Un journaliste passé à tabac accuse les forces de police

Le 28 juillet 2007, Sinan Tekpetek, rédacteur en chef du journal Yüzde 52 Ofke (“52 % de colère”), a déclaré à l'occasion d'une conférence de presse au siège de l'Association des droits humains (IHD) à Istanbul, avoir été kidnappé, deux jours auparavant, par des policiers en voiture, puis battu. Reporters sans frontières condamne les actes de violence commis à l'encontre du journaliste. “Les violences que Sinan Tekpetek a décrites sont révoltantes, et leurs auteurs doivent être identifiés, appréhendés et punis. Il reste encore à éclaircir si son kidnapping et son agression sont liés à son activité journalistique ou à son témoignage dans une précédente affaire de violences policières. Il est indispensable que les autorités prennent en charge cette affaire. Quoiqu'il en soit cette agression par ceux-là même qui sont chargés de protéger les citoyens est incacceptable”, a déclaré l'oraganisation de défense de la liberté de la presse. “Je ne peux que soupçonner deux situations pour expliquer cette agression. Ils ne m'ont pas dit un mot sur les motifs. On n'arrêtait pas de m'insulter et de me dire : “On te tuera !!!”. Cela peut être lié à mes activités professionnelles ou alors parce que j'ai témoigné, en 2005, contre deux policiers en civil qui frappaient une personne à terre, à Kadiköy (quartier d'Istanbul). Cinq personnes et moi-même avions à l'époque témoigné pour protester contre les mauvais traitements infligés à la victime. Les autorités avaient intenté contre nous un procès pour résistance aux forces de l'ordre, a expliqué Sinan Tekpetek, dans un entretien accordé à Reporters sans frontières. Le 31 juillet, le journaliste s'est présenté devant Enver Dikilitas, procureur de la République de Beyoglu (quartier d'Istanbul), muni d'un certificat médical délivré par la médecine légale et attestant que deux de ses côtes sont brisées et que plusieurs lésions sont présentes. Vingt jours d'incapacité de travail lui ont été prescrits par l'hôpital de Siyami Ersek. Selon l'Association des droits humains, 22 cas de mauvais traitements commis, par les forces de l'ordre ont été répertoriés dans le seul district de Beyoglu, au cours des six premiers mois de 2007.
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Updated on 20.01.2016