Trois collaborateurs du journal Agos à nouveau devant le juge

Trois journalistes de l'hebdomadaire turco-arménien Agos comparaîtront devant la deuxième chambre du Tribunal correctionnel de Sisli, à Istanbul, le 18 juillet 2007. Serkis Seropyan, propriétaire du journal et Arat Dink, rédacteur en chef et fils du journaliste assassiné, Hrant Dink, sont accusés d'”insulte à l'identité turque”, en vertu de l'article 301 du code pénal. Aydin Engin, chroniqueur, est quant à lui poursuivi pour “insulte envers le tribunal”. Tous trois risquent entre six mois et trois ans de prison. Reporters sans frontières condamne les poursuites engagées à l'encontre des trois journalistes. “Il nous faut dénoncer ce procès, notamment l'utilisation de l'article 301, qui représente une grave menace envers la liberté d'expression. Nous appelons aujourd'hui les juges à rendre un verdict en conformité avec les valeurs de la démocratie et de l'Etat de droit”, a déclaré l'organisation de défense de la liberté de la presse. Les propos sur lesquels l'accusation se fonde sont ceux prononcés par Hrant Dink, dans un entretien accordé à l'agence de presse Reuters, en juillet 2006. Il évoquait alors la mémoire collective arménienne, marquée par le génocide de 1915. Le journaliste Aydin Engin est poursuivi en raison d'une chronique intitulé "Il faut toucher à la justice", publiée le 14 octobre 2005, dans laquelle il critiquait vivement l'incompétence de la justice dans le cadre des procès intentés contre Agos. Le 14 juin 2007, Aydin Engin, Arat Dınk et Serkis Seropyan avaient été acquittés. Ils étaient accusés de "tenter d'influencer la justice" (art. 288 du code pénal turc), sur la base de cette même chronique.
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Updated on 20.01.2016