l'interdiction du Sinh Vien Viêt-nam et l'obligation pour ses journalistes de faire leur autocritique est une nouvelle illustration de l'impossibilité de traiter ou d'illustrer librement certains sujets. "Nous vous prions de revenir sur cette décision et de permettre au Sinh Vien Viêt-nam de pouvoir publier de nouveau", a demandé Reporters sans frontières dans une lette adressée à Pham Quang Nghi, ministre de la Culture et de l'Information. L'organisation a également adressé une lettre à l'ambassade de France au Viêt-nam qui soutient le Sinh Vien Viêt-nam, pour qu'elle intervienne auprès du gouvernement en faveur de la réouverture du magazine. Le 15 juillet 2003, le gouvernement vietnamien a suspendu pour trois mois Sinh Vien Viêt-nam et exigé l'autocritique des journalistes de l'hebdomadaire publié par l'Association de la jeunesse communiste Ho Chi Minh (liée au Parti communiste vietnamien). Cette interdiction peut être renouvelée par la Commission de la culture et de l'idéologie du Parti communiste. Selon le ministère de la Culture et de l'Information, cette sanction a été prise en vertu des articles 6 et 10 de la loi sur la presse, suite à la publication d'articles et d'illustrations "offensantes" pour le régime. Selon l'Agence France-Presse, la couverture de l'édition du 20 mai 2002 comportait un photomontage d'un billet de banque vietnamien à l'effigie d'Ho Chi Minh, fondateur du Parti communiste vietnamien, flottant dans une cuvette de toilette. Par ailleurs, la couverture de l'édition du 7 juillet 2003 contenait une photographie de deux statuettes représentant un homme et une femme nus. Un officiel cité par l'Agence France-Presse a déclaré que le magazine a "abusé de nouvelles sensationnalistes pour s'attirer de la publicité".
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Updated on 20.01.2016