Turkménistan, la journaliste Soltan Achilova interdite de sortie du territoire
L'ancienne correspondante de la section turkmène de RFE/RL, Soltan Achilova, est interdite de sortie du Turkménistan. Reporters sans frontières (RSF) dénonce le harcèlement dont la journaliste est victime et appelle les autorités turkmènes à cesser d’harceler les quelques journalistes du pays.
Soltan Achilova est l’une des rares journalistes turkmènes à travailler ouvertement avec des médias indépendants. Le 15 mars dernier elle devait se rendre à un séminaire internationale à Tbilissi. Les autorités turkmènes l’ont interpellé à l’aéroport d’Ashgabat et lui ont signalé son interdiction de sortie du territoire, une mesure répressive courante au Turkménistan qui est l’un des pays les plus fermé au monde.
“L’interdiction de sortie de territoire est le début d’une répression sévère engagée contre un journaliste au Turkménistan, déclare RSF. L’acharnement dont est victime Soltan Achilova est intolérable. Nous exhortons la communauté internationale à réagir et à interpeller les autorités turkmènes à propos des atteintes systématiques aux droits de l’homme."
Victime d’une dizaine d’agressions physiques au cours de ces deux dernières années, la journaliste est dans le viseur des autorités turkmènes qui ne tolèrent aucune voix dissidentes. Déjà en novembre 2016, Soltan Achilova avait été victime de trois agressions successives.
A la 178e place sur 180 au Classement mondial 2018 de la liberté de la presse, le Turkménistan est considéré comme un trou noir de l’information où les rares journalistes indépendants doivent faire face aux pires répressions. Radio Azatlyk est l’un des seuls médias libres en langue turkmène et sa rédaction se trouve à Prague. Un seul fournisseur d‘accès gère le réseau internet, peu accessible à la majorité de la population en dehors de cafés internet où la présentation de papiers d’identité est exigée pour toute connexion. La plupart des sites internet délivrant une information indépendante sont de toute façon bloqués.