Un autre blogueur inculpé pour "subversion" risque la peine de mort

Le parquet vietnamien aurait retenu de nouvelles charges contre l’avocat défenseur des droits de l’homme Le Cong Dinh, selon le journal vietnamien Thanh Nien. Initialement accusé de "propagande contre l’Etat", il est désormais poursuivi pour "subversion" de l’Etat et risque la peine de mort, tout comme le blogueur et militant démocrate Nguyen Tien Trung. Ce dernier avait été arrêté le 7 juillet dernier, tandis que l’avocat avait été arrêté le 13 juin. Tous deux seraient accusés de liens avec le Parti démocratique du Vietnam, interdit par les autorités, de rédaction de documents de propagande contre le régime, et d’incitation à la subversion sur Internet. La date de leur procès n’a pas encore été annoncée, mais il pourrait se tenir en début d’année prochaine. Reporters sans frontières dénonce les accusations retenues contre Le Cong Dinh et Nguyen Tien Trung pour nourrir l’existence d’une véritable conspiration internationale contre le gouvernement d’Hanoï alors que ces deux hommes n’ont fait qu’exprimer leurs opinions. "Nous demandons leur libération immédiate et inconditionnelle" a déclaré l’organisation. Signez la pétition pour la libération de Nguyen Tien Trung, militant des droits de l’homme qui a effectué ses études en France : http://freetrung.tk --------------------- 14 décembre 2009 - Un blogueur et militant démocrate formé en France risque la peine de mort Reporters sans frontières a exprimé sa vive inquiétude au sujet du blogueur et militant démocrate Nguyen Tien Trung, détenu depuis plus de cinq mois au Viêt-nam et qui encourt désormais la peine de mort. Les charges retenues contre lui ont été requalifiées, il est désormais accusé de "tentative de renversement du régime du peuple" en vertu de l'article 79 du code penal vietnamien, une accusation passible de la peine capitale. Son procès devrait se tenir d’ici à la fin du mois. "Nous demandons la libération immédiate et inconditionnelle de Nguyen Tien Trung. Les accusations proférées à son encontre sont fabriquées de toutes pièces. Nguyen Tien Trung est un pacifiste qui n’a jamais mis en danger l’Etat vietnamien. Il n’a fait qu’exercer son droit à s’exprimer librement, un droit qu’il a appris à exercer ici en France", a déclaré l’organisation. "Nguyen Tien Trung est un bouc émissaire. Les autorités souhaitent faire de lui un exemple et intimider les étudiants vietnamiens qui, après avoir étudié à l’étranger, souhaitent rentrer chez eux et demander plus de liberté." D’après la famille du jeune militant des droits de l’homme, contactée par Reporters sans frontières, son père a pu lui rendre visite, le 10 décembre dernier, pour la deuxième fois depuis le début de sa détention. Les autorités permettraient désormais à ses proches de le voir une fois par mois. Trung avait l’air en bonne santé physique et psychologique et a tout fait pour rassurer son père. Il a demandé qu’on lui apporte des livres, notamment d'économie et de français. Une demande actuellement examinée par le régime. Diplômé de l’école d’ingénieurs INSA de Rennes (France), Nguyen Tien Trung avait été arrêté au domicile de ses parents à Ho Chi Minh-Ville, le 7 juillet 2009, pour "propagande contre l’Etat", en vertu de l’article 88 du code pénal. Une télévision gouvernementale a diffusé des aveux enregistrés du jeune homme. Les autorités semblent lui reprocher ses écrits, notamment une lettre au gouvernement sur la politique d’éducation et ses prises de position prodémocratiques. Son comité de soutien a publié sur son site une tribune de Philippe Echard, qui fut son professeur à l’INSA : "Cela fait tout drôle quand on est enseignant d’imaginer que l’étudiant que l’on a eu en cours, avec lequel on a eu quelques discussions et sûrement une attention particulière parce qu’il est étranger, est aujourd’hui en prison, à l’autre bout du monde, dans son propre pays, et sous le coup d’accusations graves. (…) Et pourquoi est-il en prison ? Pour s’être exprimé librement. Pour avoir critiqué l’enseignement universitaire du Vietnam. Pour avoir appelé, comme de nombreux autres intellectuels de son pays, à plus de libertés, à plus de démocratie." Le comité appelle à la mobilisation : "Le pire qui puisse arriver à Trung, c’est qu’on l’oublie petit à petit". Les amis et les proches de Nguyen Tien Trung ont relancé les actions pour obtenir sa libération. Signez la pétition sur http://freetrung.tk
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Updated on 20.01.2016